EUROPE CHERCHE COMPÉTENCES

EUROPE CHERCHE COMPÉTENCES

Après « la jeunesse » l’an dernier, 2023 sera « année européenne des compétences ». Elle a été lancée le 9 mai, et j’ai l’honneur d’en avoir été désigné coordinateur pour la France par le gouvernement. Mission passionnante – et enjeu majeur !

Dans les 27 États membres de l’Union, les marchés de l’emploi sont évidemment très différents. Reste que nos pays ont une similarité : de fortes tensions de recrutement. Ainsi, sept employeurs sur dix, en Europe, reconnaissent des difficultés à trouver de nouvelles recrues ayant les compétences nécessaires. Les secteurs et métiers en tension sont généralement les mêmes, notamment parmi eux, ceux demandant une expertise forte dans les nouvelles technologies du numérique.

L’Europe est lancée dans une immense course aux compétences. Vitale pour la compétitivité de nos économies, mais également pour notre capacité collective – dans un monde concurrentiel où les enjeux de souveraineté vont croissant – à réussir les grandes transitions écologique et numérique. Vitale aussi pour garantir de bonnes perspectives professionnelles pour l’ensemble des Européens. L’Europe s’est d’ailleurs fixée, en 2017, dans son « socle européen des droits sociaux », un objectif ambitieux : dès 2030, 60 % des adultes devront participer à des actions de formation chaque année. On en est encore loin ! (44 % en 2016).

En tant que coordinateur français, sans pousser des cocoricos démesurés, j’expliquerai à Bruxelles dans les prochains mois les dispositifs que nous – partenaires sociaux, pouvoirs publics, acteurs du monde de la formation et de l’emploi – avons su inventer. Des outils qui peuvent et doivent être perfectionnés, bien sûr, mais qui ont montré déjà une certaine efficacité. D’abord, la VAE, introduite en janvier 2002, qui ouvre le droit à toute personne de faire reconnaître officiellement les compétences obtenues grâce à son expérience professionnelle ou bénévole.

C’est un formidable marchepied pour aller plus loin ! Le CPF, créé par un ANI en 2013, transcrit dans la loi en 2014 et enrichi en 2018, qui permet à chacun d’accéder par lui-même à des formations pour développer son employabilité. Mais également – et j’y suis particulièrement sensible, car l’Apec en est l’opérateur national pour les cadres – le Conseil en évolution professionnelle, créé lui aussi par un ANI en 2013 transposé dans la loi en 2014, avec une idée simple : les actifs méritent d’être accompagnés dans leurs projets d’évolution professionnelle. Autre réussite, la réforme de l’apprentissage de 2018, qui a permis de renforcer l’attrait de cette voie de formation professionnelle, et demain, il faut l’espérer, le même élan pour les lycées professionnels.

Tous ces exemples soulignent combien la France a su s’impliquer, mais aussi se renouveler sur cette question du développement des compétences et être parfois inventive. L’héritage de Jacques Delors – grand européen s’il en est – reste vivace ! Mais dans cette course aux compétences, la France a aussi beaucoup à apprendre de ses voisins européens. Soyons humbles, car nos performances, aussi bien dans l’enseignement initial qu’en matière de chômage ou d’inclusion, montrent que d’autres ont su développer des solutions qui peuvent être inspirantes pour nous. D’ailleurs, l’étude publiée il y a quelques semaines par l’Apec sur les « bonnes pratiques européennes » pour déjouer les difficultés de recrutement et les pénuries de compétences, en donne une bonne illustration…

Cette « année des compétences » tombe à pic. Elle nous fournit une belle occasion, au-delà des événements et des échanges qui vont la ponctuer, partout en Europe, de regarder le sujet des compétences dans toutes ses dimensions, la formation n’étant que l’une d’entre elles (même si c’est évidemment une dimension essentielle). Faisons en sorte que le souffle qu’elle doit générer soit un souffle utile pour avancer… et faire avancer l’Europe !

Paul-Victor MORIZOT

Sales Manager chez Ozyance

1 ans

D'après #ANDRH le recrutement aujourd'hui des nouvelles générations, commence par le salaire puis les avantages. #MAY centralise les familles d'avantages exonérées de charges. Le flex benefits, ça vous parle ? Si vous donnez des titres repas à vos salariés, ces derniers ont maintenant la possibilité d'utiliser ce budget pour les vacances, le sport, des cadeaux, de la culture !

FRANCK GOUPILLE

Chief People Officer, HR Director, ESG, Transformation, Senior Advisor, Lauréat 2024 des Healthy Business Leaders HR de Alan

1 ans

Félicitations Gilles. Un fort enjeu pour notre continent et notre pays effectivement !

Bonjour Merci de votre attention Cordialement Coralie Bourdin

Catherine Bongain

EXECUTIVE BUSINESS COACH, STRATEGIA, SUPPORT TRANSFORMATION ENTREPRISE, SUCCESSION, INNOVATION

1 ans

La recherche des compétences passe par la transformation des modalités de recrutement pour pouvoir mettre en évidence ce que les entreprises recherchent réellement: des hard skills bien sur, mais surtout des softskills qui font la différence dans tous les métiers!

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