Un cancer? Surtout ne dis rien!
Nombre d’associations et organisations proposent leurs services pour accompagner les demandeurs d’emploi dans leur recherche après une longue maladie.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans après un diagnostic de cancer, 30 % des chômeurs ayant affronté un cancer décrochent un emploi deux ans après, contre 43 % pour les personnes qui n’ont pas connu la maladie » (Source ligue contre le cancer).
Peur de la récidive, de nouvelles absences ? Pas seulement. Je ne parle évidement pas de l’incapacité suite à une intervention ; port de charges lourdes, station debout prolongées pénible… non, je parle du regard de l’autre, de son appréhension née de la méconnaissance.
Le salarié réintégrant son service après quelques semaines d’absence doit affronter le regard des collègues, des clients, il se dévalorise, perd confiance. Il doute de retrouver ses réflexes professionnels. Pourtant, dans son esprit cohabitent deux sentiments antagonistes ; il se sent plus forts, il a vaincu, a pris la revanche sur la vie, et parallèlement il se laisse envahir par un profond doute ; ai-je encore ma place ?
Je tenais à témoigner ce soir en période pré-estivale, chaude et légère. Car je sors de cette épreuve. Je souhaite à tous ceux qui le vivent d’avoir une équipe aussi exceptionnelle que la mienne pour soutien.
Quand la nouvelle est tombée, on m’a dit « Surtout Elvire ne dit rien ! » Les clients, les candidats… que penseraient-ils ? Alors je n’ai rien dit.
Et puis je me suis reprise… si moi, indépendante, femme libre, ayant des convictions que l'humanisme doit retrouver sa place dans nos entreprises, qui a bénéficié de tant d’appuis, je me tais… mais qui va parler ?
Le cancer n’est pas contagieux, il croise de plus en plus notre chemin. Nous devons tout mettre en œuvre pour accueillir celui ou celle qui revient de ce désert si aride pour lui donner à nouveau l’envie de retrouver sa place. La réintégration s’organise, les équipes doivent être sensibilisées. Le dialogue doit donc s’instaurer.
Évitons l’effet double peine ! Il ne s’agit que d’une parenthèse.
Responsable Administrative et Logistique
5 ansMerci pour tous les commentaires...car cest vrai qu'après un parcours aussi difficile on se remet en question sur nos souhaits et nos priorités à venir. Un nouveau métier, une nouvelle entreprise permet également d eviter le regard des anciens collègues mais surtout d'être considéré comme une personne "normal", meme si on sait qu'après le traitement, notre corps change et que nous serons jamais comme avant. Cest pour ça, qu'il faut avancer, et oser peut-être ce que lon aurait jamais osé avant. On affronte les épreuves différemment en profitant au maximum de tous les instants présents. Mais cest vrai que lon se cherche, et qu'il est important d'être guider et soutenu. J'admire toutes les personnes qui ont eu comme moi le courage de combattre ce foutu "crabe" et même à plusieurs reprises.
🌟 Chamane / Mentor 🧝🏻♀️ Deviens tel le SPHINX, inébranlable pour faire l'expérience d'une nouvelle vision d'un business prospère fondé sur le plaisir, la spontanéité et la joie d'être 100% soi.
5 ansBonjour Elvire, quel beau sujet ! Merci pour ce témoignage que j’ai moi aussi vécu . Avec le recul je peux dire qu’en réalité derrière la question « ai-je encore ma place « la vraie question est « quel place je veux ». Car non le cancer n’est pas juste une parenthèse selon moi. C’est le signal que nous ne sommes pas sur le bon chemin, le cancer Sert si on lui donne un vrai sens. Celui de faire une pause pour faire le bilan de notre vie. Je n’ai pas fait ce bilan tout de suite mais mon Karma m’a rattrapé 1 an après avec un 2eme licenciement. J’ai moi aussi cherché les coupables mais je sais que j’étais 100% responsable de ce mauvais choix ds carrière qui comblait mon ego mais m’éloignait de mon chemin de vie. Le décodage biologique donne une lecture très intéressante à chaque maladie .
Directeur Financier/Financial Controller Industrie
5 ansEt que chacun sache que le cancer est une maladie comme les autres et qu il n est pas obligatoire que l issue en soit fatale ! On en guérit, et je crois qu’ aujourd hui
Directeur Financier/Financial Controller Industrie
5 ansBonjour Madame, Je connais bien le sujet : survivant d un premier très méchant ( il y a des publications sur mon cas, la faculté l a trouvé très intéressant aussi bien sur le diagnostique que sur les chirurgies...), le deuxième identifié très tot grâce au système de contrôle post cancer.. On finit, avec du temps, à surmonter cette épreuve personnelle ( et encore plus douloureuse pour la famille qui vous a accompagné). Par contre, je veux défendre le droit à l oubli ! Dans mon cas, le premier s est terminé en 2003( après 2 ans de chimio et de chirurgies exotiques...), le 2 eme en 2009. Moi j ai tout oublié mais ni le système ni les banques...les lois sur le droit à l oubli... sont juste du pipeau ! Pourquoi ? Ce n est ni contagieux ni rien ne garanti que cela va revenir. On peut juste attraper un autre truc, comme n importe qui. Même le corps médical, très prudent, donne un terme aux contrôles...( dans mon cas, 16 ans, les médecins avaient beaucoup d affection pour moi...). Pourquoi les banques ( ou sociétés d’assurance) se donnent elles le droit d avoir une mémoire plus longue ?