Un français sous le pont de Brooklyn

Un français sous le pont de Brooklyn

Le saviez-vous ?

Le mythique Pont de Brooklyn, permet, à New-York, la liaison entre l’arrondissement de Brooklyn et celui de Manhattan. Long de1825 mètres, il franchi l’East-River.

Débuté par Auguste Roebling en 1869, il sera poursuivi, après sa mort, par son fils Washington Roebling, et c’est l’épouse de ce dernier, Emilie Roebling qui en terminera l’exécution, en 1883.

Ses piles en maçonnerie de pierre sont fondées à 35 mètres sous le niveau de l’eau. Comment était-il possible, en 1869, date du début de sa construction, de pouvoir creuser le sol sous une telle profondeur d’eau ?

C’est Jacques Triger, un français originaire de la Sarthe (1801 / 1914) qui imaginera une machine (dite « machine de Triger »), digne engin sorti tout droit des romans de Jules Vernes. Elle permet de faire travailler des hommes dans une enceinte confinée et est maintenue à sec grâce à une mise en surpression par de l’air comprimé. Les ouvriers creusent le sol manuellement et les matériaux sont remontés via un sas d’équilibre de pression. La remontée des gens à l’air libre, et donc à la pression atmosphérique normale, faite trop rapidement, a provoqué, sur ce chantier, le décès de près de 30 ouvriers. Le principe des paliers de décompression ne sera compris et admis que bien plus tard. Eiffel se servira également, mais pour des profondeurs moins importantes, du principe de cette « machine » pour la réalisation des assises des piliers Nord et Ouest de sa Tour parisienne.

Cette méthode est en quelque sorte à l’origine des tunneliers à pression d’air.

L’histoire n’est pas terminée. Le 24 mai 1883, jour de son inauguration, une rumeur se répand sur le fait que la suspension n’est pas de bonne qualité et qu’elle risque à tout moment de se rompre. 14 personnes trouveront la mort dans le mouvement de panique qui s’en suivra.

Ce n’est que quelques semaines plus tard et grâce à la parade des 21 éléphants d’un certain Phinéas Taylor Barnum et de son cirque en quête de publicité, traversant le tablier du pont, que les New-Yorkais accorderont toute leur confiance à ce fantastique ouvrage.

A noter, en particulier, que les câbles de suspension, à fils parallèles, d’un diamètre voisin du mètre, n’ont toujours pas été remplacés et continuent, apparemment, à assurer leurs bons et loyaux services.

Christian Tridon

Président du STRRES.

Eric Durieu

Directeur général chez SATIF Ouvrages d'Art

1 ans

Procédé Triger, non loin des techniques de creusements par nos tunneliers actuels. Toujours dans l'ombre, les opérateurs hyperbares qui opèrent a l'avant des roues de coupe SATIF - Travaux Subaquatiques

Thierry Goyer

Chef du service Grands Travaux (Routes, Ouvrages d'Art, Infrastructures Portuaires)

7 ans

Un pont mythique avec une histoire singulière, réalisé à une époque où l'ingénierie innovait quasiment lors de chaque grand chantier. Quelle épopée ! Je serai heureux de visiter l'état des suspensions après plus d'une centaine d'années en service. Merci pour ce rappel historique

Nicolas Girard

Expert de Justice près les juridictions de la Cour d'Appel de Rennes

7 ans

Bonjour C’est un jistoire que l’on apprend dans les écoles de plongée comme le point zéro des aventures subaquatiques . Merci Christian on en redemande des petites et grandes histoires comme celle la.

Réseau CBL ESTP Paris (Profil national 🌍 🇫🇷)

👷🏼♂️10.000 anciens élèves, Conducteur, Bachelors, Licences Travaux, formés depuis 1903

7 ans

Article historique rédigé par @Christian TRIDON membre de notre conseil de Perf. à l'Ecole spéciale des Travaux publics, du Bâtiment et de l'Industrie représentant la FNTP et membre du STRRES SYNDICAT

Frédéric MARTY

Adjoint au Chef du District Sud - DIR Massif Central

7 ans

Excellent cette petite histoire !

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