QUELLES SONT LES LIMITES DE LA NOTATION À L'ÉCOLE ?

Quand j'étais au lycée, je me souviens de certains enseignants qui adoptaient une certaine méthodologie lorsqu'ils nous remettaient nos copies d'examens : ils classaient les notes par ordre croissant à décroissant. À chaque nom prononcé et qui n'était pas encore le mien, je me souviens encore de cette émotion de stress qui envahissait petit à petit mon corps, touchant pratiquement tous mes organes : le cœur qui palpite, la gorge sèche, l'estomac noué, les mains moites… Des moments qui restent jusqu'à aujourd'hui gravés dans ma mémoire... Une façon de faire que je trouve quelque peu "sadique", avec le recul. Pourquoi infliger aux enfants, aux adolescents, de telles émotions de peur, de panique, parfois de honte, face à tant de spectateurs : tous nos camarades de classe ?

Ce souvenir, bien ancré en moi, m'a poussé à la réflexion suivante : nos notes à l'école sont-elles le reflet de notre future réussite professionnelle dans notre vie ? Non. Personnellement, j'avais beaucoup de camarades à l'école qui avaient de mauvaises notes et qui se sont avérés être de très bons entrepreneurs, qui ont cumulé plusieurs succès. Inhérente au système scolaire français, (sur lequel s'est calé le système éducatif marocain !) la "note" est totalement intégrée par des générations d’élèves, de professeurs et… de parents ! Les bonnes notes ne sont-elles pas des monnaies d’échange pour obtenir des permissions de sortie, des vêtements convoités, des récompenses… ? Référentiels rassurants ou au contraire irritants pour les parents, les notes jouent depuis toujours un rôle de curseur plus ou moins angoissant pour tous les élèves, créant un sentiment d’appréhension, d'insécurité et même de baisse d'estime de soi !

Le système de notation est-il vraiment objectif ? En ce qui me concerne, je suis aujourd'hui une adepte du système nordique et scandinave. Si l'on prend pour exemple la Finlande, il est considéré que ce pays est devenu le leader mondial en termes d'éducation. Pour les élèves de moins de 12 ans, les notes sont bannies. Comme le dit Pasi Sahlberg, spécialiste de l’éducation en Finlande, « On prépare les enfants pour apprendre à apprendre, pas pour passer un test », cela semble libérer les élèves de beaucoup de stress. Par la suite, l’évaluation consiste alors en une appréciation personnalisée du travail de l’élève : sa finalité étant de guider et d’encourager l’apprentissage par le progrès réalisé au niveau "technique", mais aussi, et surtout, au niveau comportemental.

En effet, dans les pays nordiques, l’accent mis sur une éducation de qualité va au-delà de l’excellence académique. Ces pays ont reconnu l’importance de promouvoir le bien-être et la santé mentale des élèves dans les écoles, via le développement personnel qui apparaît dès les petites classes, et joue un rôle très important :

1. Comprendre les besoins uniques de l'enfant

2. Établir une relation et une communication personnalisée avec l'élève

3. Encourager les enfants à identifier et à étiqueter leurs émotions

4. Célébrer le progrès et nourrir la résilience

De ce système éducatif résulte un modèle managérial et un leadership propre aux pays nordiques :

- La première caractéristique est le haut niveau d’implication des employés dans les processus de décision.

- La deuxième est la distance réduite entre cadres et employés.

- La troisième est « la liberté dans la responsabilité », ce qui signifie que l’employé dispose de suffisamment d’espace pour prendre des initiatives et travailler de manière indépendante.

Nous n'avons peut-être pas tous eu la chance de "bénéficier" dès notre jeune âge de cette éducation à la "nordique" qui semble booster la confiance en soi, réduire l'ego et être dans l'encouragement et le "bravo"... mais, de mon point de vue, il n'est jamais trop tard. Le plus important réside dans la capacité de se remettre en question, et elle ne peut être favorisée que par les formations Soft Skills en entreprises qui apportent souvent ce fameux "déclic".