Traversée en solidaire

Traversée en solidaire

Quelle est la durée d'une équipe ?

Vous ne vous posez probablement pas cette question farfelue car, dans nos organisations, la durée d'une équipe n'a généralement pas de limite dans le temps (à part les équipes projet).

L'équipe fait partie de la structure et se renouvelle à l'infini tant que la structure existe en l'état.

Cette immortalité n'est pas neutre tant elle dilue le sens et l'urgence même de l'action collective.

Comme s'en amusait Wolinski : " Méfiez-vous de l’immortalité. Elle engendre la paresse parce qu’un immortel remet toujours lendemain ce qu’un mortel aurait fait le jour même ! "


Le mot équipe tient son origine du verbe eschiper, qui signifiait dès le XIIème siècle "prendre la mer" et "pourvoir un navire de ce qui est nécessaire à la navigation".

Cette définition porte en elle 2 idées que je trouve dignes d'intérêt :

  1. S'équiper est un objectif qui englobe l'ensemble des moyens pour y arriver, les moyens humains comme les vivres et l'équipement pour survivre au voyage. Pour faire le parallèle avec l'entreprise, nous pourrions imaginer des budgets de "main d'oeuvre" qui inclurait un minimum sanctuarisé pour entretenir la cohésion et l'engagement collectif (d'expérience, environ 1% de la masse salariale).
  2. L'action de "s'équiper" répond à un besoin, celui de "pourvoir" une intention, celle de prendre la mer, à destination d'une autre terre. En d'autres termes, le sens précède l'équipe : une fois sa mission accomplie, elle n'existe plus. Aujourd'hui, à l'inverse, de nombreuses équipes sont en quête de sens, de savoir à quoi (ou qui) elles servent, comme une coquille vide qui chercherait perpétuellement à se remplir.


Et si les équipes avaient une durée limitée ?

Rien ne semble très compliqué dans cet idée qui rebattrait les cartes en matière de gestion des ressources humaines.

J'y vois même de nombreux avantages :

  • Davantage de réflexion autour des objectifs moyen-terme
  • Un engagement et une responsabilisation accrus des co-équipiers vers un challenge commun
  • Une composition adaptée et un dimensionnement optimal des équipes en fonction de la mission
  • Une meilleure identification des affinités / complémentarités
  • Une plus grande rotation des effectifs / mobilité interne / diversité des carrières
  • Une plus grande agilité organisationnelle dont la structure évoluerait en continu sans se figer
  • Etc...

Ce concept pourrait s'appliquer à n'importe quelle équipe, y compris celles qui administrent des processus récurrents. Ainsi, un service comptabilité pourrait vivre des cycles successifs avec des équipes adaptées : mise en place des processus, fiabilisation des données, automatisation, optimisation du cash, etc...

Quand le sens reprend la main sur la structure, l'organisation et les salariés gagnent ensemble !


Et vous, sur quel mer navigue votre équipage ?

Nicolas REMY

⛵️ Navigateur tourdumondiste - 📱 Entrepreneur @ Ready4Sea : nous facilitons le suivi technique des bateaux de plaisance - Born @ 337ppm

1 mois

Et donc, Aurélien, les mots "équipe" et "skipper" auraient la même étymologie nautique, à savoir "schip" ou "skip" = bateau. C'est beau, non ? D'ailleurs, tous les skippers du Vendée Globe le rappellent, sans leur équipe à terre, ils ne seraient pas allés bien loin. Comme quoi, même en solitaire, c'est un sport solidaire !

Lorenzo Favia

J'accompagne l'accélération de la transformation sociétale

1 mois

Aurélien , es tu familier à la vision "ARCHIPEL " que nous offert Édouard Glissant ? dans ce mode que j'appellerais "océanique", nous ne sommes plus sur des projets , mais, si voulons rester sur la métaphore , nous lançons des pirogues 🫠 et pour reprendre l'approche d'Édouard Glissant, ce philosophe poète martiniquais qui a été inspiré par Gilles Deleuze Felix Guattari ( "Faites rhizome et pas racine !" ), il nous invite à davantage mettre notre attention sur nos "Identités Relations" , là , où depuis le néolithique nous avons dépensé toute notre énergie à déployer nos "Identités Racines " et de façon exponentielle La question, aujourd'hui, qui se pose, n'est plus de savoir comment mieux collaborer de façon plus efficace, mais vraiment de vivifier tous les champs des possibles afin de (ré)apprendre à coopérer de façon ouverte et en partage sincère. l'approche des Communs est une piste royale pour cela

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