Photovoltaïque : en France et nulle part ailleurs, sauf peut-être au pays d’Ubu... De l’entrave systématique à la coercition !

Photovoltaïque : en France et nulle part ailleurs, sauf peut-être au pays d’Ubu... De l’entrave systématique à la coercition !

Demain 31 janvier 2023, aura lieu le vote définitif à l’Assemblée nationale (avant le vote au Sénat) du projet de loi relatif à l'accélération de la production d'énergies renouvelables. Il prévoit notamment l’obligation de déployer des ombrières photovoltaïques sur les parkings existants de plus de 1 500 m2. Exit les freins et les irritants qui nous ont empêchés pendant 15 ans de valoriser les espaces extérieurs des centres commerciaux pour produire de l’énergie solaire, malgré tous nos efforts en ce sens. Victoire, peut-être, mais paradoxale : après avoir été entravés, nous voici, sans transition, obligés.


Pourquoi cette réserve contre une mesure qui peut sembler pertinente ? Tout simplement parce qu’en trouvant son chemin de Damas, l’État s’assoit sur nos réalités. Nous réclamons une forme de bon sens dans la manière de faire évoluer nos infrastructures et de créer enfin un environnement institutionnel propice au développement de l’énergie solaire.


Ce bon sens aurait pu conduire à une concertation, à une simplification des procédures d’installation de ces panneaux photovoltaïques, à la conduite d’expérimentations pour établir les diagnostics nous permettant de progresser, à un répit fiscal concernant l’autoproduction… Mais maintenant, nous avons la contrainte, et sa cohorte habituelle de procédures. 


Cette précipitation succède à un grand cafouillage. Au cours des 15 dernières années, un nombre incalculables d’embûches — réglementaires, administratives et fiscales — ont jalonné le parcours des entreprises tentant d’implanter le solaire en France : appels d’offres pour restreindre le nombre de projets et leurs puissance ; accélérations — arrêts ; minimisation de l’atteinte visuelle des panneaux jusqu’à les faire disparaître ; restriction de la production d’énergie par impossibilité de rentabiliser son excédent en se raccordant au réseau électrique national ; taxation au deux tiers du prix d’un kilowattheure produit… Autant de contraintes et de revirements désordonnés qu’il a fallu subir pour les pionniers qui tentaient d’établir une production d’énergie solaire sur leurs bâtiments commerciaux, logistiques, ou leurs espaces extérieurs. 


Résultat des courses : nous n’avons pas développé le solaire comme nous l’aurions voulu, et toutes les entreprises, tous les talents, se sont tournés vers les marchés de l’étranger moins répulsifs pour faire ailleurs ce qui leur était chimérique de mettre en œuvre ici. Mais aujourd’hui, on nous dit : tout, et tout de suite, et c’est la loi ! Pour avoir moi-même été à l’origine de la création d’une entreprise développant entre autres des centrales photovoltaïques — Greenyellow —, et de ce fait avoir été en première ligne de ces résistances et blocages, je ne peux qu’exprimer une certaine sidération. 


En plus d’une restriction douteuse du droit de propriété, cette obligation représente une méthode que l’on ne peut que regretter

Réflexion sur le "mix énergétique"» (1) Nous ne savons actuellement pas comment conserver efficacement l’électricité produite. Nous devons donc la produire au moment où elle est consommée. (2) Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer d’électricité (black out) vu l’organisation de notre société (3) Le solaire et l’éolien permettent des productions intermittentes, totalement aléatoires. Leur quasi disparition peut durer des semaines en Europe (par exemple en hiver). (4) Nous devons donc disposer de centrales de production pilotables pour pallier à ce manque. Si l’on veut qu’elles n’émettent pas de CO2, seul le nucléaire et l'hydraulique (limité) offrent aujourd’hui une solution technique. (5) Vu que nous pouvons nous trouver totalement dépourvus de production électrique d’origine solaire et éolienne, le nucléaire devra être dimensionné pour couvrir tous les besoins du pays. (6) Une fois cet investissement dans le nucléaire réalisé, pourquoi rajouter du solaire et de l’éolien qui sont plus coûteux et moins efficaces alors que tous les besoins sont déjà couverts par le nucléaire ?

Laurent Combes

Urbaniste - CEO Urban LoCo

1 ans

Hérésie complète!!!! Cette décision témoigne d’une absence totale d’écoute des acteurs sur le terrain et d’une absence complète de compréhension des enjeux et solutions. Car Installer du photovoltaïque sur les aires de stationnement des grands centres commerciaux, c’est bloqué leur potentielle reconversion au profit de la restauration de la ville européenne comme la desimpermeabilisation qu’une autre loi impose, avec justice, par ailleurs Si si il est possible de fabriquer la ville mixte sur ces sites, mais encore faudrait-il le savoir pour éviter d’imooser une (très) fausse bonne idée! Ça serait bien effectivement qu un élu monte au créneau pour éviter de faire perdre 20 ans de plus (le temps d’amortissement des ombrières) à ce processus. L’enfer est bien pavé de bonnes intentions…

Eric CASTELNAU

|Board Member| Expert |- Service aux entreprises : Care, Silver Eco, Tourisme, Hôtellerie || Intervenant en Business school -formateur || Administrateur du SYNAPSE & Vice Président du CCIC pour L'UNESCO.

1 ans

Jacques Bravo tu as raison , merci d'avoir le courage de prendre la parole mais au pays de Colbert on n'est pas a une contradiction prêt. 😎 c'est très malheureux mais la contrainte et les changement de directions et d'incitations font que les #entrepreneurs doivent se fier à leurs instinct de survie

Bertrand De Lagarde

Associé Fondateur de Sud Architectes et de Sud Groupe.

1 ans

cher Jacques, il n'y a rien de plus à dire … la France est comme cela, il faut que tout passe par les fourches caudines de l'état, avec des décisions incompréhensibles, parfois … ! est-ce mieux ailleurs ? Il faut dire que le peuple le lui rend bien à cet état-là , qui, chaque fois qu'il faut bouger, descend dans la rue ... pour des bêtises aussi grosses que lui ! les Retraites, parlons-en ... alors que les Français ne font plus d'enfants ! bref ... ne nous égarons pas sur un terrain glissant: demain 31 janvier !! 😮

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