"Pas de souci": le paradoxe du "ni oui ni non"
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"Pas de souci": le paradoxe du "ni oui ni non"

L'expression "pas de souci" foisonne. Elle est dégainée automatiquement à tout propos. Et même, à mon sens, totalement hors de propos : "Tu donneras le Bonjour à ta femme !"... "Pas de souci !". "Je voudrais un sandwich jambon fromage"... "Pas de souci !". "Passe une bonne journée !"... "Pas de souci !!". "Est-ce que vous auriez de la monnaie ?"... "Pas de souci..."

Cette nouvelle formule de "politesse apparente" chercherait-elle à rassurer l'autre ou à se rassurer soi-même ?

 

Dans un monde tout de même très anxiogène avec beaucoup de dangers réels ou fantasmés, il n'est pas surprenant de voir émerger ce type de communication "pseudo rassurante".

 

Je m'interroge sur ces expressions automatiques qui finissent par se généraliser et faire partie de notre mode de communication et à dire vrai le "Pas de souci" a tendance à m'agacer.

 

Le premier paradoxe est d'observer dans le même temps une haine et des propos violents décomplexés dans les réseaux sociaux, et cette forme de gentillesse, ce souci de l'autre, dans le langage courant.

Maroussia Dubreuil, dans un article du monde du 13 mai 2022 : "On est en train de devenir nunuche", fait référence à un auteur américain Bret Easton Ellis et parle de positivité toxique.

Pour moi il y a un second paradoxe : sous couvert de mots gentils "Pas de souci", disparaissent progressivement le vrai : "OUI" et le vrai "NON"; ou le vrai : "Je suis d'accord" et "Je ne suis pas d'accord".

Un des principes de l'Analyse Transactionnelle est d'utiliser un langage clair et direct, et de développer sa capacité d'affirmation et de prise de responsabilité.

Je me demande ce qu'un enfant de 5 ans peut comprendre du "Pas de souci", qui viendrait à la place d'un vrai signe de reconnaissance positif ou d'une vraie interdiction ferme et argumentée ?

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#communication #psychologie #analysetransactionnelle

Catherine Corbaz

Bildungskonzeption- Formation - Coaching - Organisationsentwicklung Spécialiste en analyse transactionnelle - Formatrice - Coach

8 mois

Intéressante réflexion. Je l'utilise surtout quand qqn s'excuse. Je n'avais pas remarquer la dérive vers d'autres types de réponses comme un vrai oui ou un vrai non. Donc je vais y metttee de l'attention. Merci.

Laurence Bozetto

Digital Workplace Release Train Engineer

8 mois

Merci pour cet article, je ressens le même agacement avec cette expression. J’ai aussi été intéressée d’observer la réaction intérieure qu’elle me provoque parfois: « heureusement qu’il n’y a pas de souci!! » alors que je fais une demande absolument banale. Je me demande ce qui est désamorcé « à priori » par cette phrase devenue un tic de langage…

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