"Si on se crame, on crame aussi sa boite!"
Enfin une prise de parole sans tabou autour de la santé (mentale) des dirigeants. Car qui dit santé mentale dit santé-tout-court. Et si les mutuelles venaient au secours de la santé des entrepreneurs?
J’ai assisté il y a deux jours à la conférence organisée par Harmonie Mutuelle au Salon SME . Je n’ai pas été déçue car au-delà des constats posés, de réelles bonnes pratiques furent avancées, à la fois du point de vue de la mutuelle grâce aux interventions de Marylene Khouri et Brice PACITTO que des accompagnements en entreprise de Delphine Cochet , qui a parlé sans langue de bois de sa propre expérience de PME.
Quelques points-clé à partager :
- La France compte environ 4,2 millions de PME, qui représentent 99,9 % du total des entreprises (Insee), dont la majorité des dirigeants n’ont aucun recours interne pour les aider en cas de « pépin »
- Dans 70% des cas, on observe une corrélation entre santé du dirigeant et santé de son entreprise
- 72% estiment ne pas avoir la possibilité de s’arrêter si leur médecin le leur a prescrit.
Harmonie Mutuelle présentait aussi un schéma de stressomètre entrepreneurial qui montre que le dépôt de bilan et les problèmes de trésorerie arrivent en tête de l’intensité de stress ressenti. Or qui dit stress dit ? Risque de burn out ou de maladie, surtout après 45 ans.
Le manque de sommeil, les addictions, l’isolement et l’irritabilité, l’insensibilité des autres ont été également cités comme des risques majeurs, la plupart du temps sous-estimés par les entrepreneurs eux-mêmes.
Je suis bien placée pour le savoir, ayant traversé un cancer sans pouvoir m’arrêter de travailler. Notre vulnérabilité de dirigeant.e est un tabou majeur : l’annoncer aux clients ? Impossible, sauf exceptions. Aux salariés oui, plus facilement, car la santé de la boite en dépend. Mais chaque cas est différent et la santé mentale est encore plus touchy que les autres affections. Or contrairement à quelques entreprises pionnières qui installent déjà des « safe spaces » pour leurs collaborateur.ices en souffrance, les dirigeants n’ont pas de recours dans leur vie professionnelle.
Selon moi, le seul moyen pour aider les dirigeants consiste à :
1) Connaître leurs vrais besoins, qui ne sont pas forcément d’ordre médical, donc les interroger grâce à des entretiens qualitatifs approfondis ➡ aller à leur rencontre, les écouter
Recommandé par LinkedIn
2) Ouvrir les chakras sur les solutions qui existent hors de l’entreprise : maladie, accident, deuil, burn-out... Aujourd’hui dans de nombreux pays, des solutions innovantes existent et nous ne les connaissons pas : associations, collectivités, fondations regorgent de bonnes pratiques inspirantes ➡ Faire des veilles internationales
3) Reconnaître que la santé mentale du dirigeant est AUSSI un enjeu de santé publique vu le nombre de petites et moyennes entreprises créatrices d’emplois dans le monde ➡ co designer et développer des scenarios pour les responsables de la prévention, assurances, mutuelles mais aussi pourquoi pas pour les établissements de santé, les syndicats, les organisations patronales ? Ce chantier est immense.
Chez UBTrends nous croisons les approches quantitatives, qualitatives et prospectives pour enfin relier le marketing à l’innovation sociale.
Nos thématiques 2024-2025 :
✅ Santé mentale des dirigeants
✅ Quand la Gen Z rebat les cartes des stratégies RH
✅ Comment aider les salariés aidants en entreprise ?
✅ Panorama des vulnérabilités taboues au travail
Si vous souhaitez en parler ou si vous avez un projet derrière la tête, contactez-moi !
#etudes #RH #RSE #SantéMentale #dirigeants #PME #QVCT #aidance #burnout
Accompagnement des dirigeants par un collectif de pairs
2 moisUne perspective complémentaire : 30% des dirigeants sont eux-mêmes… des aidants : en soutien à un parent en situation de dépendance, de maladie ou d’handicap.
Accompagnement des dirigeants par un collectif de pairs
2 moisMerci Adeline de poser ce sujet sur la table ô combien important et pourtant encore tabou. La corrélation entre la solitude du dirigeant dans les moments critiques de la vie de son entreprise et sa santé mentale a été documentée dans une étude du Collège du Dirigeant : Cela tient notamment à 1) la difficulté d’appréhender les défis invisibles, 2) au sentiment d’être pris en tenaille entre des intérêts contradictoires (équipes, actionnaires, parties prenantes), 3) à un contexte de plus grande technicité (l’IA…) et de réglementation accrue. Les conséquences : 1) stress accru pour 25% des dirigeants, 2) difficulté à prendre des décisions pour 19%, 3) difficultés à trouver les chemins de croissance. Une santé mentale du dirigeant en péril a un effet direct : 1) sur ses prises de décision (29% des cas), 2) sur l’innovation dans son entreprise (24%), 3) sur l’engagement des équipes (14%). Bref, il est temps de passer de la prise de conscience aux actions à mener pour affronter tous collectivement ce sujet. Et que les dirigeants eux-mêmes s’en emparent plus activement ! Merci encore Adeline de travailler sur ce sujet 👍🏻
Autrice chez Belfond et Assouline. Fondatrice de Gang of Style, French brands agent in Greece, INOUI EDITIONS, Mare di Latte, RESEA Swimwears, Lorna Murray, Pier Sicilia, Studio M
2 moisVital la santé mentale!
Rédactrice en chef ViveS Media - Femmes et argent, travail, égalité professionnelle et économique
2 moisMerci Adeline Attia pour le résumé et la réaction à cette table ronde ! Le témoignage de Delphine Cochet est précieux, pour briser le tabou. Nous l’avions interrogée dans la dernière newsletter de ViveS media consacrée à la santé mentale
C'est la santé mentale de l'entreprise dans son ensemble qui est en jeu !