Un leader qui ne perd pas le Nord !

Le centrage, la boussole du leader.

Dans notre monde qui va vite, le leader-manager et tout un chacun sommes soumis à plein de sollicitations, d’informations de toutes parts, d’émotionnel hyper présent, de mécontentements, de plaintes et aussi d’agitation et de vitesse, de pression de résultats et un leader-manager peut se retrouver très vite la tête saturée et décentré. Voyons quelles peuvent être des expressions de ce décentrage (non exhaustives), comment le reconnaître et pourquoi nous nous décentrons. Nous terminerons par entrevoir quelques axes pour retrouver son centre, il en existe bien d’autres.  Surtout, allez vers ce qui résonne pour vous, c’est cela et uniquement cela qui compte !

Décentrage, à quoi ressembles-tu ?

Tu ressembles à un pantin qui s’agite dans tous les sens, à une poupée aux membres désarticulés, à un chiffon qui sert à tout essuyer, à une caisse enregistreuse qui s’ouvre et se ferme en continu, à un paillasson qui a vu bien des pieds s’essuyer dessus, à une marionnette qui attend le marionnettiste pour bouger, et bien d’autres images encore.

 Et concrètement maintenant, être décentré peut ressembler à : très souvent ne pas savoir quelle décision prendre, douter beaucoup, se sentir à cran, réactif, fatigué, énervé, dépassé, anxieux, on interprète beaucoup, on spécule sur les faits et gestes des autres, on rumine, on pense que les autres ne sont plus fiables, on imagine des scénarios assez sombres, on se sent tellement responsable d’autrui (de leur bien-être, de leur bonheur, etc) ……….

Et si on n’appuie pas sur le bouton « Pause » pour regarder un peu ce qui se passe, on peut vraiment ressentir une frustration grandissante, encore plus de réactivité, du stress, des accès d’agressivité, voire de haine, un mal être. 

Alors, nous mettons en place tout un tas de stratégies - et on peut tous s’y reconnaitre car nous pouvons être très facilement décentrés dans notre société hyper stimulante - pour contrôler et/ou fuir la situation par des mécanismes de dépendance, de manipulation, d’intimidation, de chantage, de possessivité, de séduction, de « jeux de rôles ».  On peut aussi se mettre à croire fermement nos interprétations issues du mental que l’on va prendre pour la réalité et se dire « j’avais bien raison de penser ça ».

 Être décentré c’est quoi exactement ?

C’est ne plus être centré sur soi mais sur l’autre, c’est placer son point de référence en dehors de soi, c’est confier les rênes de sa vie à d’autres, c’est donner son pouvoir à l’autre.

C’est également ne plus se souvenir de ses aspirations, de sa vision et se laisser happer par les énergies, les arguments et humeurs ambiantes.

C’est donner raison à l’autre.

C’est se perdre.

On quitte sa propre énergie, on donne le pouvoir à l’autre, on se laisse entrainer, on peut même « exiger » inconsciemment qu’autrui me calme, qu’il calme ce mal être ressenti, on peut également attendre de lui qu’il devine mes besoins.

En donnant notre pouvoir aux autres, on se fatigue encore plus car il y a une fuite énergétique. Notre vie est colorée par le conditionnement « lutte et effort » à chaque instant. On se perd, on perd son âme.

Mais pourquoi ?

Pourquoi quittons-nous notre centre ?

Pourquoi en arrivons-nous à remettre notre pouvoir à l’autre ? Pourquoi alors mettons-nous en œuvre toutes ces stratégies et ces efforts ?

Pourquoi montrons-nous ce « personnage » et non qui nous sommes vraiment et ainsi paraître ?

 Parce qu’il y a une émotion là bien enfouie qui est la PEUR : la peur de ne pas être aimé, la peur de ne pas être valorisé par autrui et qui nous conduit sans cesse à nous combattre nous-mêmes, à ne pas nous tenir, tel un arbre majestueux, fermement enraciné en nous.

Et le mental, totalement lié à l’émotion, est entrainé vers de la dévalorisation, du doute, un questionnement non constructif, des scénarios dramatiques qui peuvent amener le leader à être submergé, à faire encore plus, à tenter de contrôler les autres et leurs réactions, etc. et retour à ce qui est écrit au-dessus.

 Comment faire pour retrouver le Nord ?

 Comment faire lorsqu’on se sent « déboussolé », lorsque les aiguilles s’agitent dans tous les sens ?

 Ce qui est écrit ci-dessous n’est pas une méthode ou un « outil » à appliquer, ce serait encore rajouter du conditionnement et donc incohérent avec les propos de cet article et avec l'ADN de mon approche. Et à nouveau s’accrocher à des éléments extérieurs apportés par quelqu’un d’autre.

Ci-dessous, ce sont des axes, des invitations à trouver votre propre boussole qui, de toute façon est déjà là et ensuite, « prendre le risque » de VIVRE et donc faire ce que vous avez à faire en qualité de leader. 

 4 actions progressives :

-         Se souvenir que vous avez une boussole qui existe quelque part dans vos affaires :

Lorsque l’on n’est plus centré, outre ce qui a été dit précédemment, on peut retourner ce « bouguiboulgua » émotionnel et mental contre soi en se culpabilisant, en se jugeant, en se traitant mal. Se souvenir qu’il y a une boussole qui existe quelque part pour soi c’est « se donner de l’air » pour retrouver l’accès à cette boussole dont je ne sais plus où elle se trouve ou que j’ai pu laisser de côté depuis tellement longtemps. S’offrir un temps de pause. Cela peut être : faire du sport, recevoir des massages, se mettre au vert, aller dans la nature, partir en voyage, en week end, et laisser pour un temps le smartphone de côté. Prendre conscience que nous avons besoin de prendre soin de nous, que nous sommes la personne la plus importante pour nous et que personne, personne ne sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. Encore faut -il arrêter la « machine » et regarder ce qui se passe.

Il peut être nécessaire d’être soutenu par un professionnel à ce moment là car le mental est très puissant.

-         Ressortir cette boussole de votre placard et la placer tout près de vous :

C’est revenir à soi, ce que l’on souhaite vivre, dresser un état des lieux bienveillant et sans complaisance, mettre à plat ses valeurs, ses aspirations, ses désirs, ce qui nous anime dans la Vie et tout ce « capital » que nous avons. C’est mettre à jour les peurs et les accueillir.  C’est faire le tri, de ce qui me correspond et de ce qui ou des relations qui ne me correspondent plus et que je laisse partir. C’est poser son « Essentiel ».

-         La prendre en mains et vous appuyer sur elle avec confiance :

C’est replacer son pouvoir en soi et lâcher l’attente (et parfois la mise en demeure) d’être satisfait, comblé par les autres. Ce n’est pas couper le lien avec les autres, c’est lâcher l’attente !

C’est réactiver la confiance en soi. Et je peux vraiment dire en lien avec mon propre parcours - et aussi paradoxalement que cela puisse paraître à un premier niveau - que plus on se tourne vers soi, plus on habite le monde, plus on se situe dans l’Amour.

-         Laisser la direction se placer et vous avancer dans la direction affichée :

Car c’est celle-ci qui est la plus juste pour vous dans l’Ici et Maintenant ……..

 Et où croyez-vous que se trouve cette boussole ?

Et bien, dans l’espace de votre cœur, certainement pas dans la tête. Le centre de notre être est l’espace de notre cœur, celui qui, aujourd’hui doit le plus possible nous guider tout en alignant nos actes et nos décisions de leader ou entrepreneur au regard :

-         Du but de notre entreprise ou service

-         De nos aspirations, désirs et valeurs

-         De nos capacités et compétences

-         De notre capital d’expériences

-         De ce que notre raison nous souffle

-         Des ressources disponibles

-         Du contexte à ce moment-là.

 Et si vous ressentez une détente, une joie, quelque chose qui s’ouvre, même subtile, c’est que vous êtes dans la bonne direction.

 Je vous souhaite, de tout cœur, de redonner la place à votre boussole unique, singulière, dans votre entreprise pour vous guider au cours de cette année 2019. Prendre chacun sa place, la sienne, et faire du mieux que nous pouvons.

 Si vous voulez partager vos expériences de « décentrage » ou de « centrage », je vous remercie infiniment car cela peut vraiment servir à d’autres.