Pas d'eau dans le gaz pour Ports de Lille !
Tout le monde s’accorde à dire qu’il est nécessaire de migrer du pétrole vers des énergies plus soucieuses de l’environnement, pour des raisons aussi bien environnementales que stratégiques. Parmi celles-ci, l’hydrogène, l’électricité verte et le Gaz Naturel Véhicules (GNV). Ce terme générique regroupe à la fois le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et le Gaz Naturel Comprimé (GNC).
Si au niveau de la motorisation des véhicules de transport, l’hydrogène est encore du domaine de l’expérimentation et du préindustriel, l’électricité et le GNV offrent des opportunités immédiates.
L’électricité semble plutôt adaptée pour des activités de transport de faible distance et de charge plutôt modérée. Le transport de marchandises en ville peut s’en accommoder et de nombreux transporteurs en ont d’ailleurs fait la promotion. Dès qu’il s’agit de trafic régional, national et international, le GNV s’avère parfaitement adapté pour la propulsion des véhicules. Toutefois, il reste méconnu de la très grande majorité des acteurs institutionnels et des entreprises. Aussi, il n’est pas rare de voir encore des débats souvent stériles opposant ces différents carburants alors qu’ils sont complémentaires.
Fort de ces constats, Ports de Lille a initié 2 démarches concrètes.
D’une part, en partenariat avec les Ports de Bruxelles, Paris, Liège, Ostende et divers organismes spécialisés, dans le cadre d’un projet européen baptisé WATTSON XL. Ce projet vise, entre autres, à définir et à réaliser concrètement un « Multi-Energy Park » au sein de nos sites portuaires. L’objectif est d’être en capacité de distribuer, sinon produire sur place des énergies nouvelles. Et ce aussi bien pour les véhicules terrestres comme les camions et tracteurs de semi-remorques que demain pour des barges et péniches, qui d’ici 2030 auront migrées vers le GNL, voire même les locomotives.
D’autre part, en initiant et en animant un groupe de travail régional avec la CCI Hauts de France, le Conseil Régional Hauts de France, l’ADEME, SOFIE, la FNTR Nord Pas de Calais, et GRDF. Ce groupe de travail ‘Réso-GNV’ envisage de favoriser le déploiement, dans une vision coordonnée, d’un réseau de stations GNV/bio-GNV.
Ce déploiement organisé et mutualisé dans une vision d’aménagement de territoire permettra de donner une visibilité aux investisseurs, d’assurer une cohérence régionale, permettra des économies d’échelle, accélèrera le déploiement dans notre Région d’un réseau de stations de distribution et in fine la transition énergétique ! En effet, laisser agir au coup par coup, différents acteurs au gré des opportunités, prendra du temps, risque de saturer des zones et de laisser des déserts par endroits, de présenter des surinvestissements faute de mutualisation, et donc un risque de tarifs non optimisés.
Parmi les actions concrètes de ce groupe de travail, en anticipation du projet WATTSON, Ports de Lille accueille dès la mi-janvier une station GNC à destination des VL et VUL de ses clients et de l’environnement proche. Cette station, installée par l’entreprise WH2, préfigure une station GNC pour poids-lourds qui sera également installée à court terme à Lille.
Par ailleurs, un projet de station GNC poids lourds, évolutive GNL sur le Port de Santes vient de démarrer avec une perspective d’ouverture au second semestre 2017.
Ports de Lille témoigne par ces actions à la fois prospectives et très concrètes, de sa volonté d’être un acteur sinon un précurseur de la transition énergétique et des nouvelles mobilités durables, conformément au programme REV3.
Chef de projet | Ingénieur maître en génie civil et infrastructures | Projets d'aménagement
7 ansPatrick MENDY
Manager de Transition et Formateur Supply Chain Multi secteurs Écoles d'ingénieurs et LOGINOV FORMATION
7 ansBravo et en espérant que les élus des Hauts de France (de toutes étiquettes) seront à ton écoute et en feront bonne usage pour le territoire. Jean Louis Dussart