On va tous mourir !

Au moment ou je rédige ces lignes, le marché des cryptomonnaies poursuit sa baisse et affiche désormais une capitalisation de 952 milliards de dollars, soit l’équivalent de son niveau de… Janvier 2021.

Est-ce le début de la fin tant souhaité par certains ? ou s’agit t’il simplement d’une énième correction « normale », « proportionnelle » au jeune âge de cette classe d’actifs en création qui n’en est plus à son galop d’essai ?

L’extraordinaire pouvoir des biais cognitifs en finances

Bien qu’il soit désormais de plus en plus « piloté » par des robots et des algorithmes automatisés, les marchés financiers ont été pensés, bâtis et historiquement nourris par les Hommes.

A cet égard ils sont victimes en permanence de ce que l’on appelle les fameux « biais cognitifs », en d’autres termes, ce qui nous caractérise en tant qu’êtres humains. Notre cerveau reptilien (que vous le vouliez ou non 😉) dicte nos actions et nos réactions et réagi toujours en fonction de notre puissant instinct de survie. Au même titre que l’on a souvent tendance à surréagir en période de fortes hausses des marchés, se sentant soudainement « le plus fort », nous sommes submergés par la peur et « l’angoisse de tout perdre » (et par extension, la peur de mourir) lorsque les marchés chutent. C’st un trait de caractère profondément humain. Acceptons-le.

Nos biais cognitifs rentrent alors en action, nourrissant nos peurs et notre instinct et nous poussant à vendre, parfois, précipitamment.

2022 : Aucune classe d’actifs n’est épargnée… et pourtant

A ce jour, les bourses américaines accusent une baisse de l’ordre de 30% depuis le début de l’année, -17% pour le CAC40 sur la même période et les récentes annonces de la BCE semblent indiquer que la glissade n’est pas encore terminée.

« en ce qui concerne les marchés traditionnels, le secteur s’y attendait et avait même commencé à anticiper cette correction »

Après des années de quantitative easing outrancier, des PER stratosphériques et 25% d’entreprises zombies répertoriées en France, ce second semestre n’était finalement une surprise pour personne en ce qui concerne les bourses traditionnelles.

Ce n’est en revanche pas du tout le cas pour le marché des cryptomonnaies. Alors que le monde entier découvre progressivement ce tout nouvel univers et commence à apprendre et à se former (www.formacrypto.fr), les travers de l’Homme refont surface, une fois encore, de la même manière qu’à chaque avènement d’une grande révolution.

« lorsqu’Amazon est rentrée en bourse, son cours est rapidement passé de 160 $ à 16$. Les journalistes du Wall Street journal ont alors déversé des trombes de critiques, qualifiant la jeune société de Jeff Bezos de scam (arnaque) de bullshit et d’inutile, arguant que « personne n’achèterait jamais de livres sur Internet ». C’était en 1998.

Au début de l’année 2022, le cours d’Amazon fleurtait avec les 4000$...

« Lorsque le téléphone a été inventé, un ministre anglais avait clamé à la chambre : »la Grande Bretagne compte de nombreux et valeureux postiers. Nous n’aurons jamais besoin de ce foutu téléphone »

« Magellan, et bien avant lui Pythagore, avait affirmé que la terre était ronde. Nombreux sont ceux qui furent pendus à l’époque pour oser proclamer une telle hérésie »…

Le marché des cryptomonnaies n’en est pas (du tout) à son premier « crypto crash ».

 En 2011, après être passé de 2$ à 32$ le Bitcoin a chuté de 90%. En 2012, le marché a, à nouveau connu une baisse de -56%, et une nouvelle en Avril 2013 de -83%. Entre 2017 et 2018, le marché avait chuté de… -80%

Source : Bloomber.com

Cette nouvelle correction du marché des cryptos est donc « normale », attendue même selon certains analystes logarithmiques et surtout cohérente par rapport aux corrections de l’ensemble des autres classes d’actifs mais elle semble faire cette fois beaucoup de bruit en raison de la démocratisation progressive de cette classe d’actifs aux yeux du monde occidental.

« un bitcoin à 7000$ est tout à fait possible avant la fin de l’année »

Un secteur qui déchaine les passions

A mon grand regret, je constate qu’une fois de plus, les Hommes, plutôt que de s’unir, s’évertuent à s’opposer, à s’affronter, à se lapider, à se haïr… quel dommage.  

J’aime imaginer la même obstination à construire plutôt qu’à détruire… que d’extraordinaires merveilles nous pourrions accomplir. Heureusement la finance décentralisée n’a, par essence, besoin que de ses adeptes et de ses utilisateurs convaincus pour poursuivre son avènement.

« J’ai une pensée pour Satoshi qui, après nous avoir légué à l’humanité l’un des plus beaux cadeaux, celui du juste partage du pouvoir et de la valeur, doit regarder, tel Dieu au 7ème jour, ce que les Hommes, désormais, feront de cet héritage ».

Si vous avez pris le temps d’étudier ce marché, d’en comprendre ses fondamentaux, son fonctionnement et ses nombreux avantages, alors appliquez la même règle d’or que celle prodiguée depuis des années par Warren Buffet : « buy & hold ». Il aura fallu près de 20 ans à Amazon pour atteindre son ATH (all time High). Il en sera très certainement de même pour le bitcoin avec un cours qui oscillera entre 500 000 et un million de dollars. Ce n’est qu’une question de vase communiquant. Ce qui n’ira plus dans telle ou telle classe d’actifs vieillissante ou mourante ira sur les cryptos. Cela a été le cas pour les .com qui désormais dominent le monde. Il leur aura fallu 20 ans. après, c’est à vous de voir.

Conclusion

Le monde a une quantité finie d’argent en circulation. Cet argent passe en permanence d’une classe d’actifs à une autre: de l’immobilier aux actions, aux matières premières, aux obligations etc… et voilà qu’une nouvelle classe d’actifs libre, autonome, instantanée, rapide comme l’éclair, appartenant à ses utilisateurs, non limitée géographiquement, 100% mobile fait son apparition.

 Alors oui, l’on pourrait parfaitement faire comme à chaque fois dans le passé, critiquer, juger sans savoir, condamner, lapider… ou profiter de cette unique occasion de devenir acteur de cette révolution et d’en bâtir ensemble les fondations pour un monde plus juste, ou la richesse sera plus justement répartie et ou la moitié de l’humanité qui, jusqu’à présent n’était pas bancarisée, pourra enfin s’élever, emprunter, créer de la valeur et offrir plus aux générations futures.