The Seed of the Sacred Fig - دانهی انجیر معابد
On pourrait extraire le drame que traverse cette famille du cadre sinistre dans lequel il se déroule, celui d'un régime hypocrite et mortifère, et n'y voir qu'une fable sur une faute irréparable : celle que l'on commet en faisant entrer une arme à feu chez soi. L'Amérique, elle-même, ne cesse de raconter ce drame, son incessante répétition, des enfants se saisissant de l'arme annoncée comme vertueuse pour en révéler la nature morbide de manière tragique. Mais cette abstraction ne tient pas la route. The Seed raconte bien autre chose. Fable, oui. Horreur, aussi. Les images de cette société, nous en avons besoin, comme des voix, des visages... 90 millions d'être humains subissent le joug dément d'un groupe de bandits enturbannés. Une paranoïa violente a garanti leur sauvegarde. L'armée particulière du régime aussi... On raconte qu'ils possèdent mille biens ici et là. Et ils servent aussi leurs sbires, dont ce père de famille bien seul au sein de son foyer. Une société prétendument spirituelle, mais en fait ô combien matérialiste, où chaque obligé se réjouit du confort qui accompagnera son avancement. L'amour, dans tout cela, est dérisoire. On n'a fondé ce foyer que pour s'en sortir. Personne ne devrait attendre davantage. N'êtes-vous donc pas satisfaites, femmes, des jolies poêles, du bel écran plat, des téléphones portables que les mollahs vous offrent ? Mais que vous faudrait-il donc ?
Je retrouve le cinéma iranien avec bonheur, peu de temps après Tatami. Irréprochable sur le plan formel, c'est un cinéma sans effets, soucieux de psychologie, de transformation, et qui propose des nouveautés. C'est aussi un cinéma bourré de sens, parfois trop démonstratif certes, mais dont il reste beaucoup, surtout parce qu'il expose la terrible cruauté d'un monde où la peur détruit tout. À voir en salle !
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3 moisFilm admirable, d'une puissance folle !