MULHOUSE SQUASH CLUB : UNE ÉGYPTIENNE EN RENFORT
Absentes du podium des Interclubs la saison dernière (une première depuis plus de 15 ans), les féminines du Mulhouse Squash Club ont bien l'intention d'y remonter en juin prochain. Voire de contrecarrer les ambitions des championnes en titre, Annecy, et pour cela le MSC a sérieusement renforcé son effectif lors du mercato hivernal.
Même si l'équipe féminine du Mulhouse Squash Club occupe la tête de la Nationale 1 à la mi-saison, sept équipes se tiennent en 3 points et la qualification pour les play-offs des Interclubs 2022-2023 n'est pas encore acquise. Anticipant l'indisponibilité de son duo anglais, constitué de Sarah-Jane Perry et Alison Waters, le président du MSC Thierry Jung a sérieusement renforcé son effectif avec les arrivées de Joelle King (numéro 4 mondiale) et Salma Hany (n°14). On est partis à la découverte de cette joueuse Égyptienne de 26 ans.
PLEINS FEUX SUR … SALMA HANY
Comment Salma Hany a-t-elle découvert le squash, et a-t-elle toujours souhaité devenir joueuse professionnelle ?
Dès notre plus jeune âge, ma mère nous a encouragés mon frère et moi à faire du sport. Il a essayé de nombreuses disciplines, et comme il a trois ans de plus que moi je le suivais partout (rires). Quand il s'est mis au squash, je devais avoir quatre ans : essayer de toucher la balle avec la raquette et l'envoyer sur le mur, c'était très amusant et ça m'a plu tout de suite. Mon frère a finalement arrêté de jouer, en ce qui me concerne j'ai véritablement commencé à six ans et demi et les entraînements de squash étaient mon moment préféré de la journée ! Très rapidement, mes entraîneurs ont dit à ma mère que j'avais du potentiel. La compétition et l'envie de progresser sont des choses qui font partie de moi depuis que je suis toute jeune, et mon rêve était de devenir la meilleure joueuse du monde.
Salma Hany a connu une brillante carrière en junior, dont le point final fut une médaille de bronze au championnat du monde -19 ans individuel et le titre dans l'épreuve par équipe. Mais la native d'Alexandrie a aussi débuté très jeune sur le circuit international (à 14 ans), connaissant ensuite une progression réguilière dans la hiérarchie. Quels sont les matches et/ou les tournois pendant cette période ?
En effet, j'ai disputé mon premier tournoi PSA juste après avoir remporté le British Junior Open en -15 ans. Je dirais que ma première grande victoire, c'était contre Sarah Kippax au CourtCare Open en Angleterre, en 2013. Ensuite, il y a celles contre Jenny Duncalf au Carol Weymuller Open en 2015, et Laura Massaro l'année suivante dans le même tournoi alors qu'elle était numéro 3 mondiale (NDLR : alors qu'elle était 31ème).
Concernant les World Series, je pense à 2017, et mes succès sur Alison Waters au Tournament of Champions puis Sarah-Jane Perry à l'US Open. J'ai également battu Camille Serme à Macau, avant d'atteindre la finale. J'ai eu la chance d'avoir plusieurs résultats importants assez tôt, ce sont des moments particuliers dans ma carrière.
Salma Hany a eu des hauts et des bas depuis le mois de septembre. Quels sont ses objectifs pour la fin de saison 2022-2023, avec notamment une tournée Américaine très chargée dans les prochaines semaines ?
Effectivement, il y a eu du moins et du moins bon. J'ai commencé à travailler avec David Palmer alors que la saison avait déjà commencé, et j'ai besoin d'un peu de temps pour prendre mes marques. Je crois aussi que j'ai mal évalué les déplacements lorsque j'ai établi mon calendrier, il y en a eu beaucoup – sans doute trop – et j'en ai payé le prix. C'est la raison pour laquelle je n'ai disputé aucune compétition en décembre, pour me focaliser sur l'entraînement chez moi en Égypte. J'ai quatre tournois à mon programme en janvier-février, à commencer par le Carol Weymuller Open qui est l'un de mes préférés de l'année (NDLR : cet entretien a été réalisé avant le tournoi, elle s'est inclinée en quart de finale contre sa compatriote Yathreb Adel. Elle fera son entrée au Tournament of Champions jeudi soir face à Sarah-Jane Perry). Je suis actuellement 14ème mondiale, et mon objectif est de revenir à mon meilleur classement, que j'avais atteint début 2022 (7ème), voire de l'améliorer.
Salma Hany partage son temps entre son pays natal et les États-Unis
En fonction du calendrier des tournois, je m'entraîne au Caire ou à Ithaca (dans l'état de New York). Comme je le disais auparavant j'ai commencé à collaborer avec David Palmer en septembre. Quand je suis en Égypte, comme c'était le cas au mois de décembre, il suit mes séances à distance et on discute des choses sur lesquelles je dois mettre l'accent. Là-bas, je m'entraîne avec Abdelrahman Sergany et ma préparatrice physique Diana Karim.
L'Égypte est actuellement la superpuissance du squash, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Comment Salma Hany explique-t-elle cette domination ?
L'une des raisons, selon moi, est que depuis de très nombreuses années nous avons toujours un joueur ou un joueuse qui est numéro 1 mondial et/ou champion(ne) du monde. Ça veut dire que l'Égypte sait comment former des champions, nous avons devant les yeux des exemples de réussite au plus haut niveau et ça renforce la conviction que l'on peut y arriver. De plus, ces top players sont accessibles dans les clubs, au Caire ou ailleurs, les jeunes peuvent assister à leurs entraînements et ça constitue pour eux une énorme source de motivation. On peut ajouter d'autres éléments, comme le style de jeu Égyptien assez unique et le fait que l'on développe l'esprit de compétition dès le plus jeune âge.
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Dans quelques semaines, Salma Hany va faire ses débuts sous le maillot du Mulhouse Squash Club et découvrir la France.
J'ai toujours joué les Interclubs en Égypte, mais ce sera une première pour moi hors de mon pays. Je suis très enthousiaste à l'idée de jouer Mulhouse et c'est un honneur de rejoindre le club. J'étais à la recherche d'une équipe en France, Hania El Hammamy m'a mise en relation avec Thierry Jung et j'étais très heureuse quand il m'a contactée. J'ai hâte d'être à la prochaine journée en mars, d'autant plus qu'effectivement ce sera la première fois que je viens en France.
Propos recueillis par Jérôme Elhaïk
SALMA HANY - BIO EXPRESS
Née le 05/08/1996 à Alexandrie (Égypte)
n°14 mondiale (meilleur classement n°7 de janvier à mai 2022)
➡ PSA
👉 3 titres
👉 Finaliste du NetSuite Open (Gold) 2021
👉 Demi-finaliste du Black Ball Open (Platinum) 2021
👉 Quart de finaliste du championnat du monde 2021
👉 1 participation au PSA World Series Finals en 2021
➡ Jeunes
👉 Championne du monde junior par équipe 2015
👉 Lauréate du British Junior Open -15 ans 2011
👉 Médaillée de bronze au championnat du monde junior individuel 2015