Pourquoi rencontrons-nous de plus en plus de "Pinocchio" Recruteur ou Candidat ?

Cher Linked iniens,

J'ai constaté lors d'un post récent relatif à la "fameuse" prise de référence que l'on rencontrait de plus en plus de "mensonges" ou de versions plus embellies, édulcorées ou enjolivées dans le monde du travail. Tant coté employeur que candidat. Avons nous peur d'assumer The vérité ?

Le 1er doit répondre à des exigences de marque employeur attractive. On doit savoir donner envie et faire la promotion des marques Employeurs dont nous sommes l'ambassadeur. Et parfois, quite à en faire un peu trop (survendre même si l'on est dans un jeu de séduction professionnelle notamment pour séduire et attirer les meilleurs profils surtout quand ces derniers sont pénuriques) ou pas assez (souvent pour des postes où il y a une forte demande. Car après tout avec tous ces "chômeurs", il n'y a que l'embarras du choix !).

Pour illustrer tout cela, commençons versus Entreprise et détaillons ensemble si vous le voulez bien les différents types de sociétés que l'on peut rencontrer :

• les employeurs Stratèges qui mentent sur le lieu géographique car mieux vaut être dans la quantité que dans la qualité. Alors que le lieu de travail est pour une partie des candidats déterminante. Mais il y des lieux qui moins vendeurs ou tapent à l'œil que d'autres (zac, zi). Ils privilégient la loi du nombre au lieu de jouer carte sur table. Bref, être ouvert d'esprit, tourné vers la diversité et se focaliser sur l'essentiel avec efficacité.
• les employeurs Indécis qui publient des offres, qui vous pré-qualifient par téléphone (après plusieurs relances à votre initiative, vous apprenez que le poste n'est plus d'actualité, qu'il a été pourvu en interne ou qu'il a changé de contenu ou de rémunération. Et que vous n'êtes plus dans la cible). Soyez clair dans la définition du poste, le budget alloué pour éviter de vous discréditer auprès des candidats, et de faire perdre du temps aux 2 parties. N'oublions pas que recruter a un coût (la publication des annonces et le sourcing étant les étapes qui demandent le plus de temps). La clarté et la simplicité sont les bases fondamentales d'un échange sain et productif entre les 2 parties.
• les employeurs Utopiques qui publient des offres irréalistes (où il y a 3 postes en 1) où le profil recherché est parfois 3 fois plus long que les missions même. Il n'existe pas de candidat idéal. Restons svp pragmatique sur les fourchettes de salaire et/ou le statut proposé par rapport au poste. Un peu de bon sens ne ferait pas de mal. La rationalité fait partie d'un des facteurs clé de succès d'un recrutement.
• les employeurs Séducteurs qui publient leurs offres et qui par chance si vous arrivez à être reçu lors d'un 1 er entretien, vous annoncent que la durée du contrat (notamment pour les CDD ou intérim) a changé. Ce qui est un facteur important de choix pour une partie des candidats. Là aussi, nous sommes en droit de se demander si c'est une entreprise sérieuse. N'aurait il pas fallut avertir les candidats lors de la pré-qualification téléphonique...A méditer !
• les employeurs Luky Luke (ils dégainent un descriptif de poste plus vite que leur ombre. Descriptif que vous ne recevrez jamais par mail et qui n'est pas publié via les jobboards ou le site de l'entreprise. Ils vous contactent en approche directe). Ils sont pressés par le temps qui leur est précieux et veulent recrutés vite en mode ultra-consommateur. Mais surtout, ils ne vous rappellent pas alors que vous avez passé un entretien et que le poste était à pouvoir ASAP. Vous les relancez vainement sans tomber non plus dans du harcèlement. Et vous recevez un mail des plus standards, insipide alors que vous vous êtes donné du mal en entretien et post entretien. On peut comprendre que les acteurs de l'emploi (institutionnels, entreprises, prestataires en recrutement) n'ont pas le temps de faire un retour aux candidats suite à la pré-qualification téléphonique. Mais quand le candidat s'est déplacé, n'est il pas en droit d'avoir un retour par tous moyens qui explique votre décision de ne pas l'avoir retenu. Cette démarche humaine et courageuse prouve que vous êtes respectueux de l'autre. Vous vous garantissez par anticipation un vivier de candidats où la valeur de respect mutuel ne sonnera pas faux et trouvera écho auprès des candidats dans le futur. Vous rencontrerez de l'humain, non ?
• Les employeurs Fantomas (ceux qui n'ont pas d'empreinte digitale, de site web car ils sont en cours de création ou de construction...) Difficile dans ces conditions de préparer son entretien. Il n'y a plus qu'à espérer que l'on vous ait donné au moins le nom et prénom de la personne en charge du recrutement. A vous d'enquêter, de solliciter votre réseau pour découvrir qui se cache derrière cette marque employeur secrète.

Nous ne sommes pas en reste versus Candidats. Nous n'avons que l'embarras du choix. A la carte, nous rencontrons :

• le candidat Conventionnel qui a décidé de mentir sur ses diplômes pour rentrer dans les standards normatifs. Car la France jure encore par les diplômes alors que nos homologues Canadiens, Anglo-saxons, Américains, valorisent également le potentiel et le talent. Certaines marques employeurs discriminent en indiquant le nom des écoles desquelles les candidats doivent être issus. N'y a t-il pas un lien de causes à effet ? N'oublions la polémique passionnelle faite autour d'une certaine Rachida Dati et de la non obtention de son diplôme à HEC qui avait fait tant d'émules. Du coup, cela génère de la suspicion de la part des Entreprises qui nous demande les originaux de nos diplômes voir un extrait de casier judiciaire...
• le candidat complètement Désabusé qui a préféré occuper un Job alimentaire et NON un Poste selon sa vision. Il a choisi de prendre pour prendre en mode survie à la Rambo. Ce qui rend le recrutement risqué et non sécurisé (absentéisme ou présentiel). Même si l'on ne choisit pas toujours dans la vie, à nous de faire un choix avisé, de respecter ses envies et aspirations.
• le candidat Miroir qui a choisi de coller en tous points au profil recherché en terme d'expériences professionnelles et/ou niveau de responsabilités. Sachez que le candidat parfait n'existe pas. Et que les incompétences et lacunes seront bien découvertes à un moment donné. Ce n'est qu'une question de temps même si vous êtes un As de la manipulation et un sacré bon comédien !
• le candidat Clone qui a copié et collé les hobbies en fonction de la culture d'entreprise. Ce qui n'a pas d'intérêt puisque même si les recruteurs regardent cette partie de votre CV de plus en plus, cela leur donne plus un aperçu de vos qualités personnelles. Mais cela ne pèse pas forcément beaucoup dans leur prise de décision. C'est un espace de liberté, alors autant en profiter ! Alors, résiste et existe en restant toi même. La prise de risque n'est que limitée?
• le candidat Agent double qui s'est inventé une vie parallèle : nouveau nom (pour faire face à la discrimination raciale), nouvelle adresse (histoire de faire partie des beaux quartiers pour une question d'image et d'élitisme en mettant l'adresse d'un ami ou d'un proche si la fonction le requiert), nouvel âge (pour faire face au jeunisme ou à la seniorité), situation maritale (notamment pour les familles monoparentales), situation spécifique (en situation d'handicap).

Forte de ce constat que je comprend la posture de certains candidats dont je ne cautionne pas le comportement. Les esprits libres les défendront en proclamant qu'ils ne font que se plier aux exigences parfois aberrantes du monde de l'entreprise. Les puristes moralisateurs clameront que rien ne vaut la vérité car le mensonge nous rattrape toujours d'une façon parfois surprenante. Ce n'est qu'une question de temps.

Le mensonge est une source de défiance bien qu'il soit naturel par essence car nous éprouvons le besoin de plaire et de "séduire" en entretien notamment. Mais nous le savons tous, la confiance se gagne et se mérite tous les jours. Que nous soyons coté Entreprise ou Candidat, le mensonge nous dessert et nous discrédite.

Qu'en est il coté risque juridique ? Les candidats ont peu de risque pénale à ce niveau là. Cela reste un motif légitime pour rompre tous types de contrats.

Face à cette augmentation croissante du mensonge ou de documents falsifiés (diplômes, bulletins de paye, certificats de travail...), nous devrions nous demander si nous ne sommes pas responsables de ce fléau ...

Le mensonge génère plus de problèmes à moyen et long terme qu'il ne vous sauve à court terme. C'est un problème de conscience individuelle et d'éthique. A vous de voir et de mesurer et maitriser les risques. A bonne entendeur !

Comme le dit si bien Marc Lévy " ce qui se construit sur un mensonge ne peut pas durer ".

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