Un bon maillage crée de meilleurs usages !

Un bon maillage crée de meilleurs usages !

L'on me demande très souvent par où il faut commencer lorsqu'on s'intéresse au diagnostic de la vitalité des espaces publics et à comment l'améliorer. Quel est le premier pas que j'effectue, lorsque je me penche sur la "santé" des espaces publics d'une ville donnée ?

Répondre à cette question n'est pas si simple, car bien entendu cette vitalité se mesure à l'aune de plusieurs indicateurs imbriqués qu'il est difficile de démêler. Mais sans hésiter, je réponds tout de même que s'il ne fallait en retenir qu'un seul, je commencerai toujours par l'analyse du maillage viaire.

Pour rendre cela plus concret, aujourd'hui j'ai décidé de partager avec vous concrètement la façon dont je travaille "les mains dans le cambouis" pour mesurer ce maillage et ses effets.

La méthode que j'ai développée consiste en un diagnostic territorial poussé qui s'appuie sur des algorithmes pour mesurer toutes les nuances du maillage viaire, à savoir la façon dont nos rues, nos places et nos parcs s'enchevêtrent. Car c'est la densité et la complexité de ce réseau qui contribue en tout premier lieu au succès (ou à l'échec) des espaces publics au sein d'une ville donnée.

Je me penche en particulier sur l'impact de la répartition du maillage viaire sur la solidité de l'armature globale de la ville. A cet égard, l'un des critères les plus importants va être la façon dont le maillage existant va influencer la possibilité d'effectuer des boucles cheminatoires, et partant, va inciter les citoyens à intensifier leurs usages de la ville.

Deux facteurs sont à cet égard décisifs : l'existence de rocades dédiées aux modes actifs et l'existence de superconnecteurs interquartiers. Je les appelle superconnecteurs car sont les liaisons qui ont le plus fort potentiel de devenir des axes forts pour mieux relier les quartiers entre eux à pied et à vélo. Miser sur l'aménagement de tels superconnecteurs permet de renforcer les dynamiques de proximité à l'échelle métropolitaine.

Dans la vidéo, j'explique pourquoi il faut particulièrement soigner ces deux ingrédients - rocades et superconnecteurs - dans les couronnes périphériques, qui sont généralement moins bien loties à cet égard que les coeurs de ville.

Puis dans la dernière partie de la vidéo, j'explore les potentiels d'évolution du maillage et l'importance stratégique de s'en saisir pour orienter le développement urbain futur.

Etre capable de se saisir des maillages existants et les transformer doit devenir le premier réflexe à déployer lorsqu'on est en charge d'élaborer le plan masse d'un nouveau quartier ou un nouveau morceau de ville.

Avant tout coup de crayon concernant le futur bâti, avant toute esquisse de nouveaux espaces publics, il faut commencer par analyser ce que représente le socle premier qui viendra accueillir les usages. Ce socle, c'est le maillage.

Le plus important est alors de bien comprendre comment ce futur maillage encore à imaginer pourra venir se raccorder à l'existant, non pas de proche en proche, comme on à trop tendance à le faire, mais en prenant de la hauteur pour analyser les dynamiques globales qui imbriquent les rues et les places les unes aux autres à l'échelle de tout le territoire.

Ce n'est que grâce à cette vision holistique du maillage passé, présent et futur que l'on peut véritablement faire corps avec la ville existante pour mieux construire la ville du futur.

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