Télétravail et impact sur la sphère privée
C’est intéressant ! Il n’y a pas un jour où l’on ne voit pas surgir une contribution émanant de cabinets de conseil, d’entreprises ou de sociologues autour de la meilleure manière pour les entreprises et les individus de gérer le travail à distance durant cette période de confinement. Plus récemment apparaissent des prédictions, recommandations, invitations à réfléchir sur les modes d’organisation pour « The Day After ».
Au travers de ces écrits, qui part du postulat que le travail à distance sera appelé à perdurer, voire à se développer ; les entreprises sont notamment invitées à revoir leurs modes de management et de leadership à distance, d’autonomisation des processus de décision, de promotion d’une nouvelle culture interne comme créer des équipes agiles...à l’aune du confinement et de ses impacts sur leur fonctionnement comme sur le travail de leurs collaborateurs.
Vers l’individu élargi ?
Cependant il est une dimension qui surprenamment apparaît peu abordée ; occultée peut-être parce que « Terra incognita » pour beaucoup ; celle de la prise en compte de l’individu dans sa globalité. Travailler à distance est certes être « isolé » du moins physiquement du reste des membres du collectif de l’entreprise et renvoie notamment aux questions abordée plus haut. Mais c’est surtout embarquer son environnement « in situ » dans l’aventure. Qu’il s’agisse du colocataire, du conjoint ou des enfants. C’est les conduire à en éprouver les impacts et en retour à exprimer leurs ressentis, qu’ils soient négatifs ou positifs.
La recherche de moyens de concilier vie professionnelle et vie privée n’est pas nouvelle. Elle est cependant éclairée sous un jour nouveau, amplifié. Une forme de réalité augmentée.
Comment les entreprises vont-elles gérer cette dimension demain? Verra-t-on certaines d’entre elles prendre en compte, non plus seulement les aspirations de leurs collaborateurs (comme les attentes de futurs embauchés) sur le lieu de travail, mais aussi se préoccuper de leur contexte de vie, de la praticité du logement qui leur sert de lieu de travail, de leur bien-être à leur domicile, de ceux qui partage leur lieu de vie ?
Sans aller jusqu’à imaginer des organisations similaires à celles développées aux grandes heures du paternalisme, il y a fort à parier qu’elles devront se pencher sur ces questions au travers d’approches raisonnées d’équilibres vie privée/vie professionnelle, dans lesquelles l’accompagnement des collaborateurs dans leur sphère privée serait partie intégrante de leur offre « employeur », ou au contraire ériger le respect de la vie privée au rang de valeur fondamentale.
Approvisionneuse Industrielle et Prototype
4 ansBonjour, Les inégalités d'éventuelles prises en charges du paysage personnel sont déjà prévisibles. Je suis pessimiste car l'être humain reste humain et multiple, qui voudra se lier corps et âme à son employeur ? Qui plus est en dévoilant sa vie privée ? Je suis très réductrice volontairement et j'ai bien compris, ou pas !, les subtilites de ces ébauches d'études mais je crains les dérives. J'attends donc de lire une suite avec impatience et intérêt. Bon courage à vous en cette période sombre. Cdlt Geneviève
Cabinet AnneB - Agent Général d'Assurances exclusif AXA Prévoyance & Patrimoine
4 ansC'est en partie mon sujet d'étude, je suis en phase de recueil, l'erreur serait de vouloir, à nouveau modéliser des pratiques en "réaction" comme nous savons si bien le faire. Les réponses seront sûrement hybrides, elles demandent un travail et un diagnostic beaucoup plus approndi. L'individu doit être au cœur des systèmes, n'est ce pas ce qui est indiqué dans chaque post que nous découvrons chaque jour. Il existe également un autre sujet qui est celui de la "solitude" ressentie par beaucoup dans ces nouvelles organisations. Nous avons 5 sens, le toucher est également est source de créativité, la distance de l'écran crée également la distance des émotions... Une situation à hauts risques pour beaucoup. Merci Tristan d'aborder ce sujet.
Responsable des affaires européennes
4 ansMerci Tristan pour cette analyse. C'est très réaliste comme constat, de la même manière que nous sommes pas tous égaux au bureau (travail en équipe, capacité à gérer le stress, rapidité d'exécution, open space etc.) nous ne sommes pas tous égaux en télétravail. Le confinement apporte une dimension supplémentaire car comme tu le précises si bien, on ne peut pas exclure sa famille du lieu de télétravail comme on pourrait le faire en temps normal. Ce paramètre doit être intégré dans ce contexte très particulier et anxiogène. Il faut donc accepter un "mode dégradé" et que tout ne soit pas contrôlable dans l'instant, pour le bien-être de tous car nous le savons, le confinement va encore durer. Le seul élément qui peut nous faire grandir dans cette épreuve c'est la confiance. Rendez-vous post confinement pour faire le bilan ! À très vite Tristan, prends soin de toi et des tiens !