Rendre la compétence métier aux intervenants
Par soucis de fiabilisation, les sociétés, suite aux nombreux événements ayant mis à jour les faillibilités de l'homme, ont sécurisé les interventions par des règles, procédures, IHM ergonomiques, ou toutes autres parades matérielles, organisationnelles ou humaines.
Les gains statistiques en performance ou diminution d'erreurs ont confirmé aux sociétés que "la bonne décision a été prise".
Est-ce toujours exact? Était-ce la meilleure solution?
M'accordez vous le constat que les gains atteignent une asymptote?
Il semble que les bons résultats aient conduit les sociétés à rigidifier les bonnes méthodes.
Nous avons fait du "trop" qu'il faut désormais réguler.
Un terme, l'homéostasie du risque, doit être le souci permanent de celui qui veut changer pour mieux faire. Attention à ne pas déplacer le problème vers l'inconnu ou l'imprévu.
Parmi les solutions incontournables, les consignes, règles, procédures, gammes, check-list, en particulier dans les grandes entreprises, à forte inertie, sont reines.
Les compétences métier des travailleurs ont été détournées en faveur des compétences documentaires.
Qu'en est-il de l'énorme potentiel d'adaptation et de créativité de l'Homme?
Il ne demande généralement qu'à s'exprimer, proposer des solutions.
On trouve des travailleurs ou des équipes, ceux qui sont les plus proches des process, de leurs contraintes et des risques associés, aptes à développer d'excellentes solutions. Parfois, ces solutions sont meilleures que celles développées par des spécialistes.
Laissons notre ego à sa place.
Les spécialistes peuvent apporter de merveilleuses solutions; mais leur rôle n'est-il pas de valider les créations d'autrui? Et celui de la hiérarchie de trancher?
Alors, sans perdre les bénéfices de nos avancées, rendons les compétences métier aux intervenants.