Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : vous n’êtes pas aussi candide que cela ! Personne ne peut l’être ! Disons que c’est un rôle qui nous rend moins malheureux : il ne nous évite pas complètement la schizophrénie, mais il la rend acceptable. C’est donc bien une voie d’amélioration ! Vous ne trouvez pas ?

Mais déjà faut-il croire aux fables pour en sortir à mon humble regret bien informé sur la scission que vous appliquez à notre grand désarroi !

Prenez conscience qu’il n’est pas nécessaire de s’entourer de toutes les apparences du pouvoir pour être assuré d’avoir de l’autorité. Vous n’êtes pas seul sur le chemin que vous avez choisi d’emprunter. Leader, c’est aller dénicher le gagnant dans l’autre. C’est assumer ses responsabilités et être soi-même. Aidez les autres à être un peu plus eux-mêmes dans cet effort de vision collective. Considérez leur vision comme une chance, et non comme un risque pour vous-mêmes. Dites ce que vous faites et faites ce que vous avez dit ; ou alors expliquez sincèrement pourquoi vous avez changé d’avis.

Le respect de la parole donnée est le fondement de l’autorité. 

Sinon, continuez à vous laisser guider et restez dans votre rôle d’exécutant. Ne prenez surtout pas les décisions qui n’ont pas été prises mais qui auraient dû l’être. Ne critiquez surtout pas mais confirmez tout en louant les nobles efforts réalisés; Vous apparaitrez ainsi docile, constructif et sage. Préférez donc toujours l’urgent à l’important. Maintenez un niveau de stress, et surtout gardez un œil sceptique tel qu’il a toujours été sur moi et mes semblables. N’admettez jamais une erreur. Reportez la critique sur moi ou sur quelqu’un d’autre. Adoptez un comportement et des attitudes inversement proportionnels à la faiblesse et à la fragilité de votre situation. Plaignez-vous quand tout va bien et soyez enthousiastes quand ça va mal. Vous serez ainsi toujours fort : Ne vous préoccupez pas de votre base à peine de nos promesses. Attachez plus d’importance aux apparences qu’aux réalités, aux avantages et au prestige qu’à votre engagement. 

Contentez-vous de l’existant, à moins que ce ne soit en matière d’augmentations ou de promotions. Dans le même temps, tenez quantités de discours sur “les hommes et les femmes”, le “social”, la “solidarité”, “l’honneur”, “l’éthique”, le “tout équitable”… et surtout “la place centrale de l’Homme dans l’entreprise”. Ne poussez pas si fort vos réflexions ; elles changent tous les deux mois. Le mieux est en fait de ne pas avoir de stratégie du tout, mais de toujours apparaître comme un “Social Partner” engagé dans un dialogue social marqué par un mutisme obstiné alors que le contexte est d’une “compétitivité sans merci”… et de le faire savoir en ces termes :

! را حنا خدامين

Ne me faites pas encore dire ce que je n’ai pas dit : nous ne sommes pas aussi insolents que cela ! Personne ne peut l’être ! Disons que c’est un rôle qui nous rend souvent malheureux : il nous fait tomber dans une schizophrénie difficile à éviter ! Nous pouvons alors tenter de la renverser.

Admettez tout de même qu’il y a une part de vérité dans les deux situations. A vous de vous y retrouver.