Terra Nova Socialis : Chronique d’un Nouveau Monde où fleurit la Justice

Préambule : Une fiction sous les auspices de Christophe Colomb (1451-1506)

Cet article, bien que contemporain dans son propos, s’inspire librement du style narratif de Christophe Colomb, l’illustre navigateur génois né en 1451 et disparu en 1506. Dans ses récits adressés aux rois catholiques, Colomb décrivait avec une éloquence vibrante ses découvertes de terres nouvelles, inconnues et pleines de promesses pour son époque.

En reprenant ce style, avec ses tournures riches et son imaginaire foisonnant, je vous invite à explorer une fiction : celle d’un monde moderne et idéal, une Terra Nova Socialis où la justice et la dignité humaine triomphent. À travers ce voyage littéraire, plongeons dans un récit qui, bien que fictif, porte en lui les germes de nos aspirations les plus profondes.

Majestés,

Permettez à votre humble serviteur de vous narrer l’histoire d’un voyage extraordinaire, une épopée guidée non par la quête de richesses matérielles, mais par une aspiration plus noble : découvrir une terre où règnent la justice et l’harmonie, où les hommes et les femmes travaillent main dans la main, non pas dans l’oppression ou la résignation, mais dans la joie et l’espoir.

Lorsque je quittai vos terres bénies, mes vaisseaux chargés d’ambitions et de rêves, les vents furent parfois doux, parfois tumultueux, mais mon cœur resta constant. Chaque nuit, sous la voûte céleste, je scrutais l’horizon, cherchant la promesse d’un nouveau monde, un lieu où les idéaux que l’on chuchote dans les palais et les temples deviendraient réalité.

Et puis un jour, l’inattendu survint. L’aube se leva sur une mer d’un calme mystique, et l’un de mes marins, les yeux brillants, cria depuis la vigie : « Tierra! Tierra! » Je gravis le pont avec précipitation, et là, au loin, se dessinaient les contours d’une contrée inconnue, baignée d’une lumière d’une douceur presque irréelle. Cette lumière semblait naître non du soleil, mais de la terre elle-même, comme si elle portait en son sein la promesse d’un ordre nouveau.

Lorsque nous posâmes pied sur cette terre, ce fut comme pénétrer dans un tableau vivant, une fresque d’harmonie et de splendeur. Les habitants nous accueillirent avec une bienveillance que je n’avais jamais rencontrée ailleurs. Leur visage était empreint de sérénité, et leurs gestes, empreints d’une grâce naturelle, semblaient refléter l’esprit de leur société.

Je découvris une civilisation où la paix sociale n’était pas une chimère, mais une réalité. Les conflits, me dirent-ils, appartenaient à un passé lointain, que leurs ancêtres avaient appris à dépasser grâce à une sagesse collective. Les paroles étaient ici des ponts, et non des armes, et chaque différend trouvait sa résolution dans un dialogue empreint de respect et de compréhension mutuelle.

Mais ce qui me frappa davantage encore fut leur manière de gouverner leurs affaires. Une fois l’an, ils se rassemblaient pour ce qu’ils appelaient les Assemblées des Justes, que l’on pourrait comparer à nos négociations, mais avec une différence majeure : ici, nul marchandage âpre et stérile. Ces assemblées étaient des moments de célébration, où chacun, du plus humble ouvrier au plus influent des dirigeants, partageait sa vision et trouvait reconnaissance. Chaque décision semblait guidée par un principe immuable : celui de la dignité humaine.

Plus loin dans mes explorations, je fus introduit aux lois de cette terre, qui bannissaient avec une rigueur admirable toute forme de harcèlement ou d’oppression. Ici, la dignité de l’individu n’était pas seulement protégée par la loi, mais honorée dans chaque interaction, comme si l’ensemble de la société veillait sur l’âme de chacun de ses membres.

Le plein emploi, que nous considérons souvent comme un idéal lointain, était ici une évidence. Chaque individu, quel que soit son âge ou son talent, trouvait sa place dans le vaste échiquier de l’économie, et nul ne vivait dans l’oisiveté ou l’abandon. Le travail n’était pas un fardeau, mais une expression de soi, et les maîtres des lieux investissaient dans la formation et l’épanouissement de chaque habitant avec une ferveur presque sacrée.

Ce qui me bouleversa le plus, Majestés, fut de découvrir que les habitants participaient activement à la gouvernance de leur cité. Les décisions importantes n’étaient pas prises dans le secret des alcôves, mais dans des assemblées ouvertes, où chaque voix comptait, où chaque idée était évaluée non pour son auteur, mais pour sa sagesse. Cette transparence, ce respect des opinions, m’apparurent comme la clé de leur prospérité.

Enfin, je dois vous parler de leur économie, qui n’était ni un instrument de domination, ni un jeu d’avidité, mais un cercle vertueux de création et de partage. Les fruits du travail collectif étaient équitablement répartis. Les dirigeants eux-mêmes, loin de s’arroger des parts disproportionnées, étaient les premiers à s’assurer que chaque famille puisse vivre dans l’abondance et la sérénité.

En quittant cette terre, le cœur lourd mais rempli d’une espérance nouvelle, je ne pus m’empêcher de penser que ce monde n’était pas simplement un mirage ou une utopie inaccessible. Non, Majestés, ce monde est une promesse, un modèle que nos royaumes pourraient adopter si nous avions le courage d’abandonner nos vieilles habitudes pour embrasser un avenir plus lumineux.

Aujourd’hui, je me tiens devant vous, non pour demander des richesses ou des titres, mais pour implorer votre sagesse. Accordez-moi votre bénédiction pour rapporter les pratiques de cette terre nouvelle, pour transformer nos lois et nos coutumes, et inscrire vos noms dans l’histoire comme les souverains éclairés qui firent triompher la justice et l’harmonie.

Car, Majestés, si cette terre m’a appris une chose, c’est que le véritable trésor n’est ni l’or ni l’argent, mais la paix et la dignité de chaque être humain.

Votre serviteur dévoué,

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