Trois congés pour assumer son rôle de père !
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Trois congés pour assumer son rôle de père !

Savez-vous qu'il existe trois congés différents qui permettent aux hommes d'assurer leur rôle de père, lors de la naissance de leur enfant mais aussi pendant les mois/années qui suivent ?

Dans cet article, je vous les présente brièvement : la nature de ces congés, quand les prendre, comment, pourquoi, etc. Je me focaliserai sur la situation d'un salarié du secteur privé, mais certains sont adaptables dans les autres situations.

Trois congés

Commençons par les citer, du plus proche de la naissance au plus éloigné :

  • Le congé de naissance
  • Le congé de paternité et d'accueil de l'enfant
  • Le congé parental

Le congé de naissance

Pour faire simple, le congé de naissance permet d'assister à la naissance de votre enfant et d'être présent à ses côtés, ainsi qu'aux côtés de la maman (et potentiellement du reste de la fratrie), pendant les jours qui suivent.

Il consiste en 3 jours ouvrables consécutifs, qui débutent le jour de la naissance ou le premier jour ouvrable suivant la naissance. Cette durée peut-être allongée par des accords d'entreprise ou conventions collectives : renseignez-vous auprès de votre service RH ou CHSCT !

Il est obligatoire, afin que chacun puisse en bénéficier librement, sans pression de la part de l'employeur.

Il est considéré comme du temps de travail effectif. Sur la feuille de paie, il est donc invisible : cette période est traitée comme si vous aviez travaillé. Vous cumulez des jours de congés payés, etc.

Ce congé est également valable en cas d'adoption, lors de l'arrivée de l'enfant dans le foyer familial !

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Le congé de paternité et d'accueil de l'enfant

Communément appelé "congé paternité", il a récemment été réévalué à la hausse 🥳. Pour les naissances à partir de juillet 2021, ce congé représente 25 jours calendaires constitués de deux parties :

  • Une première période de 4 jours calendaires qui doit immédiatement suivre le congé de naissance. Considérez simplement que vous rallongez de 4 jours calendaires le congé de naissance. Cette partie est obligatoire.
  • Une seconde période de 21 jours calendaires (étendue à 28 jours pour les naissances multiples). Cette période peut être fractionnée et doit débuter dans les 6 mois suivants la naissance.

Ces jours de congés, obligatoires ou non, sont indemnisés par la CPAM à un montant calculé à partir des 3 derniers salaires, et plafonné à environ 3400€. Voir le lien ci-dessous pour plus d'information sur ce calcul.

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Pourquoi prendre ce congé ?

Là, on bascule dans un paragraphe plus subjectif. Il n'est plus purement informatif comme les précédents, mais teinté par mes convictions personnelles ! Faites-en ce que vous voudrez 😄

Personnellement, je ne peux que conseiller de prendre l'ensemble de ce congé immédiatement après le congé de naissance. Lorsque c'est possible, bien entendu.

Aucune femme qui vient d'accoucher ne devrait être laissée seule avec un nouveau-né et un logement à gérer. C'est inhumain. Peu importe la façon dont s'est déroulé l'accouchement, le corps de la maman a besoin de temps pour récupérer. Se réparer, même, parfois. Il existe un ensemble de processus mentaux et physiologiques qui se mettent en place chez la jeune mère, au contact de son bébé, pendant les jours qui suivent la naissance. Et un nouveau-né a besoin de l'attention pleine et entière de sa mère pour se développer dans les meilleures conditions possibles.

Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, il existe d'ailleurs une période d'environ un mois après un accouchement (qu'on l'appelle le "mois d'or", "les quarante jours" ou encore différemment...), pendant laquelle les femmes ne doivent avoir rien d'autre à faire que de s'occuper de leur enfant et d'elles-mêmes. Dans notre société moderne, où tout devrait toujours aller très vite, nous l'avons un peu oublié...

La présence du père, pour assurer toutes les tâches quotidiennes annexes, est donc un atout majeur pour le bon rétablissement de la mère et le bon développement de l'enfant ! Entretien du logement, préparation des repas, présence auprès de la fratrie : tout est bon pour permettre à la maman de rester dévouée au nourrisson et à son bien-être personnel (récupération physique et épanouissement émotionnel).

De plus, c'est une période privilégiée pour apprendre à connaître votre enfant, et lui donner l'occasion d'apprendre à vous connaître : identifier votre voix et votre odeur, découvrir et reconnaître votre visage, ressentir votre présence, etc.

Le congé parental

C'est un congé généralement à plus long terme.

Le congé parental peut être total (arrêt complet de travail) ou partiel (l'équivalent d'un travail à temps partiel, avec un statut spécifique).

Ce congé a une durée initiale maximale d'un an, renouvelable deux fois maximum. Plus concrètement, le congé parental est possible jusqu'au troisième anniversaire de l'enfant. Mais on ne peut le demander qu'une année à la fois.

L'employeur ne peut pas refuser le congé parental si le salarié a un an d'ancienneté dans l'entreprise lors de la naissance (ou adoption) de l'enfant. En-dessous de cette ancienneté, l'employeur n'est pas obligé de l'accepter, mais vous pouvez tout de même le demander ! Certains employeurs l'acceptent volontiers.

On peut l'arrêter ou le modifier avec un délai de prévenance d'un mois.

Plus d'information sur service-public.fr : le congé parental à temps plein ou à temps partiel.

Indemnisation

Contrairement à certains pays plus avancés que nous en termes d'accompagnement de la parentalité en entreprise, comme les pays nordiques européens par exemple, le congé parental est assez mal indemnisé en France. Mais il l'est quand même un peu, donc cela vaut la peine de s'attarder un peu sur le sujet !

La CAF verse aux parents ayant cessé ou réduit leur activité une prestation appelée PreParE (prestation partagée d'éducation de l'enfant). Son montant dépend de l'ampleur de la baisse d'activité :

  • congé à temps plein (cessation complète d'activité) : environ 400€/mois
  • congé à temps partiel (temps de travail < 50%) : environ 250€/mois
  • congé à temps partiel (temps de travail entre 50% et 80%) : environ 150€/mois.

Dans le cadre d'un premier enfant, pour un couple, cette prestation peut être perçue par chaque parent pendant 6 mois maximum, et pas simultanément. Peu importe la durée du congé parental en lui-même : le congé parental et le droit à la PreParE ne sont pas strictement liés. Vous pouvez très bien prendre un congé parental plus long et ne bénéficier de la PreParE que pendant une partie.

Si vous avez déjà un ou plusieurs enfants, chaque parent peut bénéficier de la PreParE pendant 24 mois maximum (quand même !), mais jusqu'au troisième anniversaire de l'enfant seulement.

Plus d'information sur la PreParE sur le site de la CAF

Pourquoi prendre ce congé ?

C'est le retour du paragraphe subjectif, dans lequel je vous fais part de mon ressenti personnel sur le sujet.

Un enfant a besoin de ses parents. En particulier pendant sa première année, un enfant a un besoin vital de tisser des liens affectifs forts avec son noyau familial ! Cela fait partie de son processus de développement. Tout comme les parents ont besoin de nouer un lien avec leur enfant.

Le congé parental est justement l'occasion pour les pères de tisser ce lien, là où notre société actuelle pousse généralement plutôt les femmes à s'occuper des enfants pendant les premières années. Passer la journée avec son enfant, le voir grandir, évoluer, prendre soin de lui, renforce considérablement le lien affectif que vous pourrez avoir avec lui/elle. Ce fut le cas pour moi, du moins.

C'est aussi l'occasion de prendre conscience du travail que représente la garde d'un enfant en bas âge, seul, toute la journée. Je vous garantis que cela ne sera pas de tout repos. Et avoir conscience de cela ne peut faire de mal à personne !

Sa faible indemnisation est clairement un frein à ce congé parental. Se priver d'un salaire n'est malheureusement pas possible pour tout le monde et c'est bien dommage 😟. C'est un investissement.

Mais je vous encourage à faire le calcul ! En prenant bien en compte certaines choses : le montant de la PreParE versée par la CAF, les réductions d'impôts qui accompagnent la baisse de salaire, le gain en solution de garde (si vous gardez vous-même votre enfant, nul besoin de payer une assistante maternelle ou une crèche pour le faire), le gain en transports (on économise un trajet au boulot), etc. On peut avoir de bonnes surprises ! 😉

Profitez, ça passe vite !

La paternité est une aventure bouleversante. L'arrivée d'un enfant va changer votre vie, définitivement. Et, sauf exception de gens particulièrement motivés, cela ne se produira pas souvent dans votre vie.

Je pense qu'on ne peut pleinement comprendre l'expression "profitez, ça passe très vite !" que lorsqu'on l'a déjà vécu. Mais je vous le dis quand même.

Les premiers mois d'un bébé sont particulièrement riches en émotion et intéressants à vivre : ne les ratez pas. Épuisants, aussi. Mais ça on l'oublie avec le temps... 😅 Et de toute façon, cela en vaut la peine. Vous en garderez de puissants souvenirs.

Hugues Roland

Test manager pour Atos Solution

3 ans

Il manque le congé enfant malade, parce que la paternité c'est aussi ça.

Adrien Pierre

Continuous Improvement Specialist

3 ans

Moins connu mais valable pour les mères et les pères, il y a aussi jusqu'à 2 jours de conges supplémentaires par enfant à charge lorsque le nombre de congés annuel n'est pas acquis. Suite à un changement de travail ou un congés parental à temps complet par exemple. Bon a savoir pour tous les parents 😉

Mickael BETTEMBOURG

Architecte logiciels & Team Leader User Efficiency chez Thales

3 ans

Petite précision sur les 21 jours du congé paternité, il me semble qu'il faut les poser par période de 5 jours consécutifs minimums (dans le cadre du fractionnement). Voila, juste un petit complément.

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