IN & OUT - congé maternité, tout ou rien ?

Congé - nom masculin - Permission de s'absenter, de quitter un service, un emploi, un travail. Congé de maladie, de maternité.

Doit-on forcément s'absenter pour enfanter ? Doit-on disparaître de la sphère professionnelle pour se consacrer pleinement et exclusivement à son cadre privé, à son jardin secret, à sa vie de famille ? Est-ce qu'en devenant mère on doit forcément cesser un temps d'être une salariée, une cheffe d'entreprise, une freelance ?

Il est impossible de faire des généralités sur ce sujet car chaque femme vit ce moment fondateur à sa manière. Pour moi le cloisonnement et la radicalité est une souffrance. Alors je prône un peu plus de flexibilité. Et si, finalement, l'équilibre pouvait être différent, et si l'on pouvait jongler entre le "IN" et le "OUT" of office.

Tout est une question de rythme

La maternité est une question de rythme. Quand on est enceinte, il y a des jours avec et des jours sans, parfois on est malade le matin et plus en forme l'après-midi. Et puis lorsque bébé arrive, les journées sont ponctuées par ses besoins et il n'y a plus d'autre solution que de s'adapter à sa cadence.

La solution aujourd'hui est de travailler jusqu'à ce qu'on ne puisse plus et que l'on soit alors en arrêt total. Puis de reprendre du jour au lendemain au même rythme que celui d'avant.

Mais rien n'est plus comme avant.

Peut-être qu'en s'écoutant, en acceptant de suivre le rythme de la nature, nous pourrions tous tirer profit d'un fonctionnement plus souple et moins manichéen. Entre l'incapacité totale de travailler et les 35, 40, 50 heures par semaine, il y a un monde.

S'adapter plutôt que de prendre congé

Doit-on tout laisser tomber du jour au lendemain ? Est-ce que c'est forcément tout ou rien ? Comme toujours je préfère les solutions plus intelligentes et moins radicales et je suis persuadée qu'en modulant le temps de travail et les horaires, nous pourrions être à la fois enceinte et professionnelle, maman et travailleuse.

Je défends depuis des années l'importance de la qualité de vie. Si l'on est bien dans ses baskets, on est efficace et épanoui.e dans son travail et inversement.

La grossesse, la maternité, ce n'est pas une maladie. A-t-on donc besoin de prendre congé ? Oui, pour un temps, sûrement. Mais la rigidité actuelle de notre mode de fonctionnement, le tout ou rien, nuit, selon moi, à de nombreuses femmes - et aux hommes par la même occasion.

Lorsque la santé le permet, il peut être plus agréable et plus efficient de travailler moins mais de garder cet équilibre plutôt que de créer une rupture nette en laissant de côté tout un pan de son identité.

Et cela serait d'autant plus facilité qu'un véritable partage serait possible avec le papa. Le congé paternité actuel impose à la mère d'assumer un rôle de parent à temps plein et ne lui laisse pas d'autre choix que de mettre en pause son activité professionnelle. C'est pourquoi je milite également pour une parité à ce niveau là ; que la possibilité soit offerte à ceux qui le souhaitent de s'organiser différemment.

La solution unique, valable partout, tout le temps, n'est jamais optimale selon moi, surtout lorsque l'on parle du rythme de vie des individus. D'autant plus dans cette période de bouleversement que constitue l'accueil d'un nouveau petit être. Il est, selon moi, non seulement illusoire, mais aussi contre-productif, de vouloir appliquer un cadre rigide et non négociable.

Le "congé" maternité est selon moi une hérésie. La parentalité ne doit pas être un congé, une parenthèse dans la vie professionnelle mais s'intégrer à celle-ci. On ne doit pas renoncer mais concilier, harmoniser, allier, marier, adapter...