Savoir se questionner pour être meilleur dans sa pratique

Savoir se questionner pour être meilleur dans sa pratique

Se remettre en question… Je pense que l’on touche là à quelque chose de très douloureux pour nous autres êtres humains du 21eme siècle. Alors que nous nous débattons dans une société concurrentielle où l’autre doit toujours être meilleur que l’autre, nos estimes de nous-mêmes sont en souffrance. Nous dépensons donc une énergie, de façon souvent inconsciente, pour les préserver. Nous dépensons tellement d’énergie pour essayer de sauvegarder nos estimes que nous ne savons même plus comment réussir à nous sentir apaisés vis-à-vis de nous-mêmes. Alors, entendre parler de remise en question, c’est voir débouler un élément perturbateur, de nature à nous faire douter de nous et à nous plonger de nouveau dans le marasme.


Pourtant, je pense que c’est une véritable clef, notamment dans le sport de haut niveau qui est le symbole de l’ultra-concurrence. Savoir se remettre en question c’est avant tout se poser des questions sur notre façon de faire. Suis-je sur le bon chemin ? Est-ce que je mets tous les atouts de mon côté pour que ma performance soit bonne ? Se poser des questions c’est s’avouer que nous n’avons pas toutes les réponses, que nous ne sommes pas parfaits, et c’est donc en un sens se remettre en question. Et c’est une bonne chose, une très bonne chose.


Cela permet de rester alerte, vif, prêt à évoluer, à s’adapter, à avancer. Alors bien sûr, comme pour le suivi de son propre plan, il ne faut pas tout le temps se poser des questions. Pour les sportifs, le terrain n’est pas le moment pour se poser des questions, ni avant le match d’ailleurs. C’est en ce sens que le travail en préparation mentale est extrêmement important : il permet de se poser les bonnes questions aux bons moments, et de pouvoir s’assurer que la trajectoire convient bien, quitte à la réajuster en amont dès que cela semble nécessaire. Et je me rends compte, avec les années de pratique, que cela permet de donner aux sportifs un véritable équilibre et de les aider à avancer dans leur projet : d’un côté je prends le temps de me poser les bonnes questions, d’y apporter des réponses pertinentes, et de l’autre côté je fais confiance à ces réponses et je ne me pose plus de questions sur le terrain. Un cycle vertueux en somme.


Moi-même en tant que préparateur mental, je me questionne très très souvent. D’une part car je pense à tous mes clients, y compris en dehors des séances : « Tiens, cela pourrait être bien pour lui. » « Je pense que l’on devrait aller explorer ça avec lui. » Mais aussi car je réfléchis très souvent à comment je pourrais étoffer mon travail, comment être meilleur. S’estimer arrivé, et être le meilleur, pour moi, c’est dormir confortablement pendant que le monde bouge autour de nous. À un moment donné la réalité peut vous rattraper et cela fait mal.


La préparation mentale, et le sport de haut niveau sont à l’image de la conduite d’une voiture. Pour arriver à bon port, il faut être sûr de sa voiture, sûr de l’entretien qu’on lui donne, et surtout sûr de sa conduite. Mais il faut aussi être capable de constamment se réajuster en se posant les bonnes questions, en fonction de la route, de la météo, mais aussi de nos propres comportements qu’il peut être nécessaire de réajuster.


Au final, être capable de se poser des questions, tout en restant calme et confiant, de manière pragmatique et dans un désir d’action et de progression est le signe d’une estime de soi qui nous permettra d’être plus à l’aise et meilleurs sur le terrain.


Florian, coach mental très attaché à la philosophie



💡Je suis coach mental pour les sportifs de haut niveau, et je suis passionné par le fait d’aider les sportifs à y voir plus clair dans leurs projets, à organiser leurs routines de travail mental, et à trouver comment s’en servir pour se sentir plus libérés sur le terrain et mieux jouer à la fin.


Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Explorer les sujets