Un vent de changement souffle sur l'industrie de la construction
Saviez-vous que le l'industrie de la construction est finalement arrivée à l'ère du changement ?
Du plus gros chantier industriel aux simples travaux de rénovation, le Québec se prépare enfin à mettre les efforts nécessaires afin d'améliorer le 3ème secteur économique en importance de la province. Je vous l'avoue, le changement de gouvernement m'a laissé perplexe face à la volonté de continuer ce que les libéraux avaient amorcé. Semble-t-il que la CAQ ira de l'avant avec la mise en place de cette grappe sur l'industrie de la construction, et c'est tant mieux.
3ème secteur en importance, cela veut dire que nous sommes tous directement concernés par les décisions qui seront prises lors de cette réflexion. Que ce soient vos impôts qui payent les projets publics ou encore vos économies qui financent vos rénovations ou la construction de votre maison.
Je vous pose cette question ;
Pourquoi, trop souvent, les entrepreneurs en construction ont-ils si mauvaise réputation ?
Pourtant... combien d'entre eux côtoient votre entourage chaque jour, combien sont vos amis(es), vos conjoints(es), vos pères ou mères, frères et sœurs ? Oui l'histoire nous le dit, il y a des incompétents, des malhonnêtes, des profiteurs, mais il y aussi un paquet de bonnes personnes compétentes qui sont fiers de ce qu'ils font.
Il faut que ça change et que les vrais professionnels soient considérés !
Pour ce faire, nous nous devons de donner les outils nécessaires aux entrepreneurs, pour qu'ils se perfectionnent, qu'ils atteignent des standards de qualités qui mettrons l'industrie sur un piédestal . Avec ces outils, les entrepreneurs compétents pourront fournir des preuves de qualifications. Ils pourront démontrer que leur profession est à prendre au sérieux.
Nous devons aussi donner le temps aux professionnels de bien élaborer les projets d'envergure pour que les soumissions soient bien détaillées. Et surtout, il faut absolument éliminer le mythe du plus bas soumissionnaire et ce à chaque niveau. Je vous assure d'expérience qu'un projet vendu au prix le plus bas ne se soldera à peu près jamais au prix de la soumission. Pourquoi ? Mauvaise analyse, produit offert non disponible, imprévus, mauvaise gestion du personnel, manque de détails au plan, manque de temps pour la recherche de sous-traitant et j’en passe.
Et si les entrepreneurs et les professionnels formaient plus d’alliances ? Et si le client investissait dans un gestionnaire de projet indépendant ? Pourquoi les entrepreneurs ne travaillent pas plus en collaboration avec leurs confrères pour pallier la pénurie de main-d’œuvre ? Sommes-nous en arrière technologiquement ? Chose certaine, le Québec recèle probablement le meilleur bassin de travailleur de la construction au Canada, à nous de les faire rayonner.
Ce ne sont ici que quelques réflexions d'un long processus. L'amorce est prête depuis longtemps, ne reste qu'à la déclencher.
Propriétaire chez Rénovation YP inc. et Les Investissements Immo-Pro inc.
6 ansBonjour M. Bouchard. Étant moi-même entrepreneur général en construction-rénovation et travaillant la plupart du temps en sous-traitance j’aimerais vous partager mon avis. Je suis d'accord avec les points mentionnés dans votre chronique. J’aimerais énumérer un autre fait. Il y a un sérieux problème au Québec : Celui de se faire payer. Et cela autant dans le domaine résidentiel propriétaire -occupant que dans la restauration après-sinistre. À noter que pour les firmes ayant des contrats directs avec les compagnies d'assurances, nous ne pouvons pas appliquer ‘la dénonciation de contrat’. Après 5 années en tant que travailleur autonome, je m'assure maintenant d'avoir le devis complet pour les travaux à exécuter chez le sinistré. Je demande également un bon de Commande en référence avec ce devis signé et daté par le chargé de projet. Je demande également à la section comptabilité de me faire parvenir une copie de ma facture signée et approuvée. Et malgré toutes ces démarches j’ai encore de la difficulté à me faire payer. À noter que nous devons en plus, avancer le coût des matériaux et les autres frais tels que l’essence, les frais fixes, etc. et attendre bien souvent plus de 30 jours avant que l’on nous règle la facture… si on nous la paye. Dernièrement j’ai noté aux dires de d’autres entrepreneurs dans le domaine de la construction (plombier, électricien, etc.) qu’ils vivent la même chose que moi. Je suggère donc à tous les entrepreneurs qui feront affaire avec ce genre d'entreprises d'exiger de se faire payer soit 50% du mandat avant le début des travaux et avoir en main un chèque postdaté et certifié pour la balance du contrat. De plus les compagnies savent très bien que nous ne pouvons entreprendre de démarches judiciaires onéreuses. Ils vont même jusqu’à nous dire de ne pas salir leur bannière sous peine d’être poursuivi. Alors donc, vaut mieux refuser un contrat que de payer pour aller travailler. Au plaisirs de vous partagez d’autres faits vécus.