Pourquoi la philosophie actuelle ne fait-elle que tourner en rond ?

Alors que la philosophie est censée nous aérer, être « l’art de la pensée », elle nous enferre au contraire dans les méandres de l’intellect matérialiste, de l’intellectualisme ; elle nous maintient dans la densité, sans nous aider à trouver un équilibre entre matérialité et spiritualité ; la philosophie actuelle s’agrippe au matérialisme strict, tel le crustacé à son rocher, elle est contre nature. Je sens d’ici la tristesse de Socrate, de Platon et même d’Aristote.

Elle est devenue totalement rationaliste. Cherchez de la poésie dans ce qu’elle sécrète, vous n’en trouverez pas, tant son verbiage est sec, froid, dénué de vie ; elle ne véhicule que de l’abstraction, mais de l’abstraction stérile. C’est très simple, dénombrez les philosophes qui utilisent les mots âme et esprit tant dans leurs propos que dans leurs écrits !

Comme les psy. de toute école, les philosophes contemporains n’avancent que des pensées alignées sur le paradigme scientiste auquel ils prêtent une allégeance quasi totale ; ils lui font vœux d’obédience en véhiculant ses abstractions exemptes de vie, ses assertions fondées sur un paradigme strictement physicaliste. Nous avons affaire à une science qui considère même que l’humain la gêne dans ses expérimentations, qu’il perturbe ses « saintes mesures », et qui va donc jusqu’à l’éjecter de son domaine, de son royaume dit des « sciences exactes ». En quoi sont-elles exactes si l’humain n’a même pas droit de cité dans ses considérations ? Alors que c’est lui qui ressent, qui expérimente la vie, que c’est lui le réel « instrument » d’appréhension !

Le cadre scientiste physicaliste actuel doit être vaporisé, seules l’approche scientifique fondamentale et sa rigueur sont à conserver à tout prix, car la quête spirituelle doit échapper à toute mystique délurée…

Cela fait du temps que philosophes et psy. tournent en rond. Ils font une distinction entre pensée et corps sans le moins du monde se rendre compte du fait que la pensée qu’ils considèrent, la pensée rationaliste, est elle-même physique ; ils ne veulent pas admettre que le cerveau n’est que l’organe physique de la pensée ! Admettre que les concepts qu’ils émettent ne sont que des ombres et qu’aucune réponse à leurs questionnements existentiels n’en sortira tant que leur intellect ne sera pas spiritualisé. La conscience, la volonté, le libre arbitre ne sont pour eux que des épiphénomènes physiques, de nature indéfinie ; et pourtant… Les philosophes, les psy., les scientifiques nous font baigner dans un jus matérialiste strict, voire agnostique, érigé en dogme infaillible ! Ils nous engagent vers les sous-mondes, dans lesquels nous avons déjà un pied…

Il y eut de rares philosophes de l’Europe du centre qui posèrent les questions justes, mais qui ne firent malheureusement pas recette ; et, plus près de nous, Bachelard qui osa évoquer des échappatoires. Il y eut et il y a fort heureusement des poètes, des musiciens, des chorégraphes… qui nous firent, nous font, don d’air et de lumière.

De nos jours, la philo ne sert qu’à faire marner des étudiants sur des questions stériles. De plus, il y a autant de philosophies que de philosophes, toutes les logiques étant disponibles ; résultat : nous nous enferrons chaque fois plus dans la matérialité…

À côté de cela quasi inexistants sont les psy. qui échappent à la connotation inconscient-poubelle ; les psy. ne veulent pas entendre parler de la part supraconsciente, spirituelle de l’inconscient. Et, si nous avons le malheur de contester, tous ces « sachants » nous assènent les poncifs habituels : « pensée magique », obscurantisme, bla-bla-bla… Il est de se poser la question : où est réellement l’obscurantisme ? Ne font-ils pas une vraie « projection » en leur négation de la lumière supraphysique, extrasensorielle ?

Une remarque pour clore cet article, lorsque des philosophes s’insurgent contre l’IA, ils s’inquiètent en fait de cette massive concurrence du savoir sec, nouvellement mise à disposition à grande échelle.

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