Réussir sa prise de parole en public
“Celui qui a des idées et ne sait pas les exprimer n'est pas plus avancé que celui qui n'en a pas.” Périclès.
Prendre la parole en public est un art, dont la maîtrise dépend également de pratiques et de techniques. Une personne sur deux ressent du trac lors de cet exercice délicat. De nombreuses personnalités comme Frédéric Chopin, Ella Fitzgerald, Jacques Brel ou Steve Jobs ont dû dépasser cette crainte de la scène ou des caméras. Nous sommes tous appelés à parler en public à un moment ou à un autre et à surmonter ce qui apparait à certains comme une épreuve. Pourtant, tout le monde peut y arriver avec de la préparation et une pratique régulière.
Scène de vie : Démosthène, homme d’Etat athénien, était doté d’une voix faible avec une élocution confuse et un souffle court. Il bégayait et sa respiration difficile obscurcissait le sens de ses paroles. Fermement décidé à s’améliorer, il travailla son articulation en parlant avec de petits galets dans la bouche. Il augmenta la puissance de sa voix en déclamant devant une mer déchainée. C’est ainsi qu’il devint un des plus grands orateurs grecs de l’Antiquité.
Le trac, une émotion liée à un public
Avoir le trac, c’est ressentir du stress avant le début d’une prestation en public, en particulier dans les heures et les minutes qui la précèdent. Ainsi, vous vous souvenez peut-être de l’attente dans le couloir avant de passer votre premier oral ; avant une prise de parole dans une réunion importante ; avant de passer un entretien d’embauche ;…
Les symptômes en sont bien connus :
- corporels : boule dans le ventre ou dans la gorge, légers tremblements des mains ou des jambes, bouffées de chaleur, accélération du rythme cardiaque (tachycardie), de la respiration, sueur.
- cognitifs : pensées parasites, pensées négatives sur soi et sur la prestation à mener.
Ces sensations, en général légères et passagères, sont plus fortes chez certaines personnes, notamment les plus émotives. Il n’existe pas d’enquête très précise sur la question, mais environ une personne sur deux ressent le trac régulièrement dans ces situations.
Typiquement, le niveau de trac augmente progressivement jusqu’à atteindre son maximum au début de la prestation. Passé ce cap, il redescend graduellement jusqu’à disparaitre.
Préparer son intervention
Pour réussir sa prise de parole, la maîtrise du contenu est essentielle, mais insuffisante. Il est indispensable de s’y préparer. Cette préparation se déroule en 3 étapes :
- Définir le contexte : avant toute prise de parole, même de courte durée, vous devez définir très clairement votre objectif. S’agit-il d’informer, de justifier, de mobiliser, de prendre une décision, d’introduire un débat, de questionner, de déclencher une action, de distraire, … Quel en est le message principal et à qui s’adresse-t-il ? Quelles sont les attentes ? le niveau de connaissance ? les freins de mon public ? Si mon auditoire ne devait retenir qu'une idée, quelle serait-elle ?
- Structurer l’intervention : choisir et organiser ses idées
ü Le choix et la hiérarchie des idées : le choix se fera par élimination en fonction du public, de l'objectif, du temps disponible. La hiérarchisation permettra que ces idées soient reçues et retenues plus efficacement.
ü L'organisation des idées se traduira par un plan qui sera le point de repère tant pour vous que pour l’assistance, à laquelle vous l'aurez clairement annoncé.
- Illustrer par des supports visuels
Les supports visuels ont un intérêt pédagogique indéniable s'ils sont adaptés et bien utilisés. Ils doivent illustrer le discours de façon synthétique et imagée, mais sans redondance, afin de faciliter la mémorisation des points clés.
Ils doivent être peu nombreux, clairs et lisibles. Outre les « diaporamas Powerpoint » pensez également aux vidéos, au Paperboard, aux images…
Un sas de décontraction
Avant une prise de parole il est indispensable de prévoir 5 à 10 minutes pour couper avec l’activité précédente, se détendre et se concentrer. A chacun de trouver le rituel qui lui conviendra le mieux en vue de faire baisser sa tension avant une intervention :
- Décontraction – Gestion du stress :
ü La respiration ventrale aide à faire descendre l'air inspiré de vos poumons vers le ventre. Après avoir gonflé volontairement votre ventre, yeux fermés et sourire aux lèvres, vous relâchez lentement l'air accumulé.
Recommandé par LinkedIn
ü La méditation, le yoga, s’isoler dans le noir, écouter de la musique, se faire masser, prendre un doudou….
- Assurance et posture : adoptez une posture de puissance juste avant de rejoindre vos interlocuteurs. Effet placebo ou non, vous vous sentirez plus en confiance. Pensez aux bras levés d’un sportif champion du monde, au cri de Tarzan …si vous êtes seul ou toute autre attitude qui vous place au sommet du monde.
- Echauffez vos cordes vocales : l’éveil musculaire passe par un travail d’échauffement qui libère les muscles de la mâchoire, tendus par le stress.
ü l’alphabet de la diction : ouvrez grand votre bouche puis prononcez en exagérant les lettres A, E, I, O, U, Y. Faites-le doucement, puis de plus en plus rapidement pour détendre votre mâchoire.
ü le crayon magique : prenez un crayon (ou un stylo), tenez-le entre vos dents en prononçant une phrase de votre discours, un article de journal ou un extrait de livre. Faites cet exercice deux ou trois fois pour améliorer votre diction
- Visualisation positive : fermez les yeux, imaginez le lieu où vous allez parler, le placement des interlocuteurs, votre discours qui se déroule parfaitement de bout en bout, l’approbation de votre auditoire et la réussite de votre intervention.
S’entrainer au quotidien
- Lisez des textes à haute voix, pour vous habituer au timbre, aux modulations, au rythme de votre voix. Vous lirez un peu plus fort pour varier le volume et apprendre à parler plus fort sans que cela ne vous déconcentre.
§ Faites des exercices simples de diction, du style « 3 très grands rats dans 3 très grands trous rongèrent 3 très gros grands grains d’orge… (source Internet)
- Utilisez la communication non-verbale pour incarner vos émotions à l'aide du regard et des expressions du visage. Cette technique permettra d’appuyer vos propos par un ancrage supplémentaire.
- Sentez et repérez votre respiration abdominale : gonflez votre ventre, fermez les yeux, souriez, puis expirez. Une fois que votre ventre est rentré, bloquez 3 secondes puis relâchez. Répétez l’exercice une dizaine de fois par jour.
- Faites des exercices de décontraction
§ Les muscles oculaires travaillent dans la même direction ; nos yeux regardent le plus souvent devant nous. Sachez les faire travailler pour les détendre. Confortablement assis, les yeux fermés, regardez de haut en bas, dans le sens des 'aiguilles d'une montre puis dans le sens inverse. Ce " yoga des yeux " apaise et évite les migraines.
§ Assis ou debout au bureau, relâcher les tensions dans vos épaules. Haussez-les jusqu'aux lobes de l'oreille en inspirant. Conservez l'air quelques instants, puis expirez par la bouche. Répétez ce mouvement trois fois.
§ Assouplir ses muscles. Tout en inspirant, étirez-vous sur votre siège en tirant bien les jambes en avant et les bras en arrière, puis relâchez en expirant. En trente secondes, vous aurez assoupli les muscles du dos. Une fois suffit pour se sentir vraiment bien. A répéter en journée.
Conseils du coach
Nous admirons tous ceux qui sont capables de prendre la parole et de nous entraîner. Mais le talent s’exprime et s’épanouit avec du travail. C’est la répétition et l’expérience qui font les bons orateurs. Saisissons donc toutes les occasions pour progresser: avec des amis, au bureau, en famille…
- Fondamentalement généreux, nous en disons souvent trop. Pourtant, en tant qu'auditeur, il est difficile de tout retenir.
- Les rituels de préparation sont personnels : testez, appréciez et jetez ce qui vous est inapproprié.
- Croyez en votre légitimité : faites l’inventaire de vos forces, de vos compétences et de vos réussites passées.
- Rappelez-vous que l’oral demande des phrases courtes et simples (sujet + verbe + complément). Cela permet de simplifier le message.
- Respirez et apprenez à faire des silences. Un silence peut vous sembler long, mais il permet de mémoriser et de remobiliser l’attention des auditeurs.
- Communiez avec la salle et regardez l’auditoire dans son ensemble pour maintenir le contact visuel.
- Soyez vigilants sur les tics de langage : un interlocuteur qui ponctue chacune de ses phrases d’un ou plusieurs tics de langage Heu», «Bon», «D’accord ?», «Voilà » peut totalement gâcher l’intérêt et l’attention portée à son propos.
“A mountain of emotions, an exceptional hotel". - by Alpes-Altitude ✨️ Digital Marketing & B2B Visibility Specialist | Expert in Mountain Tourism Strategy 🏔🤎🤍
1 ansBonsoir Gerard Dubois, merci à vous pour tous ces bons conseils.