Pour sortir de la crise: un Grenelle des retraites, vite.
La crise engendrée par la réforme du système de retraites court de grands risques de se radicaliser et d’avoir des effets désastreux sur la vie quotidienne et l’économie du pays.
Au delà de son contenu probablement discutable, et de la préparation de l’opinion digne d’un amateurisme confirmé, il faut remarquer qu’elle intervient dans un contexte social très lourd : hospitaliers, enseignants, gilets jaunes, etc.…Alors comment sortir par le haut d’une telle situation ? A condition que cette réforme ne soit pas conçue comme la copie conforme de la grève des mineurs au Royaume uni qui a servi a casser les syndicats. Mais qui imaginerait cela ?
Une solution s’impose : un Grenelle des retraites, associant l’Etat, et les partenaires sociaux. Le temps n’est plus à la pédagogie ou aux explications d’un texte qui serait censé posséder toutes les vertus. Comme toute réforme, elle met aux prises des intérêts divers qui doivent trouver un compromis. C’est la seule bonne issue. Toute autre laissera des traces amères, lourdes de risques dans l’avenir.
A ce stade, deux remarques s’imposent : Sous la forme bien française de la grève, c'est à la fois une crise sociale et politique, dans la mesure où elle est un nouvel avatar de la crise du néo libéralisme. Elle se révèle sous des formes différentes, essentiellement électorales, dans d’autres pays industrialisés et engendre des conséquences inquiétantes: Italie, Allemagne, USA.
Il faudra là aussi trouver une issue sous peine d'en subir des conséquences graves. Comment par exemple expliquer aux salariés, qu’ils doivent supporter plus encore la charge des retraites alors que les dividendes flambent, et que les salaires progressent très peu ? Comment justifier les évitements fiscaux des grandes entreprises et des ultra riches ?
Plus largement encore, il y a un « éléphant dans le magasin de porcelaines et personne ne le voit » comme disent les anglo-saxons. En effet comment parler du système de retraites d’ici 2050, ou 2070 sans prendre en compte la crise climatique ? Les priorités quotidiennes, voire vitales, risquent d’être très différentes de celles que nous percevons aujourd’hui.
La crise des retraites agit comme un révélateur global de toutes ces contradictions. Raison de plus pour en sortir et vite.
Daniel Cholley
retraité
5 ansBonjour François, bien vu de mettre le projecteur sur cet article de Daniel Cholley qui possède à la fois une grande faculté d'analyse du "social' et une belle plume.