Pour lutter contre la canicule, la solution des mini-forêts en ville
CANICULE - S’installer dans un petit coin de verdure auprès de quelques arbres est toujours attrayant lorsque l’on habite en ville. Et cela peut sembler presque vital en période de canicule ou de très fortes chaleurs, comme ce vendredi 31 juillet.
En effet, on sait que les arbres sont l’une des meilleures parades à la chaleur dans les villes. Leurs feuilles permettent de faire plus d’ombre et donc de rafraîchir les rues, notamment le soir, car le bitume n’aura pas emmagasiné de chaleur. La végétalisation des villes est donc étudiée de très près dans les métropoles désireuses de faire baisser la température.
Parcs, jardins, espaces verts, et même constructions végétalisées sont autant de moyens de verdir les villes. Mais il existe une autre possibilité: celle de faire venir la forêt dans la ville.
C’est d’ailleurs l’un des souhaits d’Anne Hidalgo pour la ville de Paris. Elle envisage depuis quelques temps la création de forêts urbaines et cela semble se concrétiser. Jeudi 23 juillet, elle a en effet annoncé que son mandat serait celui de la “végétalisation” et indiqué le lancement d’études “pour les forêts urbaines sur le parvis de l’Hôtel de Ville, près de l’Opéra Garnier ou de la gare de Lyon”.
Vous vous en doutez, difficile d’imaginer un espace aussi gigantesque que Fontainebleau (172 kilomètres carrés) dans Paris. C’est pourquoi certains ont eu l’idée de créer des mini-forêts (tiny forest) en plein cœur des cités.
Des chênes au milieu du béton
Peter Wohlleben, forestier allemand et auteur du best-seller planétaire “La vie secrète des arbres”, nous soufflait cette idée, lors d’une interview, pour avoir le sentiment de s’échapper de la ville sans s’en éloigner: “Créez de petits bois! Aux Pays-Bas, il existe un mouvement appelé les petites forêts - ils ne se contentent pas de planter des arbres isolés, mais de petits bois au lieu de parcs bien entretenus ou d’îlots de circulation en béton. Ce n’est pas seulement mieux pour les animaux, ça l’est aussi pour les citadins.”
Comme le rapportait France 2 en octobre 2019, chênes, bouleaux ou saules commencent à s’installer, au pied des immeubles, dans de nombreuses villes néerlandaises. 35 mini-forêts auraient été plantées en quatre dans ce pays, pour un coût financier de 20.000 euros chacune. En plus d’un avantage certain pour la biodiversité (insectes et animaux divers y trouvent en effet leur compte), le fait est qu’on y respire un peu mieux: comptez dix degrés de moins dans la forêt.
Si c’est aux Pays-Bas que le concept de tiny forest a d’abord pris en Europe, celui-ci a été pensé par l’Indien Shubendu Sharma, ancien ingénieur chez Toyota, sur inspiration des travaux d’un scientifique japonais, Akira Miyawaki.
Respirer
“Grâce à cette forêt dans notre jardin, des oiseaux que nous n’avions jamais vus ont commencé à revenir dans notre maison, la terre qui s’asséchait l’été ne s’assèche plus, nous nous réveillons désormais avec le chant des oiseaux, comme une princesse Disney, chaque matin. On apprécie les fruits de saison qui proviennent de cette forêt. On respire un air frais, grâce à la forêt”, explique-t-il lors d’une conférence.
Pour faire pousser une mini-forêt en ville, rien de plus simple, selon ce guide du site WeDemain. Il faut d’abord trouver une surface, entre 100 et 300 mètres carrés. Il faut bien connaître la nature du sol et l’enrichir si besoin. Associations ou écoles, par exemple, choisissent un type d’arbres et les plantent. Ces jardiniers en herbe deviennent alors les gardiens de la forêt et peuvent en profiter comme bon leur semble. Et le tour est joué.
Les mini-forêts ont commencé à faire leur apparition en France, à proximité de Nantes, par exemple, à Boisset, en Haute-Loire, ou encore à Taverny, dans le Val-d’Oise. Dans cette dernière, rapporte Le Parisien sureaux, noisetiers ou érables ont été plantés par des enfants dans des quartiers très urbains.
https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-mini-forets-en-ville-une-solution-pour-lutter-contre-les-canicules_fr_5f087707c5b63a72c340d4f5