Peut-on coacher son chef ?
Billet d'humeur du 5 avril 2017
Hier, à l’heure du déjeuner, j’échangeais avec une jeune femme sur ses difficultés de prise de poste, elle qui, depuis quelques mois, venait d'être promue Directrice Générale du groupe dans lequel elle travaillait depuis plusieurs années.
Si elle dirigeait maintenant le Comex du groupe, elle était consciente qu'il pouvait y avoir des réticences de la part de ses collègues, tous hommes, voire quelques embûches de leur part, mais, disposant d'une belle énergie, elle y insufflait une dynamique de succès qui commençait à produire des effets positifs, semaine après semaine.
Soudain, son expression positive et structurée devient plus sombre. Que se passe-t-il ? Tout à coup, elle s'ouvre sur le fait que sa plus grande difficulté est… de rassurer son chef, le président du groupe !
Il s'intéresse à tous les micro-détails de son quotidien et elle est régulièrement amenée à relater toutes les micro-décisions de ses journées de DG, une par une, dans leurs moindres détails. Et gare aux oublis : il pourrait en conclure qu'elle lui cache des points clés !
Mon chef est-il « rassurable » ?
Je lui demande : « Est-il rassurable ? »
Est-il possible de le rassurer ? Est-ce envisageable ou alors son inquiétude et son manque de confiance sont-ils si chroniques que nul détail ne sera assez précis ni assez nombreux pour le rassurer ?
Son désarroi face à cette question en disait long sur ses doutes. Pas si évident que de rassurer le Président !
Peut-il changer et accorder plus de confiance ? L'a-t-il déjà fait dans le passé ? Peut-être attend-il aussi qu'elle prenne son autonomie et que ce soit elle qui se montre plus directe dans sa relation avec lui ? Mais jusqu'à quel point ? Comment s'assurer, avec tact, de ce degré d'autonomie qu'elle souhaite installer ?
A nous de changer notre relation à l’autre
Ce que je crois, c'est que chaque personne est 100% responsable de 50% de la relation que nous avons avec l'autre.
Nous sommes tous responsables de ce que nous disons, faisons, exerçons. C'est à nous de changer notre relation. L'autre ne changera pas. Ses croyances, ses peurs, son système mental lui sont propres. Il évoluera dans sa relation avec nous lorsque nous-mêmes auront changé de posture.
Ceci veut dire que nous sommes tous coachs de notre propre relation avec les autres et finalement pas des autres ! Changeons-nous nous-mêmes ! Les autres s'ajustent. Et le monde change.
Notre tendance est toujours de faire le contraire. Cela ne marche pas !