PLAISIR ET ENGAGEMENT, UNE EVIDENCE
L’environnement changeant et mutant de ce début de siècle impacte fortement le métier de dirigeant et de manager. Nous assistons à une profonde mutation sociologique du monde du travail, en rupture avec les paradigmes existants.
Dans cet environnement complexe, tourné vers l’innovation permanente, l’incroyable vitesse de l’information et les progressions technologiques, les capacités d’adaptation sont continuellement sollicitées.
Dans un monde digitalisé, multi-générationnel, hyper concurrentiel, à faible croissance, dont l’agilité et l’innovation en sont les clés, le changement est un moyen incontournable pour pérenniser son activité, son service et son entreprise.
Les entreprises qui réussissent ont bien compris qu’elles devaient sortir des sentiers battus pour pratiquer « l’innovation managériale », qui se place en tête des autres types d’innovation (stratégique, produits/services, procédés) afin de s’assurer un avantage compétitif durable.
Toutes ont investis dans le capital humain de leur entreprise, au travers des 6 piliers fondamentaux qui sous-tendent le changement de paradigme managérial :
INVESTIR DANS L’INTELLIGENCE COLLECTIVE : Le capital d’une entreprise, quel que soit l’écosystème dans lequel elle évolue et quel que soit son modèle économique, reste l’humain.
Face à des consommateurs sur-informés, l’intelligence des collaborateurs doit être mise à contribution pour accompagner celle des clients, actuels et futurs, en perpétuelle évolution et maturation.
Dans ce contexte, l’entreprise doit s’organiser pour favoriser l’émergence de toutes les idées, investir sur l’intelligence collective, installer une démocratie participative où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, s’ouvrir au disruptif, à l’original et livrer sa lecture du monde.
L’enjeu du manager est « d’apprendre à désapprendre », penser « « équipe » et « intelligence collective ». Faire que tous participent au projet. Dans une réelle ouverture et changement de posture de gouvernance et managériale pour mettre de l’intelligence collective dans tous les recoins de l’entreprise !
Autrement dit, les entreprises doivent apprendre à s’ouvrir sur elles-mêmes et faire alliance avec les acteurs en interne, recrutés, à grand prix, pour leurs talents. D’autant que les cotations des entreprises valorisent, aujourd’hui, le capital immatériel, la capacité d’innovation, la qualité de travail interne, la valeur humaine…
Pour cela, il est recommandé d’instaurer une démocratie des idées et leur libre circulation, d’organiser la collaboration volontaire, de faire obstacle aux obstacles parfois activés par la hiérarchie, de confronter les idées et les projets à la sagesse collective… et de libérer le potentiel créatif des salariés afin de créer un cluster d’intelligences multiples pour aller vers un management responsable.
COMPRENDRE LE NOUVEAU PACTE SOCIAL : La décision de s’investir et de rester dans une société fait aujourd’hui appel à des ressorts autant personnels que financiers. Le travail n’est plus seulement une source de sécurité matérielle mais doit également contribuer à son épanouissement personnel.
Dans ce contexte le management doit s’adapter pour intégrer dans son mode de pensée, l’écoute, la bienveillance et l’empathie pour réussir à fidéliser ses talents.
Aujourd’hui plus que jamais la question de la valeur ajoutée se pose dans les deux sens : les collaborateurs veulent connaitre leur contribution au développement de l’entreprise et ce que l’entreprise peut, à l’inverse, leur apporter, au-delà du seul aspect financier ?
DEFINIR LE « WHY » DE SON ENTREPRISE : La question du sens s’avère primordiale pour un collaborateur qui consacre en moyenne 8 heures à son travail.
Des entreprises comme Apple ou Amazon, pour ne citer qu’elles, ont parfaitement compris le concept. Elles s'attachent à affirmer, en toutes circonstances et de manière continue, à leurs clients comme à leurs salariés, le pourquoi de leur existence.
EMBRASSER LES RUPTURES TECHNOLOGIQUES : Bigdata, Cloud, Web, sont autant de concepts qui remettent totalement en cause notre quotidien. La technologie n’est plus seulement un moyen d’innover mais une nécessité pour survivre.
L’IT, qui était hier considérée comme un centre de coût, est devenu un avantage concurrentiel et recruter des technophiles compétents doit être au cœur des préoccupations du Top Management.
DEVENIR UNE ENTREPRISE AGILE : Scrum, Design Thinking, Lean, sont autant de termes qui sont rentrés dans le vocabulaire courant des entreprises qui innovent et réussissent. Chaque concept apporte son lot d’améliorations : qualité du service rendu, réduction du Time to Market, émergence d’idées novatrices, motivation des équipes, adaptabilité à un monde changeant sont des conséquences positives constatées et mesurées par les sociétés qui les ont adoptées.
Etre une entreprise agile s’avère vital pour réussir aujourd’hui. Instaurer une culture agile, y investir massivement, l’incarner sincèrement et la faire évoluer est devenu non plus une nécessité mais une condition de survie.
OSER : « Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie » Johann Wolfgang Von Goethe
Nous vivons dans une société qui sanctionne les personnes qui font des erreurs et valorise celles qui connaissent les succès. Les premières sont soit licenciées, rétrogradées ou mises au placard, contrairement aux secondes qui sont élevées au rang de modèle de réussite, jusqu’au jour où elles commettent des erreurs. Rien d’étonnant à ce que ce rapport à l’erreur soit source de peurs, de stress et de déresponsabilisation dans nos entreprises.
Mais certaines ont compris qu’une erreur est aussi une source d’amélioration, voire d’innovation. Considérant qu’elle était rarement intentionnelle, elles ont décidé de faire de l’erreur un levier de dynamisation du bien-être et de la performance et d’en valoriser les enseignements.
Accepter le principe même de l’erreur et impulser une dynamique d’apprentissage des erreurs permet incontestablement d’améliorer les performances d’une entreprise, mais aussi de réduire le stress et améliorer le bien-être.
Avoir une philosophie du risque revient à pouvoir libérer et mettre en œuvre les talents de l’entreprise. Développez l’autonomie, la responsabilisation, l’implication naturelle, entrepreneuriat. Valorisez la confiance, le droit à l’erreur, l’intelligence collective, l’innovation, le bien être, des espaces de partages…et le plaisir !
Sous les forces de la complexité de nos relations et de l’évolution du monde, des générations montantes (Y et Z), de la mondialisation et sa pression concurrentielle, de la force du court terme et la sortie incessante d’offres innovantes, il est urgent que les chefs d’entreprise revoient leurs copies et fassent du plaisir et du bien-être, un enjeu majeur des prochaines années.
« Nous nous amusons, nous rions, nous aidons ; mais nous ne plaisantons pas avec le travail.» - Extrait de la présentation de l’Equipe Talents d’Airbnb.