Soupir
Apollinaire part en pleurant
Lou n’existe plus a-t-il soupiré
Il cantine dans les soupes populaires
le soir dans les tranchées la déception est saisissante et amère comme partout dans
les artères de la vie qui bat son vide au poignet déchiqueté de ma montre
il y a l’index des mots de chagrins
où vas-tu satellite
je te rejoins sous ton site
ta chambre de panique enfantée par la peur
où autrefois et demain régneront le vif du sujet
La nuit tombe le jour est sans vis à vifs
Ne touchez jamais à la couleur du bonheur
Vous le blesserez
ll se vengera
Le bonheur vient sans salut sans visa
Sans se présenter de visu
Sans pacte avec la poésie
il est un fruit sauvage récolté trop tôt et insensé trop tard à déguster
Le bonheur est un protocole aux rythmes nécessaires aux abus délétères il n’a
Ni pacte avec la justice
et invalide et sanctionne en verrouillant la trinité
Liberté Égalité Fraternité
Désordonnons les utopies !
Les bons vieux crédos qu’on applique à soi-même comme des anathèmes
et qui ne construisent que des ponts avec soi-même
Le pont de la rivière aux miroirs blêmes
Où on connait la chanson il faisait bon vivre autrefois
Poncifs statues de fabrication stakhanoviste à trop forte densité pour peser l’avenir
Trop de gens avec le drapeau US ont marché sur la lune en souliers de plomb
Sur cette ligne de mire
La valeur du plomb est indexé sur les pas de Neil Armstrong
Le bonheur est opportuniste
Il vous manquera de respect
Le bonheur une fois acquis
Est un maître exigeant très serré exigu pendulaire sûr de son pouls
Qui vous intimera
Son perpétuel protocole
En faisant pâlir
Les sinistrés du rien
Encerclés soudainement en
Fièvre atomique
Acétylée dans les cascades de toutes les aurores
Il pleut des voix comme la tienne Lou des voix fragiles des voix comme si elles disparaissaient d’elles-mêmes à peine il pleut la pluie tombée même dans tous les chiffres de la mémoire
Il pleut et je ne sais quelle rigole rigole toi aussi prends plaisir à m’avoir pour honte rien d’autre qu’aube et crépuscule le temps qui avance ou celui qui recule.
©Guillaume HOOGVELD #2018 pour le texte
©Peter BLANK #2013 pour la photographie