Quand l'incompréhension gâche la fête !
L’incompréhension au cœur de l’autisme HPI+TSA ! Préparez vos fêtes de Noël !
Avec les fêtes qui arrivent, les retrouvailles en famille, le beau-frère avec son humour lourd, la grand-mère avec ses jugements sur les enfants « turbulents et mal élevés », les taquineries « pour rire » de notre sœur, etc… c’est un moment que l’on redoute, que l’on affronte avec méfiance et qui très souvent se finit par une crise visible ou bien invisible aux yeux des autres mais qui nous impacte terriblement, creusant un peu plus le décalage que nous pouvons ressentir déjà assez fort tout au long de l’année.
Je le vois dans vos écrits sur les blogs : la période est une épreuve au contraire de celle qu’elle devrait être : un moment joyeux, chaleureux où l’amour rayonne.
Je l’ai vécu comme cela durant des années : tant que je n’avais pas compris que je ne parlais pas le même langage que les autres, tant que je n’avais pas compris que je décryptais mal les intentions des autres et que je leur collais des intentions qui n’étaient pas les leurs.
Pour mon beau-frère et ma sœur c’était juste de l’humour : rire à mes dépends, incapables de penser que cela pouvait me toucher réellement, croyant que j’étais assez solide dans mes fondements pour savoir que ce n’était juste que de l’humour et que bien sûr ils m’aiment beaucoup.
Pour maman, c’était juste sa façon de me dire qu’elle était inquiète du comportement de mon fils, qu’elle se faisait du souci, et qu’elle aurait aimé que je fasse preuve de plus d’autorité pour aider mon fils à se structurer.
Bien sûr tout cela n’était pas dit : c’était de l’implicite. Ils partaient tous du principe que je savais qu’ils m’aimaient et qu’en aucun cas ils ne voulaient me blesser… mais voilà, ils ne savaient pas que je suis autiste : que je n’ai pas accès à l’implicite de façon naturelle, que je m’attache au mot sans savoir qu’il ne s’agit seulement que de 7% de la communication.
Ce n’était pas « l’impression » que je donnais : moi qui communiquais si bien avec les mots, moi qui étais la plus diplômée de la famille, moi qui expliquais constamment aux autres ce qu’ils devaient faire lorsqu’ils avaient des problèmes.
Ils ne pouvaient pas voir mon handicap INVISIBLE.
Ils ne savaient pas qu’à chaque phrase, ils déclenchaient chez moi des émotions intenses, irrecevables physiquement qui venaient me perturber dans mon raisonnement cognitif.
Je n’étais qu’une personne victime d’agresseurs et ils n’en avaient aucune conscience. J’étais incapable de leur exprimer ce que je ressentais à ce moment-là, sauf en les attaquant à la hauteur de ma perception.
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Il m’en a fallu du temps pour comprendre mon handicap, pour le voir, pour l’expliquer aux autres. Pour mettre de la distance et une méthode en place qui me permette d’agir en cohérence avec mes valeurs sans attaquer les autres, sans les juger, sans projeter sur eux des intentions qu’ils n’avaient pas.
Alors le cadeau que je souhaite vous faire en cette veille de Noël, à vous les personnes HPI qui ne savez pas encore que vous êtes TSA, ou bien à vous les personnes TSA qui vivez si mal ce décalage, ce sont ces petits conseils :
Posez-vous la question de pourquoi votre famille vous attaquerait réellement ?
Expliquez-leur gentiment sans agressivité que leurs paroles vous blessent et que vous ne les comprenez pas correctement.
Questionnez-les sur leurs intentions : « je ne comprends pas ce que tu viens de me dire ? c’est une blague ? tu as l’intention de me faire mal ? »
Cela permettra à l’autre de comprendre que pour vous c’est une attaque. Cela lui permettra de se repositionner dans la relation et de prendre conscience de votre sensibilité.
Ne pensez pas à la place de l’autre, vous n’êtes pas dans sa tête, comme il n’est pas dans la vôtre : ne jugez pas les autres, comme vous n'aimez pas qu'ils vous jugent.
Pour finir, soyez accueillants, rayonnez de vos envies, de votre intelligence avec toute la bienveillance dont vous êtes capables. Ne soyez pas sur la défensive, cette émotion est contre-productive et alimente votre stress.
Chacun doit faire sa part, mais nous devons commencer par faire la nôtre sur notre propre compréhension de notre mode de fonctionnement si particulier et pourtant si riche.
Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.
Sonia Fiquet - formatrice en communication relationnelle - HPI+TSA
je forme à la communication relationnelle y compris les personnes avec HPI + TSA pour apprendre à créer des relations de qualité.
1 ansMerci Jeanne ! 🤗