Retraite : Marine Le Pen met son nationalisme et sa xénophobie au service du capital

Retraite : Marine Le Pen met son nationalisme et sa xénophobie au service du capital

Marine Le Pen, attention danger à l’imposture néolibérale - Les Français ne se font pas à l'idée qu'il va falloir travailler plus longtemps, ils aspirent à partir tôt pour profiter d'une retraite. Face à cette forte demande sociale et économique, Marine Le Pen contourne les aspirations sociales et pour cela elle n’hésite pas à tout dire pour mettre en avant son nationalisme et sa xénophobie qui est au service du capital.

Marine Le Pen surfe sur une imposture néolibérale en annonçant vouloir ramener l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, mais plus pour tout le monde !

Marine Le Pen dit vouloir parler au cœur des Français, en promettant le retour à la retraite 60 ans et 40 annuités cotisées. C’est faux ! La version 2022 de son programme n'a plus grand-chose à voir avec celle de 2017. Marine Le Pen a ajouté une série de conditions : avoir commencé à travailler avant l'âge de 20 ans et avoir effectué une carrière complète à 60 ans, ce qui devient plus rare au fur et à mesure du temps pour les populations peu diplômées, qui enchaînent les petits boulots et les périodes chômées.

Ceux qui ont commencé à travailler à 25 ans ou plus tard devraient quant à eux attendre l'âge d'annulation de la décote, 67 ans. Les âges de départ s'échelonnent ainsi entre 60 et 67 ans en fonction de l'âge d'entrée sur le marché du travail. Le calendrier de mise en oeuvre s'étale sur la durée du quinquennat.

Pour Marine Le Pen, il faut mettre les Français au travail plus tôt. Ils sont trop nombreux à poursuivre des études longues sans en tirer de fruit, estime-t-elle. Tout un programme qui en dit long sur sa logique destructrice socialement et alignée aux besoins du Capital. Alors que la jeunesse témoigne de l’état d’une société et que la qualité de sa formation, fondamentale pour la vitalité du pays et d’une économie, devrait être placée au cœur des préoccupations politiques.

Marine Le Pen a-t-elle trouvé l’appât infaillible pour attirer dans ses filets les électeurs qu’Emmanuel Macron a révulsés en annonçant la retraite à 65 ans ?

“Je garantirai à chacun une retraite juste et digne à partir de 60 ans avec un système progressif de 40 à 42 annuités”. C’est ce que prétend le tract électoral du “Rassemblement national” distribué dans tout le pays. Mais quand on lit le programme exact de la candidate d’extrême droite, la promesse devient tout autre chose : “permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans pendant 40 annuités de prendre leur retraite à 60 ans”. Un document du parti précise : “le départ à la retraite dès 60 ans sera possible pour les personnes entrées dans le monde du travail tôt, entre 17 et 20 ans. Pour les actifs ayant débuté leur carrière avant leurs 25 ans, la retraite sera accessible entre 60 et 62 ans. En revanche, ceux qui ont commencé à travailler à 25 ans ou plus tard devront, comme c'est actuellement le cas, attendre l'âge d'annulation de la décote, soit 67 ans”.

Or, l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail se situe entre 22 et 25 ans selon les générations. Sans compter la difficulté à obtenir des annuités de cotisations quand on est exposé à la précarité et à tous les aléas qui l’accompagnent. Pour beaucoup, totaliser 40 annuités à 60 ans, voire à 62 ans, est et restera inaccessible.

Donc, la promesse d’une “retraite à partir de 60 ans pour chacun” est un mensonge pur et simple. L’application du programme de Marine Le Pen dégraderait la situation de la plus grande partie de nos concitoyens. D’autant plus que ce programme s’acharne, simultanément, à asphyxier financièrement la Sécurité sociale : suppression partielle de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), gel des cotisations sociales pour les entreprises qui augmenteraient les salaires (mais pas question d’augmenter le SMIC car « aucune mesure ne doit être une contrainte pour les entreprises ! »)…

Comme le montre Tibor Sarcey dans le dernier numéro d’Économie & Politique, Marine Le Pen est prête à tout pour mettre son nationalisme et sa xénophobie au service du Capital.

Car, si la candidate d’extrême-droite et ses partisans réussissaient à s’emparer du pouvoir d’État, ils auraient les moyens de recourir à une violence sans limite pour imposer leur programme néolibéral : sur le plan social aussi.

Le Pen c’est Macron en pire !

Face à la démagogie lepéniste, le président sortant a d’ailleurs beau jeu d’asséner des arguments financiers à l’appui de son projet de régression sociale. De fait, seul le programme du Parti communiste propose l’exercice de nouveaux pouvoirs des travailleurs et la création de nouvelles institutions (pôle financier public, conférences pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique…) pour imposer une nouvelle logique dans l’utilisation de l’argent, la création de cinq millions d’emplois et, finalement, 260 milliards de recettes supplémentaires pour la Sécurité sociale.

C’est de cette façon que l’on peut garantir le départ à 60 ans avec une pension à taux plein pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études, congé parental, maladie, invalidité).

L’abaissement de l’âge de départ à 60 ans que propose Marine Le Pen est très loin de se rapprocher de la position du PCF. Avec 40 annuités pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein à 60 ans est antisocial, ultralibéral sachant que l’âge moyen du premier emploi en France étant autour de 23 ans.

Le projet de Marine Le Pen impliquerait donc de pouvoir partir à la retraite à taux plein à 63 ans en moyenne.

Bien au contraire du PCF qui propose le départ à 60 ans avec une pension à taux plein pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail (chômage, formation, études congé parental maladie, invalidité.

C’est là une base solide pour faire barrage à Marine Le Pen, organiser la résistance à l’assaut néolibéral, et rassembler toutes les forces populaires pour relever le défi des jours heureux. 

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