Patron bulldozer, efficacité et dynamique d'équipe
L'efficacité va souvent de pair avec une détermination qui bouscule l'entourage. Une grande énergie crée souvent des frottements.
L'éviction de Thierry Breton de l'équipe des commissaires européens autour d'Ursula Von Der Leyen suscite beaucoup de commentaires.
Le commissaire français a porté haut différents dossiers favorisant la défense de l'Europe face à ses grands compétiteurs. Sur tous les fronts et avec une énergie et une détermination sans faille il a fait avancer des sujets cruciaux allant de la réindustrialisation à l'approvisionnement en vaccins, en passant par le respect des normes européennes par les grands acteurs américains.
La partie moins visible de l'iceberg est que cet activisme s'est fait au prix de luttes internes et notamment contre la présidente.
C'est une situation à laquelle on est parfois confrontée en entreprise. Un dirigeant surperforme mais est rejeté par son entourage.
Seuls les résultats comptent ?
Cette situation concerne souvent des personnalités que l'on qualifie de « bulldozer » : rien ne les arrête. De leur point de vue, seuls les résultats comptent. Et s'il faut empiéter sur le territoire de l'un, se passer de l'accord de certaines parties prenantes, mettre les acteurs devant le fait accompli ou forcer la main, qu'importe !
Lorsqu'on leur fait valoir les effets qu'ils produisent, ils mettent en avant deux types d'arguments. Le premier est que si les collègues réagissent mal, c'est qu'ils sont jaloux. Et le second est que s'il fallait attendre que tout le monde soit d'accord, on n'aboutirait jamais.
De fait, l'efficacité va souvent avec une détermination qui bouscule l'entourage. Une grande énergie crée souvent des frottements. La question du boss est de savoir s'il faut laisser faire ceux qui foncent et jusqu'où.
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Le risque à encourager ce type de comportements est de pousser à la confrontation entre les acteurs. Ils passent une grande partie de leur temps à faire respecter leur territoire voire à chercher à affaiblir ou faire tomber les rivaux.
A l'inverse, si la qualité relationnelle devient l'objectif premier, on peut avoir un monde de bisounours où, pour ne bousculer personne, tout prend un temps infini.
But versus moyens
Il importe de ne pas mélanger le but et les moyens. Le but est toujours l'efficacité, ce qui suppose souvent une rapidité d'exécution. La qualité relationnelle est un moyen qui permet de garantir, dans la durée, la collaboration entre les acteurs et donc une performance durable.
En l'oubliant pour uniquement se centrer sur l'efficacité à court terme, on crée des phénomènes de rejet. C'est ce qui est arrivé à notre commissaire européen.
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