Retrouver le sens et/ou du sens ?
Julie Mehretu « immanence, encre et polymère synthérique sur toile » 2004

Retrouver le sens et/ou du sens ?

Dans le dictionnaire étymologique de 1938 (Albert DAUZAT), on trouve : « action de sentir » et plus tard le sens : « la direction ».

Le sens, c’est dans un premier temps, une direction, une orientation que l’on prend mais peut-être indirectement, une direction où l’on se sent bien ! C’est-à-dire qu’il faudrait prendre en compte la partie émotionnelle : le ressenti que l’on peut retrouver dans le plaisir, la joie, l’enthousiasme, l’engagement, ce qui fait sens. Si l’on entend prendre une bonne direction, c’est aller dans le bon sens, c’est peut être aussi suivre une partie de son intuition : « je le sens bien » (ici, c’est bien par rapport à notre ressenti). C’est aussi être dans l’action, dans une activité qui permet un engagement sincère et réel. Une action qui a du sens.

                    Georges BASELITZ « les filles d’Olmo II »  1941

 L’œuvre de Baselitz est un tableau réalisé à l’envers, c’est le choix de l’artiste pour donner au tableau tout son sens. Avez-vous trouvé le sens de l’œuvre de Julie Mehretu ? Le sens de lecture, le sens de ce qu’elle a voulu transmettre ? Le sens des formes et des couleurs….pourtant, pour elle, ce tableau à tout son sens…alors, que peut-on dire du sens ?

Je pense qu’il y a une différence entre donner du sens et donner un sens. On donne du sens à son travail (on se sent utile) mais on donne un sens lorsque nous sommes alignés sur nos valeurs et/ou nos croyances. L’un ne va pas sans l’autre. C’est comme la cohérence et la cohésion dans une équipe.

Nous sommes uniques, comme pour le sens, il est propre à chacun. Pour faire simple : réussir à donner un sens à ce que l’on fait, c’est trouver en soi un équilibre, comme avec notre corps. Il y a 3 grands axes :

1-     Les relations humaines : Amitié et la parentalité, l’amour 

2-     Les pensées : l’alignement de nos croyances et de nos valeurs profondes 

3-     L’action : S’engager dans une activité professionnelle, sociale, humanitaire ou créative

Cela ne veut pas dire que l’équilibre doit être égale entre les parties, cela veut simplement signifier que c’est à chacun de trouver son équilibre. Chacun doit être en mesure de savoir rééquilibrer sa balance. Lorsque la personne sent qu’il y a un déséquilibre qui s’installe, alors, il peut exister une perte de sens. Le sens est donc une composante majeure de la santé physique et mentale. Un peu comme notre bien-être. il y a un point commun aux deux…les relations humaines.

Le bien-être : Émotions positives + relations interpersonnelles (nature des liens entre les personnes) : « Le travail est souvent source de bien-être, en particulier parce qu’il stimule les personnes, permet des relations sociales et fournit un sentiment d’identité et de sens »(1),  mais les choses peuvent se dégrader si il y a de mauvaises relations ou si les valeurs de l’entreprise ne correspondent pas à nos propres valeurs. 

La dynamique relationnelle est un élément essentiel dans les échanges, c’est un créateur de liens mais souvent aussi d’énergie : « les relations sociales positives jouent donc un rôle essentiel dans l’équilibre psychologique. Les personnes qui en jouissent trouvent leur vie plus satisfaisante…. »(2). Les relations sociales positives ont donc un impact non négligeable sur la santé physique et mentale : « L’amitié est le squelette de ma vie. Sans mes amis, je ne sais pas si je serais encore là » Éric Orsenna.

C’est donc la qualité de la relation qui est importante et non la quantité qui semble essentiel. Que ce soit pour donner du sens, donner un sens ou être dans le bien-être, une relation authentique, sincère et de confiance est essentielle. Tisser des liens est fondamental, comme notre cerveau, nous avons besoin d’être connecté : « Un neurone isolé ne sert à rien. L’intelligence, la sensibilité, l’empathie, toutes les fonctions psychiques dépendent du degré d’interconnexion et de vivacité des neurones » (3)

1-2 . J. Lecomte, Donner un sens à sa vie

3. De Patrice Van Eersel, Boris Cyrulnik, Pierre Bustany, Jean-Michel Oughourlian, Christophe André, Thierry Janssen, Le cerveau n'a pas fini de nous étonner.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets