Quel avenir pour les organismes de formation ?
Attendu avec inquiétude par les professionnels de la formation, le projet de loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel » a été présenté ce vendredi en Conseil des ministres. Les termes employés par Muriel Pénicaud pour qualifier son projet de loi – « big bang », « révolution », etc. – accentuent encore les craintes des organismes de formation, pour qui la réforme de 2014 avait entrainé un bouleversement des équilibres politiques et financiers. Il avait fallu, pour eux, s’approprier les nouveaux paramètres et repenser leur modèle.
Le projet gouvernemental actuel contient, lui aussi, un certain nombre de mesures dont les conséquences se feront sentir chez les formateurs. Les trop nombreuses zones d’ombre encore présentes dans le texte du gouvernement jettent le trouble sur le secteur et laissent les carnets de commande des entreprises de formation se tarir, faute de visibilité sur l’avenir.
Parmi les bouleversements à venir, le gouvernement pourrait ainsi obliger les organismes de formation à acquérir une certification du Cofrac – Comité français d'accréditation –, dont les coûts sont prohibitifs pour les plus petits d’entre eux. Une manière de faire le tri pour l’exécutif, qui risque d’éliminer certains organismes pourtant reconnus pour leur qualité.
Il est à espérer que le projet de loi soit mis rapidement à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale et que les parlementaires rectifient les errements du texte actuel. De la même manière que la vague En Marche avait éliminé des députés reconnus pour la qualité de leurs travaux aux dernières législatives, sans tri préalable, le gouvernement a trop tendance à faire table rase de l’existant sans souci de la nuance et des savoir-faire des organismes en place.