Souveraineté, j’oublie ton nom !

Depuis la crise sanitaire, Emmanuel Macron a un mot à la bouche : celui de souveraineté. Avec le mot réarmement, c’est celui qu’il a mis en exergue lors de sa conférence de presse du 16 janvier dernier.

La crise agricole l’a forcé, de surcroît, à marteler la notion de souveraineté alimentaire. Mais au-delà des mots, des phrases et des discours d’un Président bien trop bavard, il y a les actes. Or qu’a-t-on appris au cours de la semaine passée ? Que le Qatar, dont l’émir était en visite dans notre pays, s’est engagé à investir 10 milliards d’euros dans l’économie française.

Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un club de foot ou de palaces somptueux. Non. Cet État, qui finance les terroristes du Hamas et est considéré par certains experts en géopolitique comme « la banque d’affaires des Frères musulmans », cible les secteurs de l’électronique, de l’intelligence artificielle, de la santé ou de l’aérospatiale. Ce qu’il y a de plus stratégique pour notre économie. Au même moment, on apprenait que l’Arabie saoudite allait faire une dotation de 700 millions d’euros pour voler au secours du patrimoine culturel français, amputé de 99 millions d’euros par le coup de rabot de Bruno Le Maire .

Faut-il que nos dirigeants aient une notion très souple de la souveraineté pour accepter que des pétrodollars viennent au secours de nos plus belles filières industrielles ou des vitrines de notre culture ?

Faut-il surtout que nos finances soient en bien mauvais état pour être contraints de livrer ainsi une partie de notre avenir et de notre histoire à des puissances étrangères ?

Yves de Kerdrel