Télétravail : trouver la bonne mesure

Télétravail : trouver la bonne mesure

La nécessité, jugée par certaines entreprises, de faire revenir les collaborateurs au bureau est une occasion à ne pas manquer pour un renouveau managérial.

À l'issue des différents confinements liés à l'épidémie de Covid, la plupart des grandes compagnies ont adopté le télétravail dans l'enthousiasme. Non seulement cela correspondait à une aspiration des collaborateurs mais cela permettait de faire des économies de locaux et de faire travailler ensemble des équipes, quelle que soit leur situation géographique.

Trois ans plus tard, le rétropédalage est général. Amazon vient d'annoncer, qu'à partir du premier janvier prochain, les salariés devraient venir cinq jours par semaine au bureau et la tendance des grandes entreprises américaines va dans le même sens. Souvenons-nous qu'il n'y a pas si longtemps, le consensus semblait plutôt porter sur l'impossibilité de recruter des talents sans leur offrir des conditions de télétravail étendues.

Ce revirement, s'il est excessif, n'est pas surprenant. L'illusion du tout distanciel était basée sur une hypothèse implicite que seule la puissance de production d'un collaborateur importait. Or, bien souvent, cette capacité de travail était meilleure à distance. Le collaborateur, moins interrompu ou dérangé chez lui que dans un espace de travail ouvert, pouvait se révéler plus productif.

Or produire est une chose, mais on attend davantage d'un collaborateur : de la créativité, un sentiment d'appartenance, une capacité à aider et former ses collègues, une contribution à mettre une bonne ambiance, une implication à faire réussir l'entreprise... En somme, un collaborateur devrait pouvoir couvrir toutes ces dimensions, notamment affectives, émotionnelles et relationnelles. Or ce que l'on constate, c'est que la distance n'offre pas les conditions d'épanouissement pour toutes ces dimensions.

Stratégie managériale qui favorise l'épanouissement

Si l'entreprise reconnait avoir besoin de l'énergie émotionnelle de ses équipes, les collaborateurs vont alors trouver un intérêt à s'investir émotionnellement dans leur travail. Le plaisir au travail passe notamment par des moments partagés, des échanges, un sentiment d'appartenance et la fierté de réussir.

Ce que les organisations n'ont pas toujours intégré, c'est que favoriser les émotions positives des équipes nécessite de s'y consacrer. Il ne s'agit pas de revenir aux éphémères « chiefs happiness officers » mais d' avoir une stratégie managériale qui favorise l'épanouissement des collaborateurs.

Cela passe d'abord par une bonne adéquation entre le salarié et le poste qu'il occupe, ensuite par la valorisation de sa contribution ainsi que par son intégration à une équipe conviviale en soutien. Fournir les moyens de le développer importe aussi. Tout comme – nécessaire mais pas suffisant – disposer de locaux attractifs.

Le télétravail garde des avantages s'il est utilisé avec modération. Mais la nécessité, jugée par certaines entreprises, de faire revenir les collaborateurs au bureau est une occasion à ne pas manquer pour un renouveau managérial.


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