A quoi ressemble le cerveau d’une personne à haut potentiel ?
On les appelle aussi les zèbres.
Pour mettre fin au débat avant qu’il ne commence, je n’aime pas du tout cette appellation.
Pour différentes raisons, mais j’en parlerai certainement plus rarement dans des échanges vidéos.
Mais, bref, acceptons quelques instants ce petit surnom marketing.
Je voulais aujourd’hui te poser une question particulière.
Sais-tu à quoi ressemble le cerveau d’un zèbre ?
Ca, c’est le titre marketing.
Le titre que je préfère est le suivant :
Existe-t-il des particularités neuro-anatomiques chez les personnes qui présentent un haut potentiel ?
Une fois de plus, si tu veux aller plus loin dans tes lectures, je te conseille la lecture des trois ouvrages suivants :
Ces trois ouvrages sont très différents, et présentent des objectifs bien distincts.
Les lire tous les trois te permettra certainement de percevoir la question du haut potentiel intellectuel bien différemment.
Levons tout d’abord le voile sur notre question : oui, il existe des particularités au niveau du cerveau des personnes à haut potentiel intellectuel.
Une fois de plus, soyons clairs, il n’y a pas une catégorie de population qui a un cerveau, et une autre, les hauts potentiels, qui ont un cerveau différent. Et ça, c’est Frank Ramus et Nicolas Gauvrit qui le rappellent !
Les personnes identifiées à haut potentiel se situent à l’extrémité d’un continuum de l’intelligence (dans sa définition la plus courante). L’anatomie et la physiologie du cerveau humain évolue avec le niveau d’intelligence. Cette évolution et ces différences sont donc progressives et se retrouvent tout au long du spectre de l’intelligence.
Le sapin des zèbres clignote différemment
En imagerie cérébrale, nous pouvons suivre l’activation du cerveau en voyant “s’allumer” des zones. Les réseaux de neurones qui s’activent et communiquent entre eux font “clignoter” le cerveau. Tu veux aller plus loin ? L’IFé (Institut Français de l’éducation) met à disposition ce cours plutôt sympa sur la perception sensorielle et l’activation du cerveau.
Bref, quand le cerveau traite une tâche, des zones particulières s’activent. Voici un exemple en illustration (proposé par l’IFé pour illustrer le phénomène de plasticité cérébrale):
Le cerveau des personnes à haut potentiel clignote donc différemment.
Qu’est-ce que cela signifie ?
En gros, pour des tâches simples, le cerveau des personnes qui présentent un haut potentiel s’active moins : il fait moins d’efforts pour la même tâche.
En revanche, quand les tâches se complexifient, le cerveau s’allume un peu plus, il semble plus performant en étant davantage en action.
Et au niveau des neurones ?
Dans le cerveau, il est communément admis que la matière grise correspond aux corps des neurones, et que la matière blanche correspond aux prolongements neuronaux, qui permettent de faire circuler l’information.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les enfants qui ont un haut potentiel intellectuel n’ont pas plus de neurones plus tôt. La matière grise ne grandit pas plus vite, mais au contraire met plus de temps à se développer.
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En revanche, il semble que la matière blanche du cerveau permette une meilleure circulation de l’information : on parle d’une meilleure connectivité neuronale, au sein de chaque hémisphère, mais aussi entre les deux hémisphères.
Tout le cerveau n’est pas différent !
Toutes les régions du cerveau ne s’activent pas différemment chez les personnes à haut potentiel : il s’agit essentiellement des régions frontales et pariétale
Les personnes à haut potentiel ont-elles un cerveau plus gros ?
Alors, c’est la question que l’on attendait toutes et tous.
Il est couramment rapporté qu’Einstein présentait un haut potentiel mais avait un cerveau plus petit que la moyenne (sur ce sujet, je vous laisse faire vos propres recherches).
Il semble qu’une loi s’applique, de façon générale : “plus le cerveau est gros, plus le QI est élevé”.
Alors, si Albert Einstein avait vraiment un cerveau plus petit, était-il moins intelligent que ce que l’on raconte ?
Pas forcément.
Ce n’est pas la taille qui compte ! Enfin, pas seulement. D’après les auteurs, le volume du cerveau ne serait responsable que de 10% de la hausse du QI.
Donc ce qu’on peut retenir, de façon très schématique, c’est que statistiquement, les personnes à haut potentiel intellectuel ont un cerveau un plus gros que la moyenne, mais que ça n’est pas une loi absolue.
Il semblerait qu’au niveau anatomique, les deux hémisphères du cerveau bénéficieraient d’une meilleure connectivité.
Quelles sont les croyances pour lesquelles les auteurs n’ont pas trouvé d’études fiables ?
Il est souvent véhiculé que les personnes à haut potentiel intellectuel auraient un hémisphère du cerveau dominant, et que cela se vérifierait anatomiquement.
Il ne semble pas y avoir plus de différence de taille entre les deux hémisphères du cerveau chez les personnes à haut potentiel que chez les personnes dont le QI est inférieur à 130.
Une autre différence qui apparaît dans certains ouvrages est celle d’une amygdale qui serait plus vulnérable chez les personnes à haut potentiel. L’amygdale est une petite partie du cerveau qui est impliquée dans la régulation émotionnelle, certes, mais les auteurs ne notent pas de vulnérabilité particulière de cette amygdale chez les personnes qui présentent une intelligence significativement supérieure à la moyenne.
En résumé :
Pour aller plus loin ?
> Consulter les ouvrages cités en introduction.
> Regarder les conférences de Nathalie Clobert et Nicolas Gauvrit sur le haut potentiel, sur le site d’Oct-Opus formations, par exemple,
> Regarder ou lire les publications de Frank Ramus dans la partie Ramus méninges du site scilogs.fr.
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