Note hebdomadaire des marchés
La méfiance des investisseurs bouscule les marchés ; chute des bourses et baisse des taux à 10 ans
Malgré la reprise économique et le rebond de l’inflation on constate une baisse des taux des obligations à 10 ans. En effet, le taux des obligations françaises est même passé en fin de semaine au-dessous de zéro, le taux français évoluait autour de -0,014 % vendredis dernier. Cette descente pourrait bel et bien continuer grâce à l’augmentation de la demande et d'une future réduction de l’offre. En effet, la hausse de la demande est alimentée par un retour à la méfiance de la part des investisseurs lié à la propagation du variant delta ainsi que ses possibles conséquences sur la croissance et de l’effet transitoire de l’inflation. Le retour de l’aversion au risque sur les marchés pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs moins risqués comme les obligations. De plus, l’effet passager de la hausse des prix vendu par les banques centrales dissipe les craintes d’une remontée des taux et d’une éventuelle diminution des cours des titres de dette d’Etat à 10 ans. L’offre devrait décroître, à partir de la semaine prochaine, l’activité d’émission d’obligations d’États européens va ralentir de manière significative d’après Uni Crédit. Ainsi, l’accroissement de la demande ajoutée à la réduction de l’offre devrait renforcer la baisse des taux. Cependant, on pourrait s’attendre en France à une légère hausse en fin d’année causée par l’élection présidentielle. Contrairement aux obligations, sur le marché actions, la méfiance des investisseurs a fait chuter l’ensemble des bourses lundi. L’indice du CAC 40 recule de 2,54 %, à 6 295,97 affichant ainsi une cinquième séance d’affilée de recul ; une série inédite depuis un an. Les valeurs cycliques ont été logiquement les plus impactées, en effet, Renault plonge de 6,67 % lundi à la fermeture et Airbus de 6,38 %. Du côté de l’atlantique, le S&P500 baisse de 1,59 % et le Nasdaq de 0,9 %.
Un accord trouvé entre les membres de l’Opep+
Les membres de l’OPEP+ sont finalement parvenus à un accord ce dimanche sur une hausse progressive de leur production de brut jusqu’en décembre 2022. Les négociations débouchent sur un desserrement progressif des contraintes de production imposées en 2020 pour enrayer la chute des cours du pétrole causée par la pandémie. Le niveau de production devrait augmenter de 400 000 barils par jour chaque mois à partir d’aout et jusqu’en septembre 2022, selon l’OPEP. Ce pacte permet ainsi d’endiguer les craintes d’une flambée de la valeur de l’huile minérale face à la reprise. Une forte augmentation du prix de l’or noir contribue à l’inflation et menace le redémarrage économique. En effet, cette augmentation des prix peut freiner la demande par la baisse du pouvoir d’achat et la productivité des entreprises. Cette entente vient ainsi mettre un terme à de longues négociations entre les Émirats arabes unis et le reste de l’OPEP+. Effectivement, la première réunion début juillet avait dû être annulée en raison d’un désaccord sur le volume de production de référence. Les Émirats arabes unis réclamaient une hausse de leurs quotas de référence afin de refléter les investissements réalisés dans le pays pour accroître leur capacité de production. Finalement, ils ont eu gain de cause, leur quota sera rehaussé à 3,5 millions de barils par jour à partir de mai 2022. En outre, certains État vont également bénéficier d’un accroissement de leur quota de référence, comme l’Irak et le Koweït. Cependant, ce sont l’Arabie saoudite et la Russie, les deux leaders de l’OPEP+ qui ont obtenu les plus fortes révisions, à 11,5 millions de barils par jour contre 11 précédemment. En raison de la réévaluation de la production de pétrole, les cours ont chuté lundi. Le Brent plonge de 5,99% et le WTI de 7,33%, ces baisses sont cependant amplifiées par la menace du variant qui pourrait impacter la demande en cas de vague épidémique.
Pékin lance son marché Carbone
La Chine a ouvert vendredi 16 juillet son nouveau marché carbone dans le cadre de la réduction de ses émissions polluantes. Inspiré du système européen, ce dispositif de régulation d'émission de CO2 permet désormais aux autorités provinciales chinoises de fixer des quotas pour les centrales thermiques. Chaque centrale se voit allouer gratuitement une quantité de quotas correspondant au produit de cette intensité carbone par sa production. Les plus vertueuses reçoivent relativement plus de quotas que nécessaire et inversement pour les plus polluantes. Cependant, contrairement au marché Européen, il n’y a pas de plafond d’émission, le système est basé sur un facteur d’intensité carbone de production qui correspond à la quantité de CO2 produite par unité de PIB. Pour l’instant, le facteur d’intensité carbone de production est limité à 0,877 tonne de CO2 pour 1 MW produit, mais ce dernier devrait être augmenté à l’avenir. Les enchères seront introduites plus tard, mais si une entreprise dépasse le facteur d'intensité requis, elle devra payer 20 % des quotas qui lui manquent. Ce marché devrait couvrir 40% des émissions chinoises soit 4,5 milliards de tonnes d’émission de CO2 par an et devrait ainsi détrôner le système d’échange européen pour devenir le plus grand marché des « droits à polluer » au monde. Même si la régulation mise en place par le gouvernement chinois reste très souple, ce système de régulation d’émission de CO2 représente un enjeu mondial ; la chine représente 30% des rejets de gaz à effet de serre de la planète. Cette souplesse s’explique par la volonté d’éviter tout frein à la reprise, ainsi l’État ne veut pas imposer un coût du carbone trop fort dans un marché énergétique en manque de compétitivité. Selon Refinitiv (fournisseur mondial de données et d'infrastructures sur les marchés financiers), durant les premières années, le prix des quotas du gaz polluant devrait rester faible, environ 5,20 euros la tonne en 2021 puis il devrait augmenter aux alentours de 20 euros en 2030. Ces prévisions de prix sont bien en dessous des prix des quotas carbone européens, qui ont déjà passé les 58 euros. Mais le plus important, à ce stade selon les experts, est que le marché soit opérationnel afin d'établir une base de données, un système de surveillance et une culture de la tarification du CO2. Dès 2022, les secteurs du ciment et de l'aluminium devraient faire leur entrée sur le marché. Concernant l'acier, il devrait faire son entrée assez rapidement afin que les secteurs industriels soient couverts d'ici 2025. L’accès au marché sera dans un premier temps réservé pour les entreprises couvertes par le marché et le trading ne se fera qu'au comptant. La volatilité devrait être faible, la variation journalière du prix des quotas carbone sera plafonnée à 10 % et le volume d'échange maximum sera d’une seule transaction à 100.000 tonnes de CO2. Selon Yan Qin, analyste spécialiste du carbone chez Refinitiv, les investisseurs portent beaucoup d'intérêt aux contrats à terme sur le carbone et sont dans l’attente du feu vert de Pékin. Avec l’arrivée probable des contrats à terme, la spéculation pourrait s'intensifier dans les années à venir.
Evolution hebdomadaire des principaux indices
Recommandé par LinkedIn
Agenda économique de la semaine
Mercredi 21 juillet
Japon : compte rendu de la politique monétaire
Jeudi 22 juillet 21
France : chiffres du climat des affaires
Europe : conférence de presse de Christine Lagarde et chiffres de l’indice de la confiance des consommateurs
Vendredi 23 juillet
Royaume-Uni : chiffres des ventes de détails
Europe : indice PMI Manufacturier et PMI services
Etats-Unis : indice PMI Manufacturier et PMI services