Points d'actualité RH qui ont retenu notre attention en mars 2018
- L’APEC annonce un nouveau record pour l’emploi cadres
- Pour mieux diriger : écoutez, regardez, touchez, sentez, goûtez….
- Formation professionnelle : l’Etat reprend la main
- L’écart de salaire entre hommes et femmes devra être gommé d’ici 3 ans
L’APEC annonce un nouveau record pour l’emploi cadres en 2018, supérieur encore à ses dernières prévisions (notre lettre d’octobre 2017) : entre 248 000 et 271 000 nouvelles embauches, soit +13% par rapport à 2017.
Dans un ordre décroissant les métiers les plus recherchés se trouvent dans l’informatique, les études R&D, le commercial.
Les Services seront de loin les premiers recruteurs, suivis de l’industrie, du commerce et de la construction.
Ces prévisions valent pour l’emploi cadres dans sa globalité et les cadres supérieurs et dirigeants profiteront sans doute aussi de l’embellie.
Cela étant, pour ces derniers, on constate depuis des décennies que la durée de leur recherche dépend d’abord de l’énergie et de la rigueur qu’ils lui consacrent, de leur capacité à travailler en réseau, plus que de l’état général du marché de l’emploi.
Pour mieux diriger : écoutez, regardez, touchez, sentez, goûtez… utilisez votre intuition et ayez le sens des autres
C’est ce que préconise le Cercle du Leadership dans un ouvrage qui rassemble ses travaux sur le rôle des sens dans le monde du travail : Les 7 sens ou l’essence de l’entreprise (éditions L’Archipel). Ecouter activement l’autre avant de chercher à le convaincre, le regarder avec un réel intérêt, partager une émotion en le touchant…. c’est aussi par les sens et l’intuition qu’on fédère une équipe autour d’un projet, qu’on gagne des clients, des parts de marché, bref qu’on dirige une entreprise. Et qu’on la dirige mieux que par la seule force de l’intellect et de la pure raison (cerveau gauche, fut-il augmenté d’intelligence artificielle et d’algorithmes). Un ouvrage nourri d’histoires vécues d’entrepreneurs qui ont surmonté par l’un ou l’autre de leurs sens les problèmes auxquels ils ont été confrontés.
Formation professionnelle : l’Etat reprend la main.
L’accord signé entre les partenaires sociaux le 22 février dernier sur la formation professionnelle est apparu insuffisant à Muriel Penicaud, ministre du travail, qui annonce une série de mesures dans ce « domaine jugé stratégique pour que la France reste dans la course » et dont voici quelques-unes des principales :
Le compte personnel de formation (CPF) sera refondu : chaque salarié se verra créditer 500 € sur son compte chaque année, cumulables jusqu’à 5 000 € (800 €/an avec un plafond de 8 000 € pour les personnes sans qualification) qu’il pourra utiliser à son gré, sans passer par sa direction des ressources humaines ni par un quelconque OPCA, pour obtenir une formation qualifiante.
Dans chaque région, un organisme de conseil en évolution professionnelle (CEP) sera mis en place auquel les salariés pourront faire gratuitement appel pour être guidés dans leurs choix de formation.
Grâce à une plateforme en ligne le salarié aura la possibilité de connaître les formations existantes localement, l’avis de ceux qui en ont déjà bénéficié, s’inscrire, payer la formation, connaître le solde de son compte personnel…
Une agence nationale nommée France compétences, gérée par l’Etat, les Régions et les partenaires sociaux, assurera l’évaluation de la formation professionnelle, tant sur sa qualité des prestations que sur la justesse des prix.
Les OPCA, dont le nombre sera réduit de moitié, perdront la collecte des fonds de formation au profit des Urssaf. Leur rôle principal sera d’étudier et d’anticiper les futurs besoins en compétences des entreprises de leur secteur et de conseiller les entreprises sur leur plan de formation.
Les partenaires sociaux réagissent mal à la reprise en main du système par l’Etat, à la réduction manifeste de leur place dans le jeu et reprochent à Muriel Penicaud son manque de concertation. Le projet de loi sur la formation professionnelle devrait cependant être examiné en Conseil des ministres dans la deuxième quinzaine d’avril.
L’écart de salaire (actuellement de 9%) entre hommes et femmes devra être réduit d’ici 2022.
3 ans : c’est le délai accordé par le gouvernement pour que soit enfin respecté le principe d’égalité de rémunération entre les deux sexes fixé par la loi depuis….45 ans. C’est, pour la ministre du travail, non seulement une question de justice sociale pour les femmes mais aussi de compétitivité pour les entreprises, comme il est clairement établi par de très nombreuses études que les entreprises mixtes sont plus performantes. En 2022 l’obligation d’égalité ne sera plus seulement de moyens mais bien de résultat. Les inspecteurs du travail multiplieront les contrôles et les sanctions devraient alors être dissuasives.