Ne jamais oublier d'où l'on vient et qui l'on est, jamais!
Beaucoup d’entre-vous ne connaissent pas cet homme et pourtant à mes yeux c'est un Dieu.
Jean FLICK (comme quoi, y’a pas de hasard dans la vie) est celui qui a découvert il y a un peu plus de 20 ans, qu’à l’intérieur de moi se cachait un comédien. C’est lui qui, au cours d’une soirée entre copains, m’a dit « Ich hàb d’r e Roll Îm nägchte Stîck’l » (j’ai un rôle pour toi dans la prochaine pièce)
Jean était alors metteur en scène de la troupe TAH (Théâtre Alsacien de Haguenau) (Théâtre en dialecte alsacien)
Si l’envie de monter un jour sur les planches m’avait déjà traversé l’esprit, les mots de Jean ont provoqué en moi un tsunami, mélangeant l’envie et une peur indescriptible. Et Jean de rajouter « Loss’ch mich einfàch mâche es wîrd schùn gehn! » (laisse moi faire ça va aller)
Jean n’a pas failli à sa promesse. En novembre 1999, je foulais pour la première fois de ma vie les planches de ce merveilleux théâtre à l’italienne de Haguenau (67) en endossant le rôle d’un… ben oui d’un Flic! (Sans K) J'interprétais un « petit » inspecteur de police (à droite sur la photo) qui jouait au p'tit chef en l’absence du commissaire…
Jean était un visionnaire, il a pris le risque de m’attribuer le 2ème rôle dans la pièce « D’r Wînd Spielt mît de Cabinet-deer » (Le vent joue avec la porte du cabinet) aux côtés de pointures du théâtre dialectal comme Claude, Maurice, Pierrette et j’en passe.
Souvent, Jean me demandait de venir avant les autres aux répétitions. Là, il me donnait ses petits « truc et astuces » pour me permettre d’affirmer au mieux mon personnage. Il n’avait de cesse de me dire « Porfedîr, denn ich bîn nîmm fîr làng do » (Profite-en car je ne suis plus là pour longtemps). Incrédule, je pensais qu’avec son âge, il était sur le point de raccrocher mais en réalité, il en était autrement.
Jean nous a quittés le 15 avril 2001, jour de pâques, emporté par la maladie, me laissant là orphelin de mon maître, mon tuteur, mon pygmalion. Jean avait 65 ans.
20 ans plus tard, à chaque fois que je monte sur une scène, je n’ai de cesse de penser à mon mentor. C’est lui qui depuis le début, me pousse à dépasser mes limites jusqu’à me mettre en danger pour le plus grand plaisir de spectateurs.
Ma carrière artistique a un nom, celui de Jean FLICK, « Scheng’l » pour les intimes. Merci Jean d'avoir révélé ce que je suis aujourd'hui.
Psychologue clinicienne ... "On va toujours, en fin de compte, vers où l'on pèse."✈ #CentreMemoiredeProximité #EvaluationDesFragilités #EthiqueEtPrévention #Conception/Rédaction
3 ansQuelle belle rencontre, quelle belle histoire, c'eut été dommage de nous en priver, merci Joël 😇