Nous sommes entre Palestine, Jordanie, Israël

Nous sommes entre Palestine, Jordanie, Israël

Au milieu du fracas du monde, où on voudrait des peuples monochromes sur une terre sainte si diverse, dans cette douleur récurrente entre Israël et la Palestine, je souhaitais adoucir cette violence en revenant sur cette jolie leçon. Elle vient des oiseaux qui se moquent des frontières humaines comme de leur premier duvet. Ils passent fleuves, déserts, mers à travers les mailles des filets, les pièges et les coups de fusil pour regagner ces terres d'amour qui savent les retenir depuis tant de siècles !

De quoi s’agit-il dans cette vallée du Jourdain et terres environnantes ? 

L'ennemi identifié ne pèse que 100 grammes, se reproduit au rythme de la photocopieuse de votre bureau, se faufile partout, et ne possède même pas la queue de la souris verte pour l'attraper, la montrer à ces messieurs.

J’ai nommé le campagnol et autres rongeurs qui boulottent les récoltes. Pour s’en défendre, le paysan sort l’artillerie lourde chimique à coups de tonnes de poisons non sélectifs, on fonce dans le tas. Mais à force de consommer des rongeurs empoisonnés, les chouettes, chats, renards, belettes qui sont les alliés des paysans meurent d’hémorragie. 

Ou bien, seconde méthode, plus subtile, calquée sur les équilibres millénaires de la prédation naturelle, qui respecte à la fois l'Homme, le milieu et la biodiversité.

Nous sommes entre Palestine, Jordanie, Israël. Dans ce corridor pour oiseaux entre l’Asie et l’Afrique.

Dans cette région où il y a autant de biodiversité que de fusils, de roquettes et d’obus prêts à entrer en action. 

Dans cette région où la paix universelle relève du concept, des ornithologues comme Yossi Leshem de l’Université de Tel Aviv, des Jordaniens, des Palestiniens ont su avec clarté, dès 1983, utiliser les leçons de la nature pour canaliser l'invasion des rongeurs dans une parfaite concertation sans frontières, ni religieuse, ni politique. On a placé plus de 4000 nichoirs pour favoriser la reproduction des alliés de l'agriculture : j’ai nommé la chouette effraie qui travaille de nuit et le faucon crécerelle qui inlassablement cherche à nourrir ses petits en faisant le Saint-Esprit !

On a découvert il y a quelques années grâce au baguage et au GPS posé par Olivier Duriez de l’Université des sciences de Montpellier qu’un couple nichant en Jordanie était composé d’un mâle israélien, d’une femelle jordanienne. Et inversement. 

Jour après nuit, sans tapage et sans bruit, l'équilibre millénaire se rétablit.. 

Culture et ornithologie, deux ponts de lumière dans le noir profond et sanglant des pensées obscures.

Ah au fait ! Ce vieux programme écologique autour de la conservation de la jolie chouette effraie, chassée de nos clochers, qui ingurgite 6000 rongeurs par an s’appelle « Les chouettes ne connaissent pas de frontière » Chouette sans frontière ! Et surtout sapristi, par notre chouette magique qui se moque des religions, des haines humaines ne soyez pas effrayer par les effraies, elles sont nos amies.  

Denis Cheissoux

Vous pouvez réécouter Léonard de Vinci et la nature, Giono et la nature, opportuniste comme je suis, j’ai bien pensé à Napoléon et la nature mais à part son amour de l’odeur du maquis corse qui ne l’a jamais quitté, je n’ai pas trouvé. Wagram, Iéna, Austerlitz ou Waterloo et le soin apporté à la nature, ça ne le faisait pas, Napoléon écologiste, ça ne marche pas.  

Aujourd’hui je vous offre Colette et la nature, chez elle, à Saint-Sauveur-en-Puisaye en Bourgogne.


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