SPOILER ALERT - #METOO
Agresseur je te vois, victime je te crois !

SPOILER ALERT - #METOO

J’avais 7 ans quand tu as mis ta main dans ma culotte. 

Tu en avais 5 et ton frère, qui me tenais les mains en t’encourageant, en avait 8.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 15 ans quand tu as décidé de saboter mon dossier scolaire parce que j’ignorais tes allusions salaces et tes avances alors que tu étais mon professeur alors âgé de 25 ans. 

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 17 ans quand tu as testé ma motivation au travers de mon physique et de mon style au lieu de m’écouter du haut de tes 30 ans.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 19 ans quand tu m’as plaqué au mur à la fin de mon stage pour m’embrasser. Quand tu m’as dit que je te plaisais je t’ai fais remarqué que j’avais l’âge de ta fille et toi celui de mon père, un simple ‘’et alors ?’’ aura été ta réponse. 

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 23 ans quand je t’ai dit non, que j’avais trop bu et que tu as décidé du haut de tes 40 ans de me violer.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 24 ans quand tu m’a embauché avec deux autres jeunes femmes, elles aussi très blondes et très jolies, heureusement tu as été mis à la retraite et nous ne t’aurons jamais revu.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 28 ans quand tu as décidé de saboter ma carrière naissante sous des prétextes fallacieux, parce que tes pompes de cinquantenaire jamais je ne cirerais.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais entre 30 et 34 ans quand :

- vous me preniez des rendez-vous tous les mois sous de faux prétextes juste pour me voir et me déshabiller du regard,

- tu me renvoyais les mesures que tu avais prises parce qu’elles étaient plus précises,

- tu avais demandé un technicien (et pas une femme..),

- je refusais les diners d’affaire parce que j'avais bien compris que c’était moi l’affaire..

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 33 ans quand lors d’une visite, que je t’avais préalablement annoncée comme purement amicale, tu m’as demandé de cesser de te résister. Forcément à 55 ans avec un carnet d’adresses long comme le bras, pour que tu m’aides j’aurais du te céder..

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 35 ans quand toi aussi dans tes yeux je voyais briller mon physique bien plus que mes compétences ou mon expérience lorsque tu m’as embauché.

Je n’en ai jamais rien dit.


J’avais 39 ans quand tu m’as jeté sous le bus parce que tu trouvais que j’avais été ‘’agressive’’ envers toi sans raison. Je n’ai pourtant pas dénoncé la médiocrité de ton travail quand on m’a interrogé sur les raisons de cette agressivité et que par la même occasion on m’a conseillé de mettre des rubans sur mes propos à l’avenir puisque c’est bien ce que sont censées faire les femmes de ma profession…je n’ai toujours rien dit.


Aujourd’hui je me rends compte qu’après bientôt 40 ans d’agressions diverses et variées, qu’il est grand temps de parler, puisque mon silence, jusqu’ici, n’a jamais rien résolu.

Cette liste n’est pas exhaustive de ma vie et n’a malheureusement rien de si personnel.

Dites vous bien que toutes les filles et femmes de votre entourage peuvent en lister tout autant et qu’il serait grand temps que ça ne soit plus le cas !


Il est temps que le silence cesse, que les paroles comptent, que les femmes soient écoutées, respectées, considérées et enfin traitées comme l’égal des hommes.

Plus de droits pour les femmes, ne signifie pas moins de droits pour les hommes..


Pourquoi ces mots me direz-vous, la majorité de ces faits étant prescrits par la justice à quoi bon étaler tout ça ?

Parce que tous ces actes ont existé dans ma vie et que j’ai du me construire avec, que je n’en avais jamais rien dit et que ça ne les a pas fait pas disparaitre pour autant. 

Parce que j’ai été admirative du mouvement @metoo et de toutes celles qui ont osées sortir du silence. 

Parce que ce n’est pas à moi d’en avoir honte mais à eux !


Parce que sous le tapis la poussière ne disparait pas.

Pour que les yeux s’ouvrent, que les langues se délient, que les mentalités changent, et qu’un jour les prochaines générations n’aient plus à vivre ça. Si en plus mon expérience peut en aider d’autres je garantirais naturellement écoute et confidentialité sur tout ce qui me serait rapporté (sauf demande contraire).


Je n’ai besoin ni d’aide, ni de sollicitude, encore moins de pitié ou d’excuses, juste le respect qui m’a toujours été du et trop souvent volé.


Je ne me tairais plus jamais !

L'unanimité quand à la profondeur de ton témoignage, l'unanimité pour la femme que tu es ! Ceci nous montres la voie et aussi la longueur du chemin à parcourir.... la lutte est en marche Respect ma chère Agathe

Serge Gutnick

Co-président Adetem Alsace - Conseiller technique CCI Alsace Eurométropole - Président S&...

1 ans

Bravo Agathe pour ton courage et ta franchise... Les quelques fois où nous nous sommes rencontrés je sentais quelque chose mais pas à ce point !

SOPHIE PERMANGANT

Conseillère en immobilier

1 ans

Merci Agathe d'avoir eu ce courage que bon nombre d'entre nous n'a pas, parce que, c'est difficile, trop difficile d'admettre, trop difficile de ne pas se sentir coupable. Merci Agathe.

Jean-François REBER

Gérant chez JF REBER GRAPHISTE

1 ans

Bravo Agathe pour le courage de ton témoignage qui montre à quel point il est plus qu’urgent qu’on ouvre les yeux et que les mentalités changent enfin.

Aude Ludmann

Ressource en communication, indépendante - 1VARIABLE

1 ans

Une témoignage tellement fort et haut en courage... Pour qu'il n'y en ai plus besoin à l'avenir, d'abord parce que ça ne sera plus un défi insurmontable de juste en parler puis, espérons-le, dans un avenir très proche, parce que ça ne sera plus une réalité. Merci à toi Agathe pour nous tous de rendre ce monde meilleur !

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