Pourquoi l’Or peine-t-il à prendre son envol ?
Pourquoi l’Or peine-t-il à prendre son envol ?
La question est intéressante. Dans un contexte d’une montée de l’inflation, d’une hausse importante du prix de toutes les autres matières premières, l’Or reste stable depuis 1 an.
Beaucoup de financiers ont d’ores et déjà enterré l’Or et souhaitent le remettre en terre. Cela est dû à la statistique du retour à la croissance économique ; les médias relaient largement cet optimisme. Le vent semble tourner, l’océan financier redevient calme, on aperçoit à nouveau l’horizon ; il est donc naturel d’adapter l’allure de la voile.
Toutefois, permettez-nous d’afficher un regard différent à l’euphorie actuelle ; sans remettre en cause les efforts produits par les politiques économiques pour le bien commun. Suivant continuellement la courbe du prix du métal jaune, nous sommes au plus près du marché, nous mesurons l’appréhension des investisseurs qui sont de plus en plus nombreux.
Nous partons toujours du principe que l’Or est un actif long terme. L’adhésion à un avenir brillant de la valeur refuge s’esquisse à son rôle immanent. Il est sédicieux et exempt de la souveraineté financière. Bien que les accords Bale 3 soient en place sur ce marché depuis quelques mois, il reste encore quelques moyens à ses détracteurs pour le maintenir. Ce métal est ténébreux et fait de l’ombre aux devises, mettant à mal l’omnipotence bancaire.
Le prix de l’Or est virtuel ; pourtant il fait partie du monde de la matière. Sa valeur se négocie par l’échange de contrats qui sont pour la plupart irréels. Comme dans tout marché financier, la transparence est asphyxiée. On a fini par comparer l’Or aux monnaies issues de la blockchain. Le Bitcoin s’harangue la place d’Eldorado. Cependant, il n’est encore qu’un marché 10 fois moins important que l’Or et certains états d’Asie commencent à l’interdire.
L’altérité de l’Or s’inscrit dans notre époque et dans l’expectative.
Certaines croyances bien répétées finissent par devenir des substances. Le bon sens s’oublie par le bombardement d’actualités dévoyées. L’inconséquence profite. La principale doctrine travestie concernant l’Or est : lorsque les taux d’intérêt montent, l’Or baisse. Nous l’allons montrer tout à l’heure et le déployer avec l’exemple du marché américain. Et surtout, nous essayons de démontrer cette extraordinaire croyance populaire.
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Dans les années 1970 aux USA, dans les circonstances d’un nouvel ordre économique, afin de circonscrire la hausse des prix et de l’inflation, l’offre de monnaie a été réduite en augmentant les taux d’intérêt. De 1970 à 1981, ils sont passés de 5,5% à près de 16% sur le 10 ans US. Ce tremblement resultait d’une expansion monétaire consécutive au financement de la guerre en Asie du Sud- Est. Pendant cette période, le prix de l’Or a progressé de plus de 350%.
En transposant, cette épisode au temps présent, on peut augurer une opinion. Depuis les années 1980, les taux d’intérêt sont administrés à la baisse pour palier au manque de compétitivité de l’économie US. Cette régence encourage
l’offre de monnaie, impliquant une hausse de la masse monétaire. Cette singularité s’est accentuée en 2020 : pour palier au manque de liquidité. Alors que l’économie actuelle montre des signes de résurgence, l’inflation repart. La hausse des prix s’est d’abord faite sentir sur les actions boursières ; elle s’exalte désormais sur les matières premières et le prix final au consommateur. Pour ralentir ce phénomène, la politique économique qui devra s’implémenter sera une hausse des taux d’intérêt.
Si le schéma des années 1970 se répète, nous sommes au devant d’une hausse de l’Or. C’est dans cet élan plein d’optimisme que nos clients viennent nous voir pour acheter de l’Or. La hausse vertigineuse du capital disponible dans l’économie va entrainer une surchauffe. Ce capital est en recherche de débouchés, c’est pourquoi les prix montent. La cause de la hausse des prix se fait suivant deux principes : une baisse de l’offre ou l’immobilisation en capital. C’est cette deuxième cause qui est à l’oeuvre actuellement.
Le capital tend toujours vers des actifs qui offrent du rendement. Pour le moment, les taux d’intérêt sont tellement bas que n’importe quel actif offre une meilleure rentabilité.
Il viendra un jour où les taux devront remonter pour juguler l’inflation. Le macrocosme économique, pour être vertueux, doit alterner les périodes de croissance et de décroissance. Pourtant l’administration de l’offre de monnaie, en opposition au marché libre, se refuse à cette période d’ombre. Cela va se finir.
Le prix de l’Or va continuer de monter en parallèle de l’offre de monnaie. Cette constatation ne nous encourage qu’à la patience et à la constance. Quand l’inflation va véritablement surgir, l’Or se remettra en ordre de marche avec force et vigueur. Son rôle de préservation de valeur et de protection du pouvoir d’achat sera indubitable.