Quelle est la différence entre un bon et un mauvais VC ?

Quelle est la différence entre un bon et un mauvais VC ?


Depuis 3 ans avec Edouard Chastenet et les équipes du Master IFT (Ingénierie Financière et Transaction) de l'IAE Lyon 3, nous avons mis en place un module à destination des futurs capital-risqueurs.

L’objectif est de mettre les étudiants en situation de leveurs de fonds et d’accompagnateurs de start-up pendant 6 mois, en s’appuyant sur des projets réels issus de l’Incubateur Manufactory. Au programme, des workshops sur ce qu’est une start-up, un business model, les trucs et astuces pour financer son projet entrepreneurial… Ils présenteront le résultat de leur travail en essayant de convaincre un panel d'investisseurs.

C’est bien souvent la première fois que les étudiants (qui seront embauchés dans 8 mois dans des Fonds d’investissements) font face à des entrepreneurs, échangent avec eux et « découvrent » leurs réalités. Ce qui semble être, à l’origine, une "bonne idée pédagogique" se transforme alors en un module réellement salutaire !

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Quand on observe les maquettes des Masters les mieux classés et pourvoyeurs de nos futurs VC on y trouve des modules "Produits financiers hybrides, contingents et structurés", "Titrisation et financements structurés"… Mais peu ou pas d’enseignement sur ce qu’est une start-up, les enjeux d'un entrepreneur, l'effectuation ou un Business Model… Alors même que les investisseurs nous disent que le critère principal d’investissement réside dans l’entrepreneur ! Inculquer cette culture entrepreneuriale nous semble donc la clé pour ces futurs professionnels : comprendre ce qu’est l'aventure entrepreneuriale, la posture d'un porteur de projet, la proposition de valeur, un prêt d’honneur, la traction et que la confiance est la clé !

Un entrepreneur qui fait bien son travail va pivoter et son exécution le conduira loin du BP qu’il avait présenté lors de sa levée de fonds… La bonne allocation des ressources en amorçage est celle qui permet de tester le plus rapidement possible les hypothèses fondamentales de valeur et de croissance du projet. Cela peut paraître contre intuitif mais le bon entrepreneur sera celui qui allouera ses ressources de la manière la plus efficace pour lever les incertitudes sur ses clients, son offre et son business model. Un sponsor qui finance François Gabart ou Armel Le Cléac’h (vainqueurs du Vendée globe) ne leur donne pas sur un chemin qui sera tout tracé mais sur leur capacité à définir chemin faisant leur parcours ! C’est donc une aberration de fonder tous les apprentissages sur des éléments techniques afin d’apprendre à évaluer seulement un BP, surtout en amorçage… L’investissement est une négociation et ce qui prime est avant tout l’humain cela dépasse de beaucoup les enseignements techniques et théoriques. Il faut y ajouter de la confrontation au réel : voir ce qu’est une vraie start-up, être mis en face de « vrais » entrepreneurs avec leur passion, leur excès, leur défaut et leur « génie ». Les futurs investisseurs doivent comprendre que leur futur métier va s’exercer dans un cadre d’échanges humains denses et complexes, de subjectivité, d’affectivité bien plus grandes que leurs indicateurs techniques.

Autre aspect contre intuitif : la surprise pour les étudiants, d’apprendre que la valorisation lors d’un premier tour de table dépend essentiellement du besoin de l’entrepreneur plus que du potentiel de la start-up. En effet un entrepreneur va céder entre 15% et 30% du capital et plus son besoin en financement sera important, plus son entreprise vaudra cher…

Bref un bon VC est celui qui a la culture entrepreneuriale et un mauvais VC passe beaucoup de temps à évaluer la technologie, à faire des tableaux financiers, à appliquer des formules de valorisation à base de comparables ! ☺

En espérant que les innovations pédagogiques comme celles-ci permettront aux fonds d’investissements de se rapprocher des TRI des placements immobiliers !

Bien évidemment, nous ne sommes pas les seuls à proposer ce type d’enseignements et notre objectif est que l’entrepreneuriat, en tant que méthode, serve aussi à modifier les pratiques pédagogiques et mieux préparer les futurs professionnels aux réalités concrètes qu’ils vont rencontrer. Si vous souhaitez en savoir plus et mettre en place de telles innovations pédagogiques, n’hésitez pas à nous contacter !

Un grand merci aux étudiants, aux entrepreneurs qui jouent le jeu cette année et à l'équipe enseignante ! Hâte de voir le résultat en février !

Cyclik - DigitalDroit - Flexibble - Les Pousses d'Or - Olio Di Serra - Plusse - Théoriz Studio

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PS : Si vous êtes investisseurs et que vous souhaitez assister au rendu final de nos étudiants, n’hésitez pas à nous le signaler ! ツ

RePS : Cet article est volontairement orienté, il y a les bons et les mauvais VC, les bons et les mauvais entrepreneurs, les bons et les mauvais accompagnateurs et les bons et les mauvais rédacteurs ☺

Ecrit par Pierre Poizat

Nathalie Janin pour Eco'Crea

Economie et Management Projets Complexes pour Eco'Crea Ingénieure finances et transitions IOBSP

5 ans

Très intéressée par votre approche, comme conseil aux entreprises et co-investisseur également. 

Pierre Poizat

Co-fondateur Sisuu / Fondateur Manufactory et Centre d'Entrepreneuriat Lyon Saint-Etienne

5 ans
Philippe Pelissier ✅

CEO 💻 🎯 🏍 ⛵️ 🏃🏼

5 ans

Tu aurais pu aussi mentionner les bons et les mauvais profs 😃. Merci pour ce post.

Pierre Poizat

Co-fondateur Sisuu / Fondateur Manufactory et Centre d'Entrepreneuriat Lyon Saint-Etienne

5 ans

Ce dont on parlait lors du repas Marie Soyer Content et Marie Bahon ! :)

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