TOUJOURS PERDANTES... QUAND DIRONS-NOUS "CA SUFFIT !" ?
Toujours perdantes ? Hélas quand il s’agit des femmes et du rapport au travail, la réponse est oui, en dépit de bien lentes améliorations...
En premier, il y a le sujet de la rémunération. Les bonnes intentions et les lois ne suffisent pas à renverser une réalité tenace : les femmes restent en moyenne moins rémunérés que les hommes -15% de moins- car elles ont moins accès aux postes à responsabilité les plus valorisés. Mais ça ne s’arrête pas là : à profil identique, poste égal et responsabilités équivalentes, les femmes continuent de gagner moins que leurs collègues masculins. De l’ordre de 8 % pour les femmes cadres. Pire : autant le premier chiffre d’écart moyen tend à reculer légèrement à mesure que des femmes commencent à percer le plafond de verre, autant le second -qui mesure l’inégalité dans les mêmes jobs, avec les mêmes diplômes- n’a pas reculé depuis… 9 ans ! Quel échec ! Au passage, puisqu’on parle tant de retraites en ce moment, les inégalités de salaires d’aujourd’hui seront les inégalités de pensions de demain…
Mais il n’y a pas que le salaire… A ces inégalités s’ajoutent d’autres, dont on parle moins, et qui ne sont pas moins graves, car elles renvoient à des questions de société sur lesquelles nous n’avons pas su, ou pas voulu, agir assez fort.
D’abord, les inégalités face aux tâches domestiques et l’organisation de la vie de famille. Dans les « couples de cadres » – cela concerne 61% des femmes cadres, l’homogamie sociale est aussi une réalité –, près de 6 femmes sur 10 disent être en première ligne pour ces taches familiales. Chez les couples faisant « cohabiter » des CSP différentes, ces tâches apparaissent un peu mieux réparties. La crise sanitaire a exacerbé ce phénomène de surcharge des femmes, puisque 8 femmes cadres sur 10 affirment avoir dû, pendant le confinement, « gérer les enfants » – on sait ce qui se cache derrière cet intitulé pudique – contre 4 hommes sur 10.
La seconde inégalité porte sur les nombreuses concessions que les femmes doivent faire, plus que les hommes, pour mener de front vie professionnelle et vie personnelle. Une étude que l’Apec vient de publier l’illustre : 52 % des femmes cadres disent rencontrer des difficultés pour tout concilier, 11 points de plus que leurs homologues masculins.
Troisième inégalité : un sentiment de surinvestissement plus marqué chez les femmes cadres. 82 % des femmes affirment que les difficultés rencontrées dans la gestion de leur carrière affectent leur état physique et psychologique. C’est 9 points de plus que les hommes. Par ailleurs, 58% des femmes déclarent avoir ressenti « souvent » ou « occasionnellement » un épuisement professionnel contre 51% des hommes. Enfin, la sensation de ne pas pouvoir, du fait d’une charge de travail insurmontable, décrocher le soir et le week-end est plus présente chez les femmes.
On en est encore là en 2023 en France ! Désespérant ? certes, mais surtout révoltant ! Nous sommes toutes et tous – femmes, hommes, DRH, dirigeants, managers, syndicats, pouvoirs publics- devant nos responsabilités et notre « pouvoir d’agir ». Comment l’utilise-t-on pour inverser vraiment– et plus vite – les choses ? Les leviers sont bien identifiés, et dans l’enquête citée plus haut les femmes -et les hommes aussi- nous disent quel est le « Top 3 » des priorités d’action : l’égalité salariale d’abord, le changement de mentalité des dirigeants et managers, et la meilleure conciliation vie pro/vie perso.
Autant changer les mentalités cela prendra encore, hélas, du temps, autant pour la 1ere et la 3eme priorité les leviers existent et sont largement dans les mains des acteurs de l’entreprise. Des progrès sont possibles et visibles -regardez le télétravail par exemple, qui aide cette conciliation vie pro/vie perso, même si là encore des inégalités se glissent- mais il va falloir faire plus et plus vite ! Pour qu’enfin, bientôt, il n’y ait plus de perdantes dans le monde du travail !
Manager centre de profits, gestionnaire, consultante
1 ansJe le vis au quotidien. Le travail est un monde patriarcal, où la femme est souvent considérée comme un sous-homme ! Lorsque l'on cible un poste de dirigeant, la femme a déjà un lourd handicap contre lequel elle ne peut rien. Comment pousser les recruteurs et les dirigeants à évoluer ?!nous sommes en 2023, il serait temps, il y a beaucoup de travail à faire dans ce sens. Être une femme est un atout autant qu'un homme aux mêmes compétences. Nous vivons dans une société retrograde et hypocrite qui se prive de réels talents par étroitesse d'esprit. Il faudrait élever les consciences de ceux qui ont le pouvoir de changer les choses, faut il le reconnaître et vouloir faire que cette réalité ne soit plus...ce n'est pas pour demain...
✨Présidente du groupe Kalicea ✨Ambassadrice du groupe Interaction en charge de la Stratégie, de l’Inclusion et du Lobbying ✨Vice-Présidente de l’Apec au nom du MEDEF et Présidente du CPR Ile-de-France ✨VP MEDEF BZH
1 ansOui Gilles GATEAU ⚡ cela suffit ! Le rattrapage doit s’opérer sur les salaires des femmes et la confiance doit leur être donnée pour occuper des postes à responsabilité. Ce ne devrait plus être un sujet lors des embauches ou lors des évolutions internes ! Trop souvent la femme - sous prétexte de stéréotypes d’un autre temps - est ralentie voire bloquée dans son évolution de carrière et, par conséquent, dans l’évolution de sa rémunération. Et c’est dans toutes les strates de notre société que les efforts doivent être faits. Si la moyenne (toutes CSP confondues) de la différence des rémunérations est de l’ordre de 15% entre un homme et une femme, si 8% des femmes cadres gagnent moins que les hommes cadres, la différence sur les ETAM et les ouvriers est alors gigantesque ! La négociation des salaires a l’embauche reste un sujet… et la confiance entraine la confiance. Qu’on se le dise !
Responsable éditorial CTP37 Référent Centre Val de Loire Réseau FNATTP Auditeur RSE certifié ISO26000 Membre FFR randonnée
1 ansPasser de l'âge de glace pour les femmes à celui de la fonte des neiges serait déjà un plus, n'en déplaise au climat (humour) 😊 employeurs cassez les codes vous vous en porterez beaucoup mieux et par voie de conséquence vos entreprises également.
CONSEILLERE EN RECRUTEMENT ET EVOLUTION PROFESSIONNELLE chez Apec - Association Pour l'Emploi des Cadres
1 ansLe chemin est encore long certes mais œuvrons chacun pour apporter notre pierre à l édifice et ce chemin long et sinueux trouvera une issue sans ombrage
Ressources Humaines | Conduite du changement | Recrutement | Gestion des talents | Relations sociales
1 ansChanger les mentalités et les manières de travailler. Les injonctions et les bonnes volontés. ne suffisent pas si l'organisation ne promeut pas et n'encourage pas des pratiques différentes. Des progrès mais qu'il faut intensifier.