Retour sur terre
Les médecins qui suivent Thomas Pesquet estiment que 6 mois passés en apesanteur par notre envoyé spatial équivalent à une vingtaine d’années de vieillissement classique sur le plancher des vaches.
Presque les mêmes effets que provoque, paraît-il, un quinquennat sur l’organisme d’un président de la République.
Il est vrai que les éléments de comparaison sont troublants et peuvent même être replacés dans une certaine proximité spatio-temporelle. Des exemples ? La mise sur orbite d’abord, permettant, en moins d’une heure, d’effectuer le tour du globe pour l’un, celui de la question pour l’autre. Une révolution toutes les 45 minutes : un rêve quasi-mélenchonien ! L’apesanteur aussi, laissant croire après quelques minutes seulement de pratique que marcher sur la tête constitue un exercice parfaitement naturel.
Mais c’est le douloureux retour sur terre qui représente le point commun le plus évident entre deux gaillards de 43 ans, partis en pleine possession de leurs moyens et pour la seconde fois, qui à la conquête de l’espace, qui à celle du pouvoir.
Après plusieurs mois, voire plusieurs années de ce régime contre nature, la redécouverte de la gravité ne va pas de soi. Tous les sens sont troublés et celui de l’équilibre profondément affecté.
On a pris là-haut, au-delà de la stratosphère, plusieurs centimètres que l’on reperd illico ici-bas. On ne sort donc pas grandi longtemps de l’expérience. Chaque mouvement vers la droite ou la gauche devient hésitant et même la marche en avant n’apparaît plus être une allure naturelle.
La maire de Poitiers [ou Icare, en tout cas un génie visionnaire] avait bien raison : l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfant.
Jacques DRAUSSIN