Un petit monde
Beaucoup de personnes se demandent encore aujourd’hui si le concept de micro-forêt fonctionne ? Pour ma part, après l’avoir observé (en vrai) sur une petite opération, je vous confirme que ça marche et que le résultat va bien au-delà de nos attentes.
Tout commence en novembre 2021 quand un Enture, qui en avait assez de contempler une montagne de déchets issus de notre surconsommation de masse, décida d’en faire une micro-foret.
Sous les railleries des badauds qui passaient il retira près d’1 m3 d’immondices. Puis il prit soin de préparer le sol souillé en le labourant et en y incorporant 0,5 m3 de composte. Il y planta 3 bois indigènes par m2. Pour achever son ouvrage, il disposa, au pied de ces végétaux, 10 cm de paillage de foin découpé.
Pas de lanternes mais six mois plus tard, après 5 arrosages artificiels et deux désherbages manuels, les premiers résultats sont là : les plantes se sont bien acclimatées, la microfaune (lombrics, cloportes et autres mille pattes…) se sont réapproprié le milieu. Des mycéliums ont fait leur apparition… L’écosystème complexe commence à se mettre en place.
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La micro-forêt n’a plus besoin d’arrosages artificiels et les plantes exotiques envahissantes ont du mal à se développer. Cependant, des espèces indigènes, qui n’avaient pas été plantées au début de cette opération, sont apparues spontanément. :)
En ce mois d’avril 2024, le site est méconnaissable : les plantes se sont bien développées, la faune s’est maintenant réapproprié le milieu urbain : les bibes endémiques chassent les moustiques et les cochenilles volantes ; les Zoizos blancs (espèce endémique) viennent à la fois butiner le nectar des Foulsapates et dénichés les petits parasites exotiques des bois de Mam’zelle. Au petit matin, les tourterelles y viennent en groupe pour picorer les graines et autres akènes tombés sur le sol. Les mycorhizes se sont installés.
Et portant, ce microcosme, ce petit monde se trouve au bord d’une route départementale qui voit passer chaque jour plus de 8 500 véhicules.
Le miracle que nous offre la nature dans sa résilience et sa bienveillance est donc possible. L’aider à s’exprimer ne dépend que de nous, que de nos actes et que de notre volonté.
Les choses peuvent être différents si nous le souhaitons. Il nous appartient de ne pas rester les simples spectateurs de notre existence : Il est encore temps d’agir en faveur de notre planète, de notre environnement, de notre milieu de vie.
Alors, jeune Entures, amis de la nature et autres don Quijote, brandissez vos houes, saisissez vos bêches. Partez nettoyer notre planète, planter et faites planter les espèces indigènes et endémiques de vos propres territoires !