Réussir sa première année en études supérieures

En cette période de rentrée, interrogeons-nous sur le défi que représente la première année pour nos jeunes étudiants. Mais tout d’abord, que veut dire réussir ?

✅ A minima, il s’agit de valider son année, ce qui ne semble pas gagné vu les taux d’échec en première année (de l’ordre de 40% en moyenne). Pas facile de prendre le train des études sup au bon moment ! Entre adaptation à de nouvelles pédagogies et exigences, tentations festives, apprentissage de la liberté et organisation de la vie quotidienne, les jeunes sont souvent un peu perdus en début d’année et se réveillent trop tard.

D’autant plus que les parents réalisent souvent après les partiels de fin de semestre que leur enfant ne « gère » pas si bien qu’il le dit. « C’est au moment des résultats qu’on s’est rendu compte qu’il ne faisait rien, raconte cette maman. Il était souvent absent mais l’école ne nous disait rien au motif qu’il était majeur ».

📌 Réussir ce n’est pas juste passer en 2e année, c’est également avoir les meilleures notes possibles. « J’ai choisi ce programme pour partir aux Etats-Unis, personne ne m’a jamais dit que mes notes de première année allaient compter pour ça ! » se lamente Patrick, etudiant en ecole de commerce.  En effet, les notes déterminent souvent le choix des échanges de plus en plus prisés par les étudiants. Autre fait méconnu, les notes de première année sont prises en compte pour l’accès en master, un redoublement peut même être rédhibitoire pour les masters le plus sélectifs. Et oui l’orientation ne s’arrête pas après Parcoursup, petit détail que nos jeunes bacheliers ont rarement en tête !

⚠️ Réussir sa première année, c’est aussi trouver sa place, s’intégrer et s’épanouir dans sa formation. On touche là à d’autres difficultés rarement mentionnées et pourtant si fréquentes chez les jeunes que j’accompagne : solitude, stress, voire dépression. La santé mentale des jeunes étudiants est un enjeu majeur et là aussi, les parents sont souvent les derniers à savoir, comme ceux de Justine, rapatriée d’urgence après quelques mois d’études à l’étranger qu’elle a passé enfermée dans sa chambre avant que ses colocataires ne préviennent ses parents.

🌝 Parfois les parents ont aussi peur pour rien. La mère de Rose me demande d’intervenir en urgence auprès de sa fille qui l’appelle en larmes chaque soir depuis sa rentrée en médecine. Elle pense que celle-ci doit se réorienter. Rapidement, je découvre que Rose ne va pas si mal, qu’elle ne regrette pas son choix mais a juste du mal à gérer la pression. Nous trouvons ensemble des solutions pour mieux gérer son stress… moins éprouvantes pour sa maman et pour elle ! Augustin est un grand joueur de jeux vidéo, sa mère doute de sa capacite à gérer son temps de jeu quand il aura quitté la maison. 2 semaines après la rentrée, Augustin me montre en souriant sa PS4 encore dans son carton : « je n’ai pas eu le temps de jouer, trop de choses à faire ici ! ».

👉 Que faire alors en tant que parent pour que la première année se passe au mieux ? Comment être vigilant sans être parano ? Accompagner sans tout contrôler ? Comme tout en matière d’éducation, il n’y a pas de recette miracle. Oubliez l’épluchage de ses comptes bancaires, la géolocalisation et le stalking de leurs activités sur les réseaux, c’est le meilleur moyen pour qu’ils vous cachent tout ! Maintenez le dialogue, montrez-vous curieux et investis mais respectueux de sa privacité de jeune adulte. Rendez-lui visite si vous le pouvez ou envoyez en mission un proche pour prendre la température si vous êtes loin.

Ne pas hésiter à passer le relais a un professionnel si vous avez des doutes. Il est bien plus facile pour les jeunes de se confer a une personne extérieure et rassurant pour les parents de savoir qu’un adulte relais est à la disposition de leur enfant en cas de besoin.

Les parents peuvent aussi se faire accompagner pour mieux vivre cette transition, pas facile pour eux non plus, mais ce sera le sujet d’un autre article !