Que nous a (déjà) appris le coronavirus ?
Depuis plus d’une semaine, les Organisations de Jeunesse (OJ) ont dû suspendre l’ensemble de leurs activités en raison de la propagation du Covid-19. Cette période de confinement et de télétravail invite nos OJ et notre fédération à repenser nos missions et nos modes de fonctionnement dans la formation de jeunes CRACS. Si le temps de l’analyse viendra par la suite et qu’il faudra soutenir les structures (tous secteurs confondus) qui pâtiront de cette crise sanitaire, ces derniers jours nous ont déjà apporté leurs lots d’enseignements sur nos pratiques.
Combien de temps durera le confinement ? Sera-t-il prolongé ? Quelles seront les conséquences à moyen et long terme pour notre secteur ? C’est une véritable plongée dans l’inconnu. Et pour un secteur subsidié par les pouvoirs public et habitué à planifier énormément, ce grand saut peut inquiéter.
Sans membre, une fédération n’est rien
Dès les premières mesures de confinement prises par le Gouvernement fédéral et implémentées par celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, une baisse drastique des activités de nos OJ a été à prévoir et est effectivement en train de se produire. C’est bien évidemment dommageable pour les jeunes qui ne peuvent bénéficier d’animations de qualité, mais également pour l’ensemble des permanents qui voient leurs efforts suspendus.
En tant que fédération, il est clair que cette diminution impacte également notre activité qui est intrinsèquement liée à celle de nos membres. Il a fallu assumer un soutien à nos membres par rapport à une situation particulière afin que ceux-ci puissent continuer à fonctionner le plus efficacement possible durant les semaines à venir. Ce suivi s’accompagne aussi d’un dialogue quotidien et permanent avec nos OJ. Les questions qui se posent sont les mêmes pour bon nombre de nos membres. Comment gérer les équipes à distance ? Est-il possible de travailler de la sorte plusieurs semaines, voire mois ? Comment anticiper au mieux les événements futurs ?
D’une certaine manière, pour notre fédération, la période de confinement n’a pas chamboulé notre travail de soutien quotidien et aura même peut-être pour conséquence de renforcer les liens interpersonnels avec nos membres.
L’obligation d’embrasser le numérique
Il y a presque 3 ans, Jeunes & Libres soulignait toute l’importance pour notre secteur d’intégrer pleinement le numérique dans ses pratiques quotidiennes. Cette crise du Covid-19 impose aux Organisations de Jeunesse d’utiliser pleinement les possibilités du numérique, mais également d’entrer de pleins pieds dans les modalités de travail du XXIe siècle. Cette période bouleverse nos façons de travailler et oblige à repenser notre rapport à lui (et à nos collègues également). Certaines associations vont implémenter ou renforcer le télétravail et il est à espérer que cette pratique (occasionnelle ou structurelle) s’enracinera de manière durable dans les fonctionnements des organisations de jeunesse et du secteur associatif.
Le quotidien d’une fédération d’Organisations de Jeunesse est rythmé par de multiples réunions dans un nombre important d’organes de concertation sectorielle. C’est là que nous pouvons y défendre nos aspirations philosophiques et politiques et porter au mieux la voix de nos membres et leurs intérêts. La situation actuelle nous a amenés à (bien évidemment) reporter l’ensemble de celles-ci. Ce report nous démontre que cette « réunionite aigüe » dont souffre notre secteur ne doit pas être considérée comme une évidence. À l’avenir, pourquoi ne pas conserver certains fonctionnements actuels afin de privilégier les réunions véritablement essentielles pour le secteur (et dès lors, indirectement interroger le concept et les fondements de ce que l’on qualifie de « représentation sectorielle »). Cette période particulière doit également nous rappeler que ce sont les Organisations de Jeunesse qui sont les véritables acteurs de terrain. Notre rôle en tant que fédération est de les soutenir au mieux et de leur permettre d’être le plus possible sur le terrain au contact des jeunes.
Que ce soit les fédérations d’OJ, les services administratifs ou encore les équipes gouvernementales, chaque maillon de la chaîne met tout en œuvre pour assurer la continuité du service. Le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé une série de mesures et les différents organes de représentation sectoriels assurent un suivi afin de déjà préparer l’après-crise. Tous espèrent pouvoir revenir au plus vite à une situation normale. Et bien que certains articles pointent divers risques pour les OJ, il convient de souligner que les pouvoirs subsidiants se montrent rassurants dans la perception des subsides.
Former des CRACS à distance
Si cette période amène les travailleurs de nos associations à évoluer dans un environnement numérique, parfois nouveau, il est indéniable qu’en fonction du prolongement éventuel du confinement, il nous faudra nous interroger sur comment remplir nos missions de formation de CRACS à distance et peut-être repenser notre approche de terrain. Nul doute qu’avec l’énergie et l’inventivité qui caractérise notre secteur, les Organisations de Jeunesse relèveront pleinement ce défi.
Nos membres sont régulièrement informés du suivi de la situation et reçoivent t par mail les informations essentielles pour fonctionner le plus normalement possible.
Article issu du site internet de Jeunes & Libres.